ACTUALITÉS CINÉMA – Brad Pitt, lauréat d’un Oscar (Once Upon a Time… in Hollywood, Rencontre avec Joe Black, Fight Club), affirme que c’est bien le film Seven qui lui a fait comprendre qu’il devait sérieusement s’investir dans sa carrière d’acteur. Si Pitt était déjà une star montante au début des années 90, c’est le scénario choc du thriller de David Fincher et la rencontre avec ce cinéaste passionné qui ont vraiment relancé sa vocation.
Actuellement en promotion de son nouveau film, F1, Pitt est revenu dans le podcast Armchair Expert sur ses premières années à Hollywood : « Je me levais, je tirais sur un bang, j’enchaînais quatre Coca bien frais, sans manger. Cet été-là, je regardais le procès O.J. et je me demandais simplement : ‘Qu’est-ce que je vais faire après ?’ » La réponse viendra d’un thriller sombre, tout sauf réconfortant, mais suffisamment puissant pour réveiller Pitt de sa léthargie :
« Ma grande amie et agente Cynthia – qui est comme une sœur pour moi – m’a envoyé le scénario. Elle m’a dit : ‘Lis-le absolument.’ Je lis les sept premières pages, je l’appelle et je lui dis : ‘Tu te fiches de moi ? Le vieux flic usé qui veut raccrocher, le bleu qui regarde ses coupes de sport ?’ Elle répond : ‘Lis-le jusqu’au bout.’ Ensuite, j’ai rencontré Fincher, et il parlait du cinéma comme personne avant lui. Là, j’ai ressenti à nouveau l’étincelle. Cette découverte a ravivé mon désir de jouer, tout simplement. »
L’année précédente, Pitt avait déjà été à l’affiche d’Entretien avec un vampire et Légendes d’automne, mais c’est avec Seven qu’il a pu explorer toute l’ampleur de son jeu dramatique. La scène finale montrait un visage de Pitt encore inconnu du grand public. Toujours en 1995, il a joué dans L’Armée des 12 singes, ce qui lui a valu sa première nomination aux Oscars.
« Seven » : 30 ans plus tard, le malaise demeure
Il y a maintenant trois décennies, Brad Pitt et Morgan Freeman affrontaient l’esprit malade d’un tueur obsédé par le thème des sept péchés capitaux. Le thriller signé David Fincher est devenu une référence absolue du genre, assez glauque pour hanter le spectateur longtemps après le visionnage. La conclusion te laisse littéralement K.O., et tout le voyage dans la folie de John Doe provoque un inconfort que peu de films égalent.
Certaines scènes de crime sont montrées sans détour, d’autres sont si choquantes que Fincher a préféré suggérer plutôt qu’exhiber. Mais il n’en fallait pas plus pour ressentir toute la monstruosité de John Doe. Avec du recul, on peut se dire qu’il valait mieux qu’il se rende à la police – difficile d’imaginer jusqu’où il serait allé si sa spirale n’avait pas été stoppée.