D’anciens employés de Rockstar Games souhaitent continuer à travailler sur Grand Theft Auto VI.

People Make Games a publié une interview vidéo de plusieurs salariés soudainement licenciés par Rockstar Games plus tôt ce mois-ci. Depuis, ils manifestent devant Rockstar North. Le syndicat Independent Workers’ Union of Great Britain (IWGB) a immédiatement qualifié l’opération d’antisyndicale, les employés ayant tout juste obtenu le soutien de 10 % du personnel du bureau d’Édimbourg pour fonder un syndicat. Rockstar a répondu en affirmant que ces salariés avaient divulgué des informations sur Discord ; eux démentent et assurent avoir été éconduits sans procédure ni représentation.

Le créateur de la vidéo précise qu’il avait déjà été contacté au sujet de ce nouveau syndicat, dont l’annonce était imminente, et qu’une vidéo devait être tournée avant les licenciements. Durant l’entretien, les employés disent leur stupéfaction face aux circonstances de leur renvoi, susceptibles de nuire à leur CV, le studio ayant invoqué une « faute grave ». Ils souhaitent néanmoins revenir chez Rockstar pour aider à terminer Grand Theft Auto VI, repoussé pour la seconde fois.

« Avoir “faute grave” inscrit sur mon CV pour le reste de ma vie serait un énorme handicap pour toutes mes perspectives de carrière futures. Il est aussi important de noter la honte que l’on ressent à être expulsé du travail de cette manière. Nous voulons tous rester ici. Nous voulons notre emploi ; nous voulons terminer ce sur quoi nous travaillions. Cette honte intérieure liée au fait d’avoir cette faute grave sur ton dossier à jamais est difficile à expliquer », déclare Bran. Et maintenant ? Fred, organisateur à l’IWGB, répond :

« L’objectif immédiat est clair : la réintégration des 31 travailleurs licenciés au Royaume-Uni ainsi que des trois employés de Toronto. Nous savons que notre syndicat frère au Canada apporte son soutien. Ces travailleurs doivent retrouver leur poste. Ils doivent recevoir une compensation intégrale pour les salaires perdus durant cette période. Il faut une reddition de comptes claire sur la manière dont ces licenciements ont été menés : des licenciements manifestement injustes, sans procédure ni preuves. L’entreprise doit être tenue responsable et s’engager à respecter à l’avenir le droit du travail britannique. »

« La suite dépend de Rockstar. Pour être clair, nous avons déposé notre plainte. À eux de répondre. Nous espérons un règlement à l’amiable. C’est choquant, et franchement ahurissant. Je n’ai jamais vu ça, non seulement dans l’industrie du jeu, mais en vingt ans d’organisation syndicale au Royaume-Uni. C’est l’occasion pour Rockstar de réparer les choses. Ces travailleurs veulent simplement retourner sur un jeu qu’ils aiment. S’ils ne le font pas, ils savent ce qui les attend : l’opinion publique leur est défavorable, et nous continuerons à faire pression par la voie judiciaire, par des manifestations et en témoignant de ce que ces employés ont vécu », conclut Fred.

Le calendrier des licenciements interroge : on imagine mal le studio se séparer de profils expérimentés alors qu’il termine un projet de l’ampleur de Grand Theft Auto VI. Mais le Royaume-Uni est sur le point d’adopter une loi sur les droits des travailleurs qui renforcera la sécurité de l’emploi dès l’an prochain ; si quelqu’un voulait vraiment procéder à des coupes, c’était le « meilleur » moment pour le faire.

Source : WCCFTech, Gov.UK