Une seule capture d’écran peut tout ruiner : Monster Hunter Wilds s’effondre sur Steam, et voilà pourquoi

Une simple capture d’écran malheureuse peut détruire la réputation d’un jeu, car « les joueurs sont très sensibles à ce genre de choses » et « les enjeux sont énormes ». Mat Piscatella, PDG du cabinet d’analyse Circana, utilise l’exemple de Monster Hunter Wilds pour illustrer comment une image peut déclencher une véritable réaction en chaîne dans le secteur.

 

Si vous êtes fan de Monster Hunter ou suivez l’actualité du jeu vidéo, vous avez sûrement entendu parler de la descente aux enfers de Monster Hunter Wilds sur Steam. Au moment où j’écris ces lignes, le jeu de Capcom n’a que 16 % d’avis positifs récents (sur plus de 11 200 critiques), et il n’y a pas de miracle en vue. C’est d’autant plus surprenant que le jeu de chasse aux monstres s’est vendu à plus de 10 millions d’exemplaires en un mois – mais selon un analyste, ce phénomène n’a jamais été aussi fréquent qu’aujourd’hui.

Petit récapitulatif : Monster Hunter Wilds est sorti le 28 février 2025 et a explosé les ventes, atteignant les 10 millions d’exemplaires. Cependant, de nombreux problèmes d’optimisation et la lenteur de Capcom à réagir ont conduit la communauté à exprimer sa colère sur les réseaux sociaux et à faire dégringoler la note du jeu sur Steam.

Pour Mat Piscatella, PDG de Circana, Monster Hunter Wilds prouve que les joueurs tiennent compte des captures d’écran et des extraits de gameplay vus en ligne quand ils décident d’acheter (ou non) un jeu. Comme il l’explique à GamesRadar+, la puissance des jeux free-to-play accentue encore ce phénomène.

 

Monster Hunter Wilds : « un cas très intéressant »

 

Piscatella décrit Monster Hunter Wilds comme « un cas très intéressant » : selon lui, aujourd’hui les joueurs n’hésitent plus à critiquer un jeu défaillant, pas seulement pour prévenir les autres ou envoyer un message aux développeurs, mais aussi parce qu’il existe tellement d’alternatives pour occuper leur temps et leur argent. « C’est l’effet de substitution, non ? On peut payer X euros pour un nouveau titre, ou continuer à jouer à celui auquel on joue déjà depuis 7, 10 ans, n’est-ce pas ? C’est le choix que font les joueurs actuellement. »

Ce qui rend le cas de Monster Hunter Wilds atypique, c’est que sa communauté était « extrêmement enthousiaste, impliquée, fidèle, présente dès le lancement ». Le titre de Capcom souffrait déjà de bugs d’optimisation au départ, mais a tout de même été un carton. « Certains problèmes n’ont été repérés qu’après coup, une fois que tout le monde avait acheté le jeu. »

Piscatella note que « les canaux de communication sont immenses ». Un grand streamer ou YouTubeur peut publier une seule capture d’écran, et cela suffit à changer la perception d’un jeu. Si ces images ou extraits – surtout s’ils circulent beaucoup – mettent en avant des problèmes, les acheteurs potentiels y réfléchissent à deux fois, « parce que les gens sont sensibles à ce qu’ils entendent ». Résultat : l’attrait du free-to-play n’en sort que renforcé.

 

La puissance du free-to-play

 

Pour ne rien arranger, Capcom a tardé à corriger les problèmes de Monster Hunter Wilds, alors que les jeux gratuits proposent sans cesse de nouveaux contenus. « Quand l’accès est gratuit et que les alternatives pullulent, oui, il y a beaucoup à perdre », analyse Piscatella.

À noter que l’analyste ne reproche pas aux joueurs ni aux captures d’écran la mauvaise note actuelle du jeu. Mais l’avalanche d’images et de critiques sur les réseaux fait que beaucoup préfèrent retourner sur des jeux gratuits. À cela s’ajoutent le prix élevé des nouveautés et la popularité de Fortnite ou Roblox : ces facteurs menacent tout le secteur.

Dans la même interview, Piscatella affirme : « Dans toutes mes présentations, je précise qu’à chaque lancement d’un nouveau jeu ou service, le plus grand rival c’est Fortnite. Ce que font Fortnite, Minecraft, Roblox, etc., relègue tout le reste au second plan. » Et il n’a pas tort : ces jeux-service absorbent près de la moitié du temps de jeu sur PS5 et Xbox Series. Si les joueurs refusent de payer pour des titres truffés de bugs, rien d’étonnant à ce qu’ils restent fidèles au free-to-play. Pour l’instant, la meilleure solution est de continuer à exprimer ses griefs, en espérant que les éditeurs écouteront enfin leur communauté. Peut-être que si Capcom prend conscience des « faibles » ventes de Monster Hunter Wilds, l’éditeur changera de stratégie.

Source : GRY-Online

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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