Selon une nouvelle analyse de Bloomberg, le nombre de jeux publiés sur la plateforme numérique de Valve a explosé depuis 2020, mettant en lumière l’un des plus grands défis de l’industrie vidéoludique moderne : il y a tout simplement trop de jeux.
L’article de Jason Schreier révèle, à travers des données frappantes, à quel point l’industrie a changé en seulement quelques années. D’après SteamDB, 9 656 jeux sont sortis sur Steam en 2020. En 2024, ce chiffre a bondi de 93 %, atteignant 18 626 — soit une moyenne de 51 (!) nouveaux jeux publiés chaque jour.
Dans l’économie de l’attention actuelle, les développeurs ne se battent plus seulement entre eux pour attirer le temps et l’argent des joueurs. Ils doivent aussi rivaliser avec les plateformes de streaming, les réseaux sociaux et d’autres formes de divertissement. Vendre un jeu est déjà une tâche difficile, mais face à l’avalanche de nouvelles sorties — des superproductions AAA aux petits projets indépendants — la concurrence est devenue encore plus féroce.
Cependant, cette saturation n’est pas forcément une mauvaise chose pour les joueurs. C’est même sans doute la meilleure époque pour être gamer, avec une multitude de titres de qualité disponibles à tous les prix et sur de nombreuses plateformes — y compris sur des appareils qui n’étaient pas conçus pour jouer, grâce aux progrès du cloud gaming.
Pour les développeurs, en revanche, les défis se multiplient, surtout face à la domination des titres « live service » comme Fortnite, qui représentent une concurrence redoutable pour ceux qui souhaitent lancer un jeu complet et unique. Les studios n’expliquent peut-être pas leurs licenciements ou leurs fermetures par un « trop grand nombre de jeux », mais c’est une réalité avec laquelle l’industrie doit désormais composer.
Il ne s’agit peut-être pas d’un problème « à résoudre », mais il est indéniable que l’expansion rapide de l’industrie ces dernières années a instauré une nouvelle norme — une réalité à laquelle les développeurs n’étaient pas confrontés il y a cinq ans.
