Qui a vraiment coulé Les 4 Fantastiques ? Le scénariste balance tout sur le naufrage du reboot de Fox

ACTUALITÉS CINÉMA – Alors que le reboot des 4 Fantastiques signé Marvel Studios approche, l’ancien scénariste du film maudit de Fox revient sur la catastrophe de 2015. Le précédent Les 4 Fantastiques est tristement célèbre pour sa nullité, et son scénario n’était pas mieux. Pour la première fois, on découvre les coulisses de ce fiasco signé Hollywood.

 

Ce n’est un secret pour personne : Les 4 Fantastiques version 2015 fut un désastre, aussi bien pour les fans que pour la critique – et même pour ses créateurs. Réalisé par Josh Trank et produit par 20th Century Fox, le film est devenu l’une des adaptations de comics les plus détestées de la décennie. Ce qui promettait un reboot sombre, réaliste et dramatique s’est révélé glacial, sans âme et totalement à côté de la plaque.

 

Slater contre Trank : chronique d’un échec annoncé

 

Jeremy Slater, à l’époque scénariste débutant, est l’un des noms associés à ce naufrage. Depuis, il a bossé sur des projets bien plus solides (Moon Knight, Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire), mais aujourd’hui il s’exprime sans détour sur ce fiasco dans une interview pour ComicBook. Slater explique qu’il y a eu un divorce créatif total : lui voulait un film dans l’esprit Marvel, plein d’humour, de cœur et de spectacle ; Trank voulait un reboot sombre et terre-à-terre, façon Batman Begins. Résultat : un film sans magie ni personnalité, visuellement terne et peuplé de personnages plats.

Slater raconte avoir écrit entre 10 et 15 versions du script, beaucoup plus fidèles aux comics. Dans sa vision originale, le Baxter Building ressemblait à un « Poudlard pour geeks », avec de jeunes génies jouant les savants fous façon Future Foundation. Reed et Ben étaient amis d’enfance, Doom un jeune surdoué lettonien au passé trouble qui pousse Reed à franchir les limites. Il devait y avoir des monstres, des aliens, la Zone Négative, et même un T-Rex cybernétique baptisé Annihilus.

 

Ce qu’on n’a jamais vu : quand le studio sabote tout

 

Slater voyait grand : dans ses premiers scripts, Les 4 Fantastiques devait être une vraie épopée super-héroïque, avec un final façon Il faut sauver le soldat Ryan en Latvérie, une armée de Doombots, un monstre géant lâché à Manhattan par l’Homme-Taupe, et une scène post-générique avec Galactus et le Silver Surfer détruisant une planète. Mais tout ça coûtait trop cher, et Fox n’a pas voulu risquer 300 millions sur une franchise déjà plombée. Au final, il ne reste qu’une seule réplique du script original : « Don’t explode ! » lors du test du prototype de téléportation. Tout le reste – créatures, vaisseaux, émotions, aventure – a été sacrifié sur l’autel du budget et des réécritures.

Au-delà des divergences artistiques, le tournage a viré au cauchemar, entre tensions explosives et perte totale de contrôle. Slater n’avait plus aucun contact avec Trank ni le studio lors des reshoots, il ignorait même quelles parties de son script étaient encore là. Le résultat ? Un ovni cinématographique : ni une vraie origin story, ni un thriller SF, ni un vrai film de super-héros. Juste un patchwork sans âme qui a fait un flop monumental.

Pour autant, Slater ne garde aucune rancœur. Dans ComicBook.com, il se dit enthousiaste pour le reboot de Marvel Studios, notamment pour le pari créatif et l’espoir de voir enfin un Galactus façon Jack Kirby. Après la version « nuage » d’Elektra et le Surfer d’argent, il espère voir enfin le vrai Galactus sur grand écran.

 

L’espoir revient en juillet

 

Impossible de ne pas regretter ce film de SF fou, généreux, humain et fidèle aux comics que promettait le script original. Mais le système hollywoodien et l’absence de vision commune ont tout gâché. Cette fois, avec Marvel Studios aux commandes et un nouveau Les 4 Fantastiques en approche (sortie prévue le 25 juillet), la première famille de Marvel a droit à une vraie seconde chance.

En attendant, il reste toujours la version 2015 sur Disney+ – ne serait-ce que pour réaliser à quel point les choses ont changé, ou pour se souvenir qu’à Hollywood, même les pires échecs ont quelque chose à apprendre. Jeremy Slater en sait quelque chose…

Source : 3djuegos

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