Non, il ne s’agit pas du jeu Prey de 2017, mais d’un titre antérieur qui, malheureusement, n’est plus disponible légalement aujourd’hui (sauf si vous l’avez sur disque…).

Sorti en 2006, Prey était l’un des FPS de science-fiction les plus ambitieux mais aussi imparfaits, avec un développement étalé sur 11 ans. Il s’agit du prédécesseur du jeu d’Arkane de 2017 portant le même nom, les deux titres n’ayant en commun que l’appellation. Le jeu de 2006 est aujourd’hui largement tombé dans l’oubli. L’histoire suit un Amérindien enlevé par des extraterrestres qui se rebelle contre eux. Bâti sur une narration grandiose et cinématographique et sur un monde riche propulsé par le moteur de Doom 3 (id Tech 4), le jeu regorgeait d’idées et de mécaniques innovantes. Des portails et passerelles antigravité (avant Portal) à la miniaturisation via un rayon réducteur, en passant par la sortie du corps en mode « esprit » et des enfants fantomatiques qui bondissent entre les dimensions, Prey multipliait les trouvailles.

Cependant, au fil de la progression, le jeu devenait plus typique du genre FPS. La version finale de Prey n’a pas respecté le concept initial, dans lequel le gameplay basé sur les portails se rapprochait davantage des jeux de Valve. Dans la version commercialisée, l’usage des portails s’est trouvé limité à des zones prédéfinies et à des événements scriptés. Malgré tout, la première moitié de Prey était un véritable voyage, ce qui a contribué à ses bonnes critiques au lancement. Pourquoi, alors, le développement de Prey a-t-il pris autant de temps ? Et pourquoi la vision du jeu a-t-elle autant changé durant ces 11 années ? Heureusement, le vétéran du jeu vidéo et éditeur Scott Miller a répondu récemment à ces questions dans une vidéo publiée sur le compte Twitter d’Apogee Software.

« L’équipe derrière Rise of the Triad a commencé à travailler sur son prochain jeu, Prey. Nous avions une démo E3 1998 très réussie. Nous avions même un pistolet à portails, similaire à celui de Portal, permettant au personnage de tirer, de créer des portails, d’y entrer et de faire des choses folles. Tout l’atout de Prey, c’était les portails. Le problème, c’est que nous n’avons jamais réussi à terminer le développement du moteur. Nous avons fait appel à d’autres spécialistes, mais cela n’a jamais fonctionné. Nous avons donc décidé de concentrer tous nos efforts sur Duke Nukem (Duke Nukem Forever) et de revenir plus tard à Prey. Notre éditeur, GT Interactive, avait investi 900 000 dollars ; nous les avons remboursés. Nous avons mis le jeu en pause pour éviter toute pression. Puis Mike Wilson, de Gathering of Developers, m’a demandé si j’avais envisagé de relancer Prey. J’ai dit : “Oui, j’adorerais.” Il m’a parlé d’une équipe, Human Head, qui pourrait s’en charger. J’ai été totalement partant », a déclaré Miller.

Après l’accord conclu avec Human Head, Miller a travaillé quotidiennement avec le studio pour donner vie à Prey. Toutefois, l’ampleur initiale du gameplay à base de portails n’a pas pu être réalisée, car le nouvel éditeur du jeu, Take-Two, a exigé une sortie avancée tout en retirant des financements vers la fin du développement. 3D Realms a dû intervenir pour maintenir le projet à flot. Le plus grand regret de Miller est que le pistolet à portails de la démo E3 1998 n’ait jamais intégré le jeu final.

À l’heure actuelle, Prey (2006) n’est disponible sur aucune boutique numérique, et aucun remaster n’existe. Nightdive, voilà une belle opportunité ! Cela tient presque sûrement au fait que ZeniMax Media a acquis en 2009 les droits du jeu (et de la franchise au sens large, y compris le Prey 2 annulé), et que Microsoft n’a peut-être aucun intérêt à ressusciter ce concept d’origine.

Source : PCGamer

🪶 @ScottApogee shares how PREY (2006) nearly broke the rules (and a few engines) on its way to release. pic.twitter.com/Tj0jYaL5JW

— Apogee Entertainment (@Apogee_Ent) November 4, 2025