The Sims est sans doute le jeu vidéo le plus social qui existe, et c’est précisément pour cette raison que des psychologues s’en sont servis afin d’analyser le comportement des psychopathes. Plus de 200 étudiants ont pris part à l’expérience.
Beaucoup de joueurs se contentent d’ouvrir The Sims pour bâtir la maison de leurs rêves, mais la majorité préfère façonner la vie quotidienne de leurs petits personnages virtuels. L’an dernier, EA a d’ailleurs révélé que les joueurs avaient cumulé 739 millions d’heures en mode Live. Ce simulateur robuste permet de créer des parties très variées, adaptées aux goûts de chacun.
Pour les psychologues, il s’agit d’un terrain d’étude idéal. En 2020, une recherche publiée dans la revue Evolutionary Psychological Science a tenté de le démontrer. L’objectif était de tester l’hypothèse du « Cheater-Hawk » dans un jeu vidéo, selon laquelle on peut identifier les psychopathes par deux stratégies d’adaptation : la manipulation et l’agression à leur propre avantage.
Un échantillon de 205 étudiants a ainsi participé à une expérience sur The Sims 3. Ils devaient jouer avec une partie préconstruite où quatre Sims de même sexe et apparence partageaient un appartement. Chacun représentait un archétype distinct : le tricheur (séduisant et manipulateur), le faucon (brutal et agressif), la colombe (soumise et timide) et le coopérateur (sympathique et collaboratif). Les participants créaient ensuite leur propre personnage et jouaient librement.
Leurs sessions étaient enregistrées et accompagnées d’un questionnaire mesurant les tendances psychopathiques. Résultat : les joueurs ayant des traits de personnalité plus psychopathiques affichaient davantage de comportements violents et cruels, en déclenchant par exemple des bagarres, surtout avec les Sims les plus dociles.
Une partie de l’hypothèse n’a toutefois pas été confirmée : celle liée au manipulateur. Même les joueurs au profil psychopathe n’avaient pas recours à ce type de stratégie. Les chercheurs ont expliqué que la conception du jeu n’offrait pas suffisamment de motivation à manipuler, puisqu’aucun objectif clair ne récompensait ce comportement.
Les auteurs ont précisé que si ces comportements sont liés à certaines personnalités, ils ne leur sont pas exclusifs : des personnes parfaitement équilibrées s’amusent elles aussi à malmener cette « maison de poupées » virtuelle. Après tout, les joueurs font des choses absurdes et cruelles à leurs Sims depuis le début des années 2000.
Source : 3djuegos
