MindsEye – Grand Theft Awful, ou les mésaventures neuronales de Jacob Diaz

TEST – Malgré le nom de Leslie Benzies, ancien président de Rockstar North et producteur de Grand Theft Auto, le studio Build A Rocket Boy n’a pas lancé une fusée… mais bien une catastrophe logicielle mal optimisée. À l’heure actuelle, MindsEye est sans conteste l’un des plus gros naufrages vidéoludiques de l’année. Espérons que l’éditeur, IO Interactive, ne soit pas entraîné dans cette chute déjà quasi garantie.

 

Deux cadres ont quitté le projet juste avant sa sortie, tandis que le studio dénonçait une « campagne de dénigrement ». Et si les oiseaux de mauvais augure avaient tout simplement eu raison ?

 

 

Jason Diaz (ex-héros, désormais intégré au sol)

 

MindsEye est un jeu d’action-aventure à la troisième personne, solo et narratif. On y incarne Jacob Diaz, un ancien soldat d’élite, dans une version futuriste de Redrock. Doté d’un implant neuronal baptisé MindsEye, il est assailli par des flashbacks de missions qui ont changé le cours de sa vie. Le scénario ? D’un banal affligeant, au point qu’on l’oublie aussitôt. Pourtant, il est imposé sans possibilité de le passer. Les dialogues sont plats, les doublages guère meilleurs, le rythme est déséquilibré, et la majorité des personnages… d’un ennui profond.

Ce n’est pas une copie directe de GTA : le système de combat repose largement sur des affrontements en couverture, à la manière de Cyberpunk 2077. Hélas, même Kill.Switch (2003) paraît plus abouti. L’enchaînement des missions est linéaire, la ville est vide, et se déplacer à pied est fortement déconseillé tant cela ralentit l’expérience. Quant à la performance, c’est un désastre. Le jeu tourne de façon exécrable, même sur PlayStation 5 Pro. Pourtant développé sous Unreal Engine 5, il peine à afficher une fluidité correcte.

Des bugs ? À la pelle. On pourrait remplir une encyclopédie rien qu’en les listant. C’est d’autant plus dommage qu’il y a des éléments prometteurs. Visuellement, ce n’est pas laid. Les développeurs ont énormément hypé le projet — pour une fois, à juste titre. Le concept narratif aussi avait de quoi intriguer : une sorte de Las Vegas futuriste où les jeux d’argent sont interdits, remplacés par une gouvernance technologique. Mais dans les faits, la ville semble vide, morte. Les effets sonores ne font qu’empirer cette impression. Les modèles de personnages sont acceptables, mais sans charisme ni âme.

Jacob reprend sa vie comme agent de sécurité chez Silva Corp., principal fabricant d’armement de la ville. Il est accompagné de Seb, à la fois partenaire et boulet : si Seb meurt, la mission échoue. Cela arrive souvent… et parfois dans des situations absurdes, qui provoquent plus de fous rires que de tension. Hormis cela, tous les personnages sont stéréotypés jusqu’à l’os. L’interprétation est tellement médiocre qu’aucune émotion n’est crédible. On a l’impression d’assister à une parodie involontaire.

 

Azok, akik a GTA tervező Leslie Benzies titokzatos nyílt világú játékát, az Everywhere-t játsszák, egy másik teljes AAA játékhoz is hozzáférhetnek a játékon belül.

 

In medias bug

 

Le jeu débute sans aucun contexte : Jacob est dans l’armée. Point. Aucun briefing, aucun enrobage narratif. Cela frôle le ridicule, digne du désastre Ride to Hell: Retribution (2013). Puis, transition brutale : on se retrouve au premier jour de son nouveau boulot. Le procédé d’in medias res a bien fonctionné pour Spec Ops: The Line en 2012, mais là, on est plutôt dans la confusion totale.

Le gameplay ? Des phases de tir basiques derrière des murs, sans aucun recul ni sensation. L’infiltration ? Inexistante. À la place, un mini-jeu de réanimation cardiaque (encore pire que celui de Quantum Error en 2023). Teamkill Media, au fait, c’est pour quand la version PC/Xbox ? En cas d’échec, on doit tout recommencer depuis le début… cinématiques comprises, et impossibles à passer.

Le jeu plafonne à 30 FPS sur console, même sur PS5 Pro. L’optimisation est aux abonnés absents. Les collisions avec les PNJ sont cassées, certains personnages s’étirent comme des chewing-gums, d’autres ne bougent même plus. Et pourtant, Build A Rocket Boy promettait une « expérience infinie »… Eh bien, les bugs, eux, le sont. Nietzsche en ferait une crise existentielle.

Ce n’est pas un jeu à 20 ou 30 €, mais un titre vendu plein pot à 60 €. Cela ressemble davantage à un asset flip de 10 €, sauf que cette fois, le « flip » est notre majeur levé, et « ass » le seul mot qui résume cette horreur.

 

 

Le Gollum de l’année

 

MindsEye récolte un 4,5/10 uniquement parce que ses graphismes sont décents et que son univers avait du potentiel. Sans ça, c’était le naufrage complet. C’est à mourir de rire, mais pas pour les bonnes raisons. Même la boucle de gameplay est d’un ennui total.

Peut-être qu’avec un an de patchs, il sera jouable. Mais aujourd’hui, c’est LE ratage de 2025. Exactement comme Le Seigneur des Anneaux : Gollum en 2023. Et si les rumeurs sont vraies, la semaine prochaine, ce sera au tour de la Gex Trilogy de se faire découper : trois jeux PS1… qui ne tournent même pas sur Nintendo Switch 2.

-V-

Pro :

+ Visuellement plutôt réussi dans l’ensemble
+ Un concept narratif intéressant
+ Les bugs sont si absurdes qu’ils en deviennent drôles

Contre :

– Des performances catastrophiques sur toutes les plateformes
– Un jeu bâclé, à moitié fini
– …un peu buggé. Enfin, complètement buggé jusqu’à l’os


 

Développeur : Build A Rocket Boy
Éditeur : IO Interactive
Genre : glitch
Date de sortie : 10 juin 2025

MindsEye

Jouabilité - 3.2
Graphismes - 5.8
Histoire - 5.6
Musique/Audio - 3.9
Ambiance - 3.5

4.4

MÉDIOCRE

À ce stade, MindsEye est une blague ambulante. Et Leslie Benzies ? Son nom risque bien de se transformer en « Benzine », tant ce projet enflamme sa réputation… au lance-flammes.

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Grabbing controllers since the middle of the nineties. Mostly he has no idea what he does - and he loves Diablo III. (Not.)

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