TEST – Les soulslike poussent plus vite que des pigeons sur les toits de Paris, pas vrai ? Sauf qu’ici, on n’est pas juste là pour picorer, car une nouvelle basse-cour débarque – Stellar Blade, Black Myth: Wukong, et les derniers poulaillers signés Team Ninja mettent du piquant au grain de FromSoftware. Wuchang: Fallen Feathers ne fait pas juste battre des ailes, il vient secouer tout le perchoir. Oui, Lenzee a clairement pioché dans le nid de Black Myth l’an dernier, et même si parfois le jeu prend son envol, il finit souvent par se faire plumer par des choix de game design carrément poussins. Les puristes du genre y trouveront de quoi caqueter de plaisir, mais pour ceux qui rêvent d’un phénix vidéoludique, ce n’est qu’un œuf de plus dans une couvée déjà saturée.
Dès les premières secondes, c’est le grand plongeon dans le chaos de la Chine Ming : Shu brûle, les plumes volent, et Bai Wuchang – pirate amnésique, mais dure à cuire – doit affronter la “Plumaison”, une malédiction qui ne fait pas dans la demi-mesure. On commence par perdre la boule, on finit en dinde furieuse ! La société part en cacahuète, tout le monde court comme des poulets sans tête – et Bai doit traverser ce poulailler infernal à la recherche d’un antidote, histoire de ne pas finir en festin du dimanche.
Sur le papier, l’histoire déploie de jolies plumes, et certains NPC sont de véritables oiseaux rares, mais tout est caché dans les coins : objets cryptiques, clins d’œil planqués, PNJ qu’on loupe comme des hirondelles en automne. Si tu clignes des yeux, l’intrigue s’envole ! Bai, elle, passe parfois plus pour une autruche qu’une héroïne : une création d’avatar aurait fait le même effet. Par contre, impossible de nier que les devs se sont mis sur leur 31 côté ambiance : la Chine légendaire est ici plus vivante qu’un marché aux canards, monstres mythos compris. Les boss claquent, les décors font rêver, et l’architecture a de quoi faire piailler tous les fans d’exotisme.
Bataille de plumes ou duel de sabres ?
Le système de baston de Wuchang: Fallen Feathers, c’est du bec et des ergots ! On enchaîne, on picore, et quand ça cogne fort, ça fait plus mal qu’un coup de queue de paon. Mais l’astuce, c’est la jauge Skyborn Might : à chaque affrontement, tu grignotes de l’énergie à dépenser dans des attaques aussi flamboyantes qu’un coq en pâte. Chaque arme a son petit nid de tricks : combos bien calés, esquives dignes d’une mésange ninja… Mais attention à la surchauffe : tout bouffe du Skyborn, et tu finis parfois à tourner en rond, à vouloir prendre ton envol alors que tu restes coincé sur la branche. La magie ? Trop d’œufs dans le même panier, souvent moins utile qu’une poule devant une télécommande. Bon build ou pas, l’équilibrage a la stabilité d’un piaf sur un fil électrique. Résultat : parfois, tu attends plus ton heure que tu ne te bats.
Mais quand tout s’aligne, c’est le décollage immédiat : boss coriaces façon aigle royal, bestiaire varié comme un concours agricole, et arbres de compétences touffus comme une forêt d’oiseaux migrateurs. Si tu cherches un système de combat qui mue sans arrêt, pose-toi ici, tu ne le regretteras pas.
Quand la folie vous donne des ailes
Ici, chaque rixe fait grimper ta jauge de Folie – et plus tu t’enflammes, plus tu débloques des coups perchés, mais tu prends aussi cher, attention au rôtissoire ! Si tu pètes les plombs et meurs, ton Démon Intérieur vient se la couler douce sur place, gardant tes plumes jusqu’à ce que tu le plumes toi-même. Tout est question de dosage : jouer les coqs en furie ou avaler une potion calmante avant de finir en poulet rôti ? L’exploration du jeu, c’est un vrai réseau de nids : sanctuaires pour le voyage rapide, hubs où les quêtes annexes peuvent vraiment changer la basse-cour, et parfois même la fin du conte. Mon seul regret : certains recoins sont trop petits, ça manque de graines à picorer pour ceux qui aiment fouiller. Mais la direction artistique, elle, c’est la basse-cour cinq étoiles : toits de pagodes, grottes glauques, tout est là pour faire dresser les plumes. Et sur PS5, ça vole aussi bien qu’un martin-pêcheur sur le Rhône, que tu cherches la fluidité ou le bling-bling.
Œuf à moitié couvé ou futur coq du genre ?
Le poulailler soulslike déborde, mais Wuchang: Fallen Feathers arrive à secouer les plumes et faire son show. C’est fun, même si quelques ailes froissées l’empêchent vraiment de se hisser tout en haut du perchoir. Pour Lenzee, c’est un premier chant du coq prometteur ; avec plus de panache, ils pourraient bientôt pondre un œuf d’or.
-Greg Herpai (« BadSector »)
Points forts :
+ Décors asiatiques qui en jettent, ambiance bec et ongles
+ Système de combat qui ne reste pas au nid
+ Bestiaire et niveaux aussi variés qu’un marché aux oiseaux
Points faibles :
– Scénario qui prend parfois la poudre d’escampette
– Jauge Skyborn et équilibrage qui fait le yoyo
– Bai, héroïne trop poule mouillée, manque de mordant
Développeur : Lenzee
Éditeur : 505 Games
Date de sortie : 21 septembre 2024
Genre : Action Soulslike
Wuchang: Fallen Feathers
Jouabilité - 7.2
Graphismes - 8.2
Histoire - 6.8
Musique/Audio - 7.1
Ambiance - 7.3
7.3
JÓ
Wuchang: Fallen Feathers ne réinvente pas le poulailler, mais les fans du genre y trouveront de quoi caqueter. L’univers, la baston et la DA font le job, même si le récit a parfois du mal à casser sa coquille. Un début d’aile prometteur, mais il faudra encore battre des ailes pour s’envoler vraiment.