Lost Soul Aside – Le « Final Fantasy XVI chinois au rabais » devient la nouvelle exclusivité PlayStation de Sony

TEST – Un titre qui en jette, une machine marketing à plein régime, un hype au plafond… mais à l’arrivée, ce n’est qu’un long soupir de déception. Le genre de soupir qu’on pousse quand un jeu s’échine à paraître cool mais transpire la médiocrité par tous les pores. C’est exactement le cas de Lost Soul Aside : un scénario bricolé comme un collage de photocopies, des personnages aussi consistants qu’un mouchoir emporté par le vent. Le système de combat tient la route, certes, mais il est loin de suffire à sauver une production aussi bancale et décousue.

 

Le développement de Lost Soul Aside a commencé en 2014 comme projet solo. Petit à petit, l’équipe s’est étoffée jusqu’à une quarantaine de personnes, et après une interminable odyssée de production, le jeu est enfin arrivé. La vraie question : ces longues années se ressentent-elles dans le produit final ? Malheureusement oui, mais pas dans le bon sens.

 

 

Histoire et personnages : dimension négative

 

Le début rappelle vraiment l’ambiance d’un Final Fantasy : Kaser, le protagoniste, combat aux côtés d’une faction rebelle contre l’empire et son empereur. Rapidement, l’intrigue se transforme en mission pour sauver sa sœur, avant de se muer en sauvetage du monde entier – ce qui revient au même, avec plus de décors. Et voilà, c’est tout pour le scénario.

Les personnages sont tellement insignifiants que je n’ai retenu que le nom du grand méchant. La narration se fait surtout via des dialogues statiques plutôt que de véritables cinématiques mises en scène. Scénario, casting, doublage et écriture forment un magma confus dont on préfère s’affranchir pour retourner se battre.

 

 

Parfois joli, souvent poussif

 

Le long cycle de développement saute aux yeux sur le plan graphique. Certains environnements impressionnent, d’autres semblent sortis d’une vieille génération, avec des espaces béants et désespérément vides. Cette irrégularité traverse l’ensemble du jeu.

Le level design repose toujours sur le même schéma paresseux : couloir, arène, couloir, arène… un vrai copier-coller sans imagination. De temps en temps apparaissent une phase de plate-forme, une « énigme » ou une poursuite sur rails, mais ces passages sont soit gâchés par une maniabilité imprécise, soit tellement simplistes qu’ils n’ont aucun intérêt. Les sections de plate-forme frustrent, les poursuites offrent à peine plus de sensations que le manège le plus lent d’une fête foraine fatiguée. Le jeu ne sait pas offrir un vrai moment de respiration – il impose le combat à outrance.

 

 

Un système de combat en série

 

Le système de combat est sans doute la plus grande force de Lost Soul Aside – mais même là, la passion ne suffit pas si l’exécution reste bancale. Sur le papier, tout est là : plusieurs armes, coups spectaculaires, combats de boss, gestion de l’endurance, esquives, parades et jauge de déséquilibre. Le souci, c’est que rien n’a de véritable impact : chaque coup sonne comme un coup porté avec une épée en carton.

Bonne nouvelle toutefois : les quatre types d’armes proposent des styles distincts et des compétences uniques. Les enchaînements inspirés des anime te donnent vraiment l’impression d’être un badass sans devoir apprendre des combos interminables. Mais avec un level design répétitif et un scénario inexistant, même les combats finissent par tourner à la corvée. Amusants, oui, mais pas assez solides pour porter le jeu sur leurs seules épaules.

 

 

Des boss variés, une exécution bancale

 

Chaque fois que Lost Soul Aside réussit quelque chose, il échoue aussitôt sur deux autres points. Ce va-et-vient résume parfaitement l’expérience, y compris dans les affrontements de boss. Certes, ils sont variés, chacun exige une approche différente, mais ils sont si nombreux qu’ils finissent par se confondre et perdre tout impact.

Techniquement, le jeu est loin d’être irréprochable. Ce n’est pas injouable, mais j’ai subi deux plantages complets, de fréquentes chutes de FPS et des saccades qui me faisaient prier pour que la partie ne se bloque pas.

 

 

« Oui, il a vraiment perdu son âme »

 

J’espérais sincèrement que Lost Soul Aside devienne la prochaine bonne surprise, dans la lignée de Stellar Blade ou de Black Myth: Wukong. Au lieu de ça, on se retrouve avec un jeu quasiment sans histoire, des personnages vides de sens, et un doublage tellement mauvais qu’il en devient comique.

Ajoutez à cela les chutes de FPS, les ralentissements et même des crashs – y compris sur PlayStation 5 Pro – et il ne reste qu’un système de combat et des boss variés pour sauver les meubles. Mais là encore, les coups manquent de puissance, comme si l’on maniait une épée-jouet. Lost Soul Aside ne séduira que ceux capables de fermer les yeux sur ses faiblesses criantes et de se contenter d’une expérience d’action moyenne. Au final, le jeu manque de direction – et surtout, d’âme.

-Gergely Herpai « BadSector »-

Pro :

+ Grande variété de boss
+ Coups spectaculaires qui te donnent une vraie allure de badass
+ Quatre types d’armes aux styles distincts


Contre :

– Scénario cliché et personnages insignifiants
– Veut tout faire à la fois et finit par perdre tout focus
– Un doublage si mauvais qu’il en devient ridicule


Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Développeur : UltiZero Games
Genre : Action-RPG, hack and slash
Date de sortie : 28 août 2025

 

Lost Soul Aside

Jouabilité - 6.6
Graphismes - 7.8
Histoire - 4.6
Musique/Audio - 3.8
Ambiance - 5.2

5.6

MOYEN

Après des années de gestation, Lost Soul Aside est enfin sorti, mais au lieu d’un triomphe attendu, c’est une œuvre fade et sans âme. Le système de combat et la variété des boss et des armes procurent bien quelques plaisirs, mais un scénario rachitique, des personnages oubliables et des soucis techniques plombent le tout. En fin de compte, ce n’est rien de plus qu’un feu d’artifice visuel vite oublié.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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