Les dirigeants de CD Projekt se souviennent d’une époque où le « dark fantasy » semblait moins vendeur, avant que Game of Thrones ne change la donne. Adam Badowski explique qu’au moment de The Witcher 3, le ton paraissait risqué sur le plan business, puis le marché a nettement basculé en sa faveur.
Difficile d’imaginer quand le dark fantasy n’était pas un poids lourd du jeu vidéo. Qui n’aime pas ces récits qui vous laissent en questionnement moral pendant des jours. La complexité perçue peut freiner, pourtant en dix ans des jeux jadis de niche sont devenus bien plus accessibles.
Baldur’s Gate 3 reste l’une des grandes surprises RPG de ces dernières années. La série s’est réveillée après vingt ans, et grâce à une narration nuancée est passée d’outsider du CRPG à champion du genre, voire au-delà.
À la sortie de The Witcher 3, la comparaison naturelle allait vers Skyrim, qui venait de redéfinir le RPG en monde ouvert, plein d’expérimentations, de liberté et de morceaux de fromage flottants.
« Il y a toujours d’autres grands jeux sur le marché, on peut apprendre d’eux, mais comme pour les clips, il faut rester frais et innovants. On ne peut pas copier », explique Adam Badowski, co-PDG de CD Projekt.
« Nous savions que The Witcher 3 proposait quelque chose de vraiment nouveau, mais j’avais beaucoup d’inquiétudes sur l’activité. Le développement était coûteux et difficile, nous n’avions qu’un seul jeu en production, et Witcher est du dark fantasy. Je me souviens que ce n’était pas très populaire, et je craignais que le public ne comprenne pas bien le concept. »
Le high fantasy a toujours eu du succès, le dark fantasy était plus rare. « Le high fantasy était ultra connu et apprécié. Tout le monde jouait à World of Warcraft, mais après Game of Thrones, quelque chose a changé. »
Impossible de nier l’impact de Game of Thrones pour porter des récits grandioses et moralement ambigus vers le grand public. Même FromSoftware en a profité, Elden Ring bénéficiant aussi du nom de George R. R. Martin. « Du jour au lendemain, on a compris que les gens aimaient vraiment le dark fantasy. Là, je me suis dit, d’accord, il y a un énorme potentiel. »
Source : PC Gamer



