TEST – Un an après sa sortie sur PC, le jeu de Deep Water Studio et Ultimate Games refait surface sur consoles. L’éditeur, PlayWay S.A., est le même qui, il y a une quinzaine d’années, inondait les kiosques d’Europe de l’Est de jeux à petit budget sous les noms de PlayPaper et/ou PlayPublishing (avec, entre autres, des “perles” telles que Agent 008). Ce titre n’est pas tout à fait du même acabit, mais il ne se situe pas beaucoup plus haut — il reste néanmoins plutôt amusant…
Se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, les habitués de Silent Hunter sauront immédiatement à quoi s’attendre.
Simulation sous les flots
UBOAT (enfin un jeu dont le titre n’a pas besoin d’abréviation) demande une bonne dose de patience. Il faut le dire d’emblée : la courbe d’apprentissage est raide. Cela vaut autant pour la version PC que pour la version console, cette dernière souffrant en plus d’un schéma de commandes plutôt atypique. Sans blague : si vous ne disposez pas d’un PC suffisamment puissant, mieux vaut brancher un clavier et une souris. Sur PlayStation 5, cette configuration fonctionne d’ailleurs parfaitement — la molette de la souris permet de zoomer, la barre d’espace de mettre le jeu en pause, etc. Cela peut sembler absurde, mais le jeu est bien trop complexe pour que la DualSense offre un système de contrôle réellement intuitif et ergonomique. Le titre nous fait voyager à travers plusieurs périodes de la Seconde Guerre mondiale : la mer du Nord passe ainsi sous différents contrôles selon les époques. Comme le nom l’indique, on vit les événements du point de vue de l’Allemagne nazie. La mission n’est pas de tout repos — il faut tracer sa route, surveiller les ennemis, les torpiller au bon moment et gérer chaque ressource au millimètre. Un membre d’équipage écoute les ennemis via l’hydrophone, un autre les identifie au périscope. Ensuite, il faut surveiller le carburant, le moral, la qualité de l’air et l’énergie électrique.
Toutes ces tâches doivent être gérées manuellement, et une manette ne suffit tout simplement pas. C’est une simulation “hardcore”, et les joueurs ne la maîtriseront pas du jour au lendemain. Menus, jauges, barres d’état : il y en a partout, et on s’y perd facilement. Le degré d’automatisation ne satisfera pas tout le monde non plus. En revanche, ceux qui adorent le micro-management (et qui aiment se compliquer la vie) y trouveront leur compte, car le jeu prend toute son ampleur une fois qu’on s’y plonge vraiment. Il est fortement conseillé de suivre les tutoriels — même si la maniabilité vous fera déjà pester. Non, UBOAT ne sera pas agréable au début, même après avoir coulé vos premiers navires ennemis (désolé, Tonton Tibi). Il faut prendre en compte la distance, la vitesse, la direction, et plus la difficulté augmente, plus la précision devient essentielle. On se retrouve à jouer avec des rapporteurs, des règles et un chronomètre pour calculer la vitesse des cibles, comme un vrai officier sous-marinier…
Envie de regarder dans mon périscope ?
Le gameplay prend tout son sens lorsque l’entraînement porte enfin ses fruits : quand on commence à commander efficacement, à garder la tête froide sous la pression et à s’en tirer de justesse. Ces moments surviennent régulièrement au fil de l’histoire, et peu à peu, on apprend à maîtriser toutes les subtilités du commandement. Pendant ce temps, les membres d’équipage progressent, débloquant de nouvelles compétences, tandis qu’on améliore notre sous-marin pour affronter des missions de plus en plus corsées. En revanche, la navigation constante entre les icônes et les menus à la manette casse un peu l’immersion. UBOAT a passé près de cinq ans (voire plus) en accès anticipé sur PC avant de sortir enfin en août dernier. Graphiquement, c’est moyen — pas moche, mais pas brillant non plus.
L’interface est claire et fonctionnelle, offrant une tonne d’informations même en pleine bataille (même si le vert de l’affichage mériterait un peu plus de contraste). Les animations de l’équipage sont correctes, mais ce n’est clairement pas le point fort du jeu — et, honnêtement, ce n’est pas là-dessus qu’on se concentrera. Sur console, les performances sont stables : inutile d’avoir une PlayStation 5 Pro (même si clavier et souris restent recommandés). Côté son, c’est un peu calme — mais comme on passe la majorité du jeu sous la surface, il ne faut pas s’attendre à une explosion sonore.
Où navigue le sous-marin par mer agitée ? (Réponse : au port !)
S’il y a bien un jeu qui mériterait deux notes distinctes, c’est UBOAT. Ceux qui recherchent un simulateur de sous-marin détaillé et réaliste seront comblés — pour eux, c’est un solide 7,5/10. En revanche, pour le joueur moyen, la courbe d’apprentissage est immense, et la maniabilité à la manette reste bancale. Comme souvent dans ce genre de jeu, la monotonie finit par s’installer, et UBOAT ne fait pas exception.
-V-
Avantages :
+ Simulation profonde et réaliste
+ Progression et améliorations gratifiantes
+ Niveau de difficulté ajustable pour tous les profils
Inconvénients :
– Courbe d’apprentissage abrupte, surtout à la manette
– Compréhension des bases longue et exigeante
– Devient répétitif avec le temps
Développeur : Deep Water Studio
Éditeur : PlayWay S.A./Ultimate Games
Date de sortie : PC – 2 août 2024 / Xbox Series – 27 août 2025 / PlayStation 5 – 17 septembre 2025
Genre : Simulation de sous-marin
UBOAT
Jouabilité - 7.2
Graphismes - 6.5
Simulation - 6.5
Musique/audio - 7.1
Ambiance - 6.2
6.7
CORRECT
Il ne coulera pas, mais il ne fera pas non plus beaucoup de vagues.