Le studio espagnol MercurySteam — connu pour avoir développé Metroid Dread et plus récemment Blades of Fire — est accusé de surmener ses employés. D’après plusieurs témoignages d’anciens et d’actuels développeurs, une culture de travail toxique s’est installée, où les heures supplémentaires « volontaires » sont devenues de fait obligatoires, au détriment du bien-être physique et mental du personnel.
Selon plusieurs sources, MercurySteam aurait rendu les heures supplémentaires quasi obligatoires, transformant la journée de travail de huit heures en une norme de dix heures. Ces problèmes seraient apparus avant même la sortie de Blades of Fire, lorsque le studio a instauré un nouveau système d’horaires baptisé « Distribucion Irregular de la Jornada » (DIJ). Ce dispositif imposait des journées plus longues, mais les modalités de compensation des heures supplémentaires n’ont jamais été précisées. Officiellement, ces heures n’étaient pas obligatoires, mais lorsque les employés ont contesté le système, le service RH aurait reconnu que ces heures « supplémentaires » n’étaient pas réellement facultatives — du moins pas dans les faits.
« Au début, on nous a dit que les heures supplémentaires étaient obligatoires, sans distinction entre les heures DIJ et les nouvelles heures, » témoigne un employé. « Ils parlaient de la nécessité de faire des heures en plus comme si nous étions en pleine crise. Leur discours dramatique servait surtout à masquer des mesures non structurées et non réglementées. Ils affirmaient que les heures seraient attribuées selon les besoins, alors qu’en théorie, la loi exige qu’elles soient enregistrées et validées par les deux parties. Aucun système n’avait été mis en place pour cela. »
Le studio n’aurait d’ailleurs gardé aucune trace écrite officielle de ce nouveau calendrier DIJ. La direction aurait simplement annoncé oralement l’entrée en vigueur du nouveau planning, imposant des journées de dix heures à certaines équipes, tandis que d’autres n’étaient que partiellement concernées. La situation s’est aggravée après la sortie de Blades of Fire, dont les ventes n’ont pas atteint les objectifs fixés par l’éditeur, qui a publiquement admis une contre-performance. Après des mois de « crunch » pour terminer le jeu, de nombreux développeurs ont vu ces longues journées devenir la norme. En août, MercurySteam aurait procédé à plusieurs licenciements, réduisant les effectifs de certaines équipes, tandis que d’autres continuaient à recruter, accentuant le déséquilibre interne.
La communication interne se serait également effondrée. Les discussions non liées au travail ont été interdites, des cloisons ont été installées dans les bureaux, et un climat de méfiance se serait installé. Entre les licenciements, la surcharge de travail et les messages contradictoires du service RH, le moral des employés aurait atteint son plus bas niveau. Malgré cela, MercurySteam continuerait à travailler sur un nouveau projet encore non annoncé, dans un contexte marqué par l’incertitude et la démotivation croissante du personnel.