Selon l’interprète d’Astarion, l’intelligence artificielle est, au mieux, faible et ne permet jamais les « heureux accidents » si magiques dont seuls les humains sont capables.
L’intelligence artificielle, c’est le nouveau dada. On la présente comme la base de toute l’économie numérique du XXIe siècle. On promet qu’elle nourrira les affamés et vêtira les démunis. Qu’elle punira les méchants et récompensera les justes. Qu’elle fera même ressusciter les morts… Bon, d’accord, il ne faut pas rêver. Par contre, elle risque fort de nous piquer notre boulot. Interrogé par Radio Times Gaming, Neil Newbon—la voix d’Astarion dans Baldur’s Gate 3—n’a pas mâché ses mots sur ce que l’IA apporte (ou pas) à son métier d’acteur :
« J’ai parlé avec pas mal de développeurs, et franchement, personne ne veut utiliser l’IA, parce que c’est naze. Ça ne marche pas bien. Il faut se donner un mal fou pour obtenir un résultat juste potable. Même avec les dernières nouveautés que j’ai vues, je me dis : ‘Super, tu peux faire de l’IA, et alors ? Où est le plaisir ?’ On sent toujours que quelque chose cloche. Ce n’est pas naturel, c’est factice.
Il n’y a pas cette possibilité de ‘heureux accidents’ et d’imprévu, ces moments magiques qu’on trouve dans les films, les séries, au théâtre ou dans les jeux, quand personne ne sait ce qui va arriver. Là, c’est magique. Dustin Hoffman qui tape sur une voiture dans Macadam Cowboy—‘I’m walking here!’—parce qu’il manque de se faire écraser mais reste dans son personnage, c’est devenu culte. Et c’était un pur hasard. La plupart des répliques célèbres sont nées comme ça. Donc oui, l’IA, c’est nul », résume Newbon.
Et il n’a pas tort. Les expériences de doublage assisté par IA dans le jeu vidéo donnent des résultats très mitigés. Que ce soit les commentaires raides dans The Finals, l’Aloy IA (jamais censée sortir du studio), ou encore les moddeurs qui remplacent les vieux enregistrements amateurs de fans par des voix artificielles… Tout ça, c’est la faute de l’IA.
