Ce titre et cette actualité auraient pu être publiés il y a 20 ans. Mais non, ce n’est pas une erreur : nous sommes en 2025 et le discours est toujours le même…
Le gouvernement américain tente une nouvelle fois de faire le lien entre jeux vidéo violents et violences réelles. Lors d’une conférence de presse suivant la publication du rapport Make Our Children Healthy Again du comité Make America Healthy Again (MAHA), Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la santé et aux services sociaux, a affirmé que le niveau actuel de violence armée aux États-Unis pourrait résulter de plusieurs facteurs, dont les jeux vidéo. Selon lui, cette montée soudaine de la violence a commencé dans les années 1990 et reste « inexplicable ».
« Nous avions à peu près le même nombre d’armes. Personne ne faisait ça. Dans mon école, il y avait des clubs de tir. Les enfants apportaient des armes à l’école et y étaient encouragés, mais personne n’entrait dans les écoles pour tirer sur les gens. En Suisse, la dernière fusillade de masse a eu lieu il y a 23 ans. Chez nous, il y en a toutes les 23 heures. De nombreux facteurs pourraient l’expliquer, comme la dépendance aux médicaments psychiatriques, unique au monde, ou peut-être un lien avec les jeux vidéo, les réseaux sociaux ou d’autres éléments. Nous lançons des études au NIH pour examiner ces corrélations… » a déclaré Kennedy.
Bien que les études n’aient jamais démontré de lien significatif entre jeux vidéo et comportements violents, les politiciens de tous bords ont souvent exploité cette rhétorique. Trump l’a fait à plusieurs reprises durant son premier mandat, et l’administration Obama a tenu un discours similaire en 2013 après le massacre de Sandy Hook. Ce qui frappe ici, c’est à quel point les propos de Kennedy paraissent banals comparés à d’autres prises de position plus polémiques, comme la peur injustifiée des vaccins ou son soutien au lait non pasteurisé malgré le risque d’intoxication alimentaire.
Le rapport du MAHA ne mentionne pas explicitement les jeux vidéo, mais il fait plusieurs références au temps passé devant les écrans. Il annonce que le futur chirurgien général lancera des initiatives d’éducation et de sensibilisation sur l’impact des écrans sur les enfants, ainsi que des mesures étatiques visant à limiter ce temps d’écran. Problème : il n’y a actuellement aucun chirurgien général confirmé aux États-Unis. Le candidat initial de Trump s’est retiré après une plainte de l’influenceuse d’extrême droite Laura Loomer, connue pour s’être menottée à une porte de Twitter en 2018. Le candidat actuel, l’influenceur bien-être Dr. Casey Meanest, n’a pas encore été confirmé.
Source : PCGamer, Whitehouse.gov