TEST – Un bon Prince of Persia, mais pas signé Ubisoft. Développé par Evil Empire, co-auteur des DLC de Dead Cells, ce roguelike s’en sort très bien. Les joueurs ont d’ailleurs pu suivre la gestation de près : un an d’accès anticipé sur PC avant l’arrivée sur consoles, un long chemin parcouru et de belles raisons de se réjouir.
Depuis le début de l’accès anticipé, le jeu est devenu plus grand, plus joli (!) et plus abouti—bref, il s’est amélioré sur tous les plans.
L’invasion des Huns
Notre héros tente de défendre le royaume et dispose d’un atout : une bola qui lui permet de réapparaître à l’oasis. On peut ainsi sauver des alliés, lesquels offrent ensuite des bonus utiles au hub. La personnalité du prince s’affirme étonnamment bien—souvenirs de la famille et du foyer, répliques acérées face aux ennemis quand il le faut. Logiquement, l’essentiel reste le gameplay, et The Rogue Prince of Persia excelle surtout dans le mouvement. Parkour complet, sprint, saut, escalade ; la 2D se marie habilement à la 3D—rien à redire.
Il faut garder un œil sur la jauge Vayu’s Breath. Si l’on enchaîne plates-formes et esquives, elle se remplit et accélère le prince tant que l’on conserve l’élan. Deux monnaies servent à acquérir armes, médaillons (aptitudes passives) et cosmétiques ; on trouve aussi une Mind Map—pas vraiment façon Poirot, mais bien utile.
La progression sort des sentiers battus. Les chemins et dangers divergent, et le jeu indique clairement les zones encore interdites. Le prince échange avec les PNJ, observe l’environnement, et un schéma relie les objectifs en cours, incitant à explorer plutôt qu’à seulement combattre. Compléter la Mind Map instille une légère linéarité qui profite au rythme : l’expérience reste cadrée et rappelle en permanence l’urgence de l’invasion.
La montée de niveau y contribue également. Chaque niveau octroie des points pour ajouter des améliorations permanentes à l’oasis : plus de soins manuels ou de résurrections, davantage d’or en cours de run (monnaie temporaire) pour améliorer armes et capacités. On peut aussi corser l’expérience : après la première partie, des restrictions activables à l’oasis permettent de gagner plus de monnaie permanente. Un PNJ propose par ailleurs de nombreuses quêtes qui boostent la rejouabilité ; à la clé, encore plus d’équipements. Les développeurs n’ont clairement pas bâclé le travail.
Petit, mais costaud
Le jeu compte pas mal de zones et de personnages—sans verser dans la profusion. Revers de la médaille : certains environnements se ressemblent, avec des pièces donnant une impression de déjà-vu. L’ADN roguelite se révèle toutefois au fil des runs : rien n’est jamais exactement identique, ce qui évite l’écueil d’un jeu trop linéaire « à faire une fois ».
Les combats restent relativement simples selon Evil Empire. Des plans débloquent des catégories d’armes, accessibles aussi depuis l’oasis avant un run. Attaques spéciales et vitesses d’animation varient selon le type, tandis que des armes « alpha » disposent de leurs propres jauges d’énergie—impossible donc de spammer sans réfléchir. Les télégraphies ennemies sont lisibles et les entrées ne se perdent pas. De ce point de vue, le jeu penche vers la facilité, la chance au loot pesant davantage.
On peut sauter par-dessus les ennemis et dégager les projectiles d’un coup de pied. L’ensemble est acrobatique et, grâce à cela, très plaisant—même franchement fun. Décrire les affrontements n’a qu’un intérêt limité : il faut les voir. Les boss ne sont pas très coriaces ; quelques supplémentaires n’auraient pas fait de mal. On ressent un léger manque de contenu.
Côté PlayStation 5, quelques accrocs : chargements anormalement longs entre les zones et interface perfectible lors du zoom sur la carte. En revanche, le mapping des touches est intégralement personnalisable et la fluidité est bonne.
Un prince qui vaut son prix
Avec une excellente bande-son, The Rogue Prince of Persia rate de peu le 9/10, faute d’un contenu un brin chiche. Il s’établit à un solide 8,5. L’ADN de la série est bien présent et l’assemblage des mécaniques roguelite—faciles à rater—fonctionne ici très bien. Recommandé aux amateurs de la franchise, même si ce n’est pas Sands of Time. (Ce remake verra-t-il un jour le jour ? Notre pari : il finira annulé, lui aussi.)
-V-
Pro :
+ Excellente prise en main
+ Bon système de progression
+ Mind Map
Contre :
– Trop peu de boss
– Légère sous-performance sur PS5
– Contenu un peu léger
Développeur : Evil Empire
Éditeur : Ubisoft
Genre : Roguelike / plate-forme
Date de sortie : 20 août 2025
The Rogue Prince of Persia
Jouabilité - 8.8
Graphismes - 8.2
Histoire - 9.1
Musique/Audio - 8.9
Ambiance - 9
8.8
EXCELLENT
Ce n’est pas le Prince of Persia qu’attendait la majorité, mais il tient parfaitement la route.