ACTUALITÉS CINÉMA – Henry Cavill est devenu une star mondiale grâce à Superman dans l’univers DC depuis Man of Steel en 2013, mais il n’a pas toujours su transformer ce succès dans le reste de sa carrière. L’un de ses choix les plus déroutants reste son rôle principal dans le thriller Night Hunter (2018), où il incarne un flic du Minnesota traquant un tueur en série ciblant de jeunes femmes.
Fans de Henry Cavill, il faut se rendre à l’évidence : les critiques avaient raison à propos de ce thriller de serial killer. Même si Night Hunter réunit Alexandra Daddario, Nathan Fillion, Ben Kingsley et Stanley Tucci, aucun personnage n’est crédible ou mémorable malgré ce casting prestigieux. Son succès soudain en streaming prouve surtout combien ces plateformes sont devenues le cimetière des échecs oubliés avec des stars.
Ironie du sort : alors que le reboot de Superman avec David Corenswet remet en lumière la période controversée de Cavill, l’acteur reçoit aujourd’hui de l’attention pour ce Night Hunter longtemps ignoré – et probablement le pire film qu’il ait jamais porté.
Pas même Cavill ne peut sauver Night Hunter
Forcé, confus et illogique : Night Hunter recycle tous les clichés du genre, espérant qu’un miracle survienne. Les clins d’œil constants à Seven ou au Silence des agneaux ne font que souligner à quel point ce film est en-dessous des classiques.
Le film prétend explorer l’esprit d’un tueur, mais son antagoniste schizophrène n’apporte rien de neuf aux connaisseurs du genre. La seule leçon à retenir : même les meilleurs acteurs ne peuvent pas sauver des personnages invraisemblables et des dialogues catastrophiques. Bien sûr, Cavill et Ben Kingsley ne sont pas innocents dans ce désastre.
Mais sérieusement : pourquoi Walter Marshall, flic du Minnesota, a-t-il l’accent britannique de Cavill ? Le personnage de Kingsley, Michael Cooper, est un ex-juge qui, avec sa fille adoptive, attire puis châtre les pédocriminels. Après l’enlèvement de la fille, une balise guide Marshall vers un manoir isolé où il retrouve de nombreuses femmes disparues et le délirant Simon, présenté comme le tueur du film.
Le Simon outrancier et caricatural montre bien à quel point les personnages ne sont là que pour servir l’intrigue. Là où Henry: Portrait d’un serial killer (1986) proposait une plongée glaçante et réaliste dans l’esprit du tueur, Night Hunter n’offre qu’une farce grotesque, pour coller à ce film brouillon.
Les critiques avaient raison
Night Hunter fait partie de ces films qui laissent perplexe : comment ce projet a-t-il pu voir le jour, et pourquoi Cavill ou ces grands acteurs l’ont-ils accepté ? Initialement diffusé en VOD sur DirecTV, puis à peine exploité en salles (1 million de dollars à l’international), le film a vite sombré dans l’oubli… avant de devenir soudainement l’un des plus vus sur Paramount+.
Il plafonne à 14 % sur Rotten Tomatoes – le score le plus bas de toute la carrière de Cavill (Batman v Superman arrive deuxième avec 28 %). C’est une anomalie dans sa filmographie : Cavill a connu des échecs, mais jamais de naufrage aussi total que celui-ci. D’ailleurs, le réalisateur David Raymond n’a plus refait de long-métrage depuis.
Cavill à la croisée des chemins
Le succès inattendu de Night Hunter sur les plateformes prouve que les rôles hors-DC de Cavill n’ont jamais marqué la pop culture comme Superman – personnage désormais repris par David Corenswet. Peut-être que c’est enfin une chance pour Cavill, qui a tout essayé ces dix dernières années, de se libérer de l’étiquette Superman.
Le voir dans le prochain reboot de Highlander aurait semblé fou il y a dix ans, mais Cavill a su se réinventer. Quand Christopher Reeve ne pouvait pas échapper à Superman, Cavill a préféré varier les genres, récemment dans The Ministry of Ungentlemanly Warfare de Guy Ritchie, et bientôt dans In the Grey. En somme, Cavill est devenu un « décathlonien » du cinéma : jamais champion, mais toujours compétitif.
Source : MovieWeb