Le poids lourd du grand strategy est arrivé, mais l’accueil reste partagé : le nouveau titre de Paradox, Europa Universalis V, affiche pour l’instant 72 % d’avis positifs sur Steam.
Quand les attentes montent très haut, les désillusions peuvent frapper de plusieurs côtés. On l’a vu au cinéma, à la télévision et bien sûr dans le jeu vidéo. Rien d’étonnant donc à ce que le très attendu Europa Universalis V – événement majeur pour les amateurs de stratégie – divise : selon l’interlocuteur, c’est soit un nouveau sommet de Paradox, soit une déception.
Au moment d’écrire ces lignes, Steam indique environ 72 % d’avis favorables sur près de cinq mille critiques, avec l’étiquette « plutôt positif ». En clair, l’EU5 plaît globalement aux fans du genre. Cela dit – comme je l’ai souligné dans mon test d’Europa Universalis V – quelques aspérités peuvent refroidir. D’autant plus que douze ans se sont écoulés depuis Europa Universalis 4 – une éternité à l’échelle du médium.
Les atouts majeurs d’Europa Universalis V
Présenté comme le jeu de stratégie « le plus vaste et le plus complexe » du marché – sans exagération –, l’EU5 est loué pour son ampleur. De 1337 à 1837, le bac à sable de Paradox met entre nos mains tant de leviers que les premières heures peuvent sembler déroutantes. Guerre, essor économique, espionnage, diplomatie – la liberté paraît illimitée. C’est précisément ce que les passionnés valorisent le plus.
« C’est plus profond que tout ce à quoi j’ai joué, » écrit alexirons92. « Il emprunte le meilleur d’autres titres Paradox – le commerce de Victoria ou la dimension rôliste de Crusader Kings – les simplifie et les intègre à l’expérience Europa Universalis classique […] C’est formidable, et j’ai hâte de continuer. » Paradoxalement, comme on le verra, d’autres reprochent justement ce mélange des influences.
Dans le registre des points positifs, beaucoup apprécient aussi l’automatisation de nombreuses tâches, qui permet à ceux qui n’aiment pas le micromanagement de se concentrer sur des décisions plus simples – tout en laissant aux puristes une profondeur intacte.
« Europa Universalis 5 est le grand strategy le plus ambitieux auquel j’aie joué. L’ampleur est incroyable et la profondeur des mécaniques, remarquable. Les premières heures sont un peu étourdissantes à cause de la complexité. Mais, à mon avis, c’est un atout. » – dortangur.
Ce qui fâche dans EU5
Côté réserves, certains utilisateurs signalent des bugs et crashs au lancement d’Europa Universalis V. L’interface subit aussi des critiques – jugée trop petite et peu attrayante – ce qui complique la prise en main d’un titre aussi vaste. D’autres regrettent qu’il ne ressemble pas davantage à l’EU4.
« Ça n’a aucun sens. Je ne sais pas à quel jeu Paradox je joue. Ils ont mis Victoria 3, CK3 et même Imperator: Rome dans un blender, ont appuyé sur “mix”, et voilà le résultat : une pâte qui ressemble à du vomi de chien… Et comme si ça ne suffisait pas, ils l’ont étalée sur le cadavre encore tiède d’EU4. » – Tigre
D’autres évoquent une interface « absolument illisible et laide », « surchargée de portraits 3D inutiles et ridicules », avec « beaucoup de fonctions, certes, mais si ternes et peu inspirées qu’un joueur normal a besoin d’une IA pour faire l’essentiel à sa place ». En bref : « Si je voulais jouer à Victoria, je lancerais Victoria. » Comme noté dans le test, l’IA adverse peut aussi se montrer fantasque.
« L’IA ne sait pas ce qu’elle fait, elle s’auto-saborde ; elle n’arrive pas à suivre une économie en perpétuel mouvement, et votre nation se retrouve à part, » écrit un joueur, pour qui le principal écueil reste l’héritage de la série. « Le jeu serait excellent si Europa Universalis 4 n’existait pas. »
Malgré tout, le lancement demeure « plutôt positif », avec un pic d’environ 77 000 joueurs simultanés. Comme à chaque grand départ signé Paradox, l’EU5 va désormais recevoir correctifs et optimisations, sans oublier une salve de DLC. L’histoire ne fait que commencer. Aura-t-il une longévité comparable à son prédécesseur ? Le temps – et les fans – trancheront.
Source : 3djuegos
