Le tumulte politique aux États-Unis éclabousse désormais Gabe Newell, le père de Steam, ainsi que d’autres PDG de premier plan, alors que Washington veut serrer la vis aux jeux vidéo. Les patrons de Steam, Discord, Twitch et Reddit sont appelés à témoigner lors d’une audition sur la « radicalisation des utilisateurs des forums en ligne ».
Les États-Unis demeurent plongés dans un chaos politique et social après l’assassinat récent de Charlie Kirk, commentateur conservateur et proche de Donald Trump. Ces derniers jours, un débat enflammé s’est ouvert sur les idéologies qui traversent le pays, la facilité d’accès aux armes à feu et l’influence des contenus partagés en ligne. Certains responsables ont déjà lié ce drame aux jeux vidéo – une rhétorique que l’on a déjà entendue à maintes reprises. Et il semble que le pays veuille poursuivre dans cette voie, en convoquant les PDG de Steam, Twitch, Discord et Reddit à une audition officielle sur la « radicalisation des utilisateurs de forums en ligne ».
La décision a été publiée sur le site officiel du Comité de surveillance et de réforme gouvernementale de la Chambre des représentants. Plus précisément, son président James Comer a invité Humam Sakhnini (Discord), Gabe Newell (Steam), Dan Clancy (Twitch) et Steve Huffman (Reddit) à témoigner le 8 octobre 2025. Le communiqué précise que l’objectif est d’examiner en profondeur la radicalisation dans les communautés virtuelles, y compris « les cas d’incitation ouverte à commettre des actes politiquement motivés ».
Comer a déclaré que le Congrès avait « le devoir de superviser les plateformes en ligne utilisées par les radicaux pour promouvoir la violence politique ». Dans ce sens, il exige la présence des PDG concernés afin qu’ils expliquent « quelles mesures seront prises pour que leurs plateformes ne soient pas exploitées à des fins malveillantes ».
Le fait que seuls Steam, Discord, Twitch et Reddit aient été convoqués montre que Washington persiste à rendre les jeux vidéo responsables de fusillades comme celle qui a coûté la vie à Kirk. Pourtant, comme le soulignent de nombreux internautes, l’examen de la « radicalisation des utilisateurs » devrait logiquement inclure les dirigeants de X, YouTube, Meta et d’autres réseaux sociaux où circulent aussi des contenus politiques extrêmes. Mais pour l’instant, aucune mention n’a été faite concernant ces acteurs.
Les États-Unis accusent les jeux vidéo depuis longtemps
Tout indique que l’Amérique préfère cibler les jeux vidéo plutôt que de s’attaquer au véritable problème : la circulation des armes. L’idée que les expériences numériques sont liées à la criminalité et aux fusillades a de nouveau pris de l’ampleur après le meurtre de Kirk. Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, a lui aussi pointé du doigt cette passion, ainsi que les réseaux sociaux, comme des causes possibles de la violence armée.
Dans une interview accordée à PBS, Kennedy a confirmé que les National Institutes of Health enquêtaient sur les causes potentielles de la violence armée, notamment sur les liens entre l’usage des réseaux sociaux, les médicaments psychiatriques, les jeux vidéo et les fusillades. Autrement dit, l’idée selon laquelle les mondes virtuels favorisent les crimes armés n’est plus seulement une opinion : les autorités cherchent déjà des « preuves » pour étayer cette thèse.
Ce discours ne se limite pas aux politiciens et aux responsables publics : il est aussi relayé auprès du grand public par les médias. Il y a quelques heures à peine, FOX News s’est engouffré dans la brèche en évoquant l’existence d’un « lien fort » entre les jeux vidéo et l’assassinat de Kirk. « Nous constatons dans les enquêtes du FBI et ailleurs que de nombreux tireurs s’immergent dans ce monde de fantaisie ; ils jouent à ces jeux, puis cela devient réalité », affirmait l’émission. « Faire la distinction entre le monde virtuel et le réel est un aspect que les autorités examineront sans doute dans une perspective d’analyse comportementale. ».
Tout cela montre que les États-Unis continuent de pointer du doigt les jeux vidéo, au lieu de s’attaquer aux véritables causes de la violence armée. Pour rappel, la base de données Everytown for Gun Safety recense déjà 91 fusillades scolaires pour la seule année 2025. La situation est devenue si critique qu’un site entier, le Gun Violence Archive, existe pour documenter chaque crime lié aux armes à feu. Et pourtant, les dirigeants préfèrent s’attarder sur quelques pixels plutôt que de s’attaquer à ce qui mine réellement leur société.
Source : 3djuegos