Selon le co-créateur de Fallout, les prix des jeux n’ont pas suivi l’inflation et ses variations.
Tim Cain, développeur chez Interplay, Troika et Obsidian, ainsi que co-créateur du Fallout original, a expliqué sur YouTube la différence entre support physique et distribution numérique. Au début de la vidéo, il adopte une position plutôt favorable au numérique : mettre un jeu en ligne sur Steam plutôt que de presser des disques laisse plus de temps aux développeurs entre la fin du dev et la sortie, facilite les mises à jour, et permet — espérons-le — de garder les vieux jeux (dont beaucoup sur lesquels Cain a travaillé) accessibles indéfiniment. La partie la plus intéressante arrive lorsqu’il évoque l’impact du numérique sur les prix.
« Le numérique coûte moins cher. C’est moins cher pour tout le monde. Les coûts sont globalement plus faibles. En théorie, les prix auraient dû baisser, mais ce n’est pas arrivé. Vous voyez les économies réalisées en passant au numérique ? Elles auraient dû être répercutées sur les consommateurs… mais elles ne l’ont pas été. On me dit : “Les coûts de développement ont augmenté, ça compense.” Je ne pense pas que ça compense. La technologie numérique est probablement la raison pour laquelle les jeux ont résisté à l’ajustement à l’inflation. Je l’ai déjà dit : j’achetais des jeux 59 dollars dans les années 90. Aujourd’hui, ce serait un jeu cher. C’étaient des jeux standard sur Super Nintendo. Coût des marchandises — COG. En tant que dev, on entend souvent l’éditeur dire : “Notre COG est très élevé.” Ces coûts ont énormément chuté avec le numérique, mais les économies n’ont pas été transmises. », explique Cain.
L’argent économisé en supprimant les supports physiques a fini dans la poche des entreprises. Ces marges supplémentaires issues de la distribution réduite ont permis de stabiliser les prix sans rogner significativement la rentabilité. Si l’analyse de Cain est juste, nous avons dépassé le moment où les économies du numérique pouvaient encore profiter aux consommateurs.
Avec des budgets toujours plus élevés, l’industrie se concentre davantage sur quelques projets à forts enjeux dont les éditeurs espèrent d’immenses revenus. On voit de plus en plus de jeux à 70 ou 80 dollars, et certains évoquent même 100 dollars pour Grand Theft Auto VI.
Source : PCGamer



