ACTUALITÉS CINÉMA – Le nouvel opus de l’univers Batman sera un film d’horreur, mais ce qui me passionne surtout, c’est l’origine du projet. Je n’attendais rien du film Clayface, et aujourd’hui je brûle d’envie de voir ce que DC prépare pour nous surprendre.
Pour être franc, Clayface n’a jamais été mon antagoniste préféré dans l’univers de Batman : trop grotesque, trop cartoon, juste… trop. Ce pouvoir de se métamorphoser grâce à son corps d’argile m’a toujours paru être un artifice scénaristique bon marché, taillé pour justifier les rebondissements les plus improbables, plutôt qu’un vrai moteur de récit. Alors quand j’ai entendu parler d’un film centré sur lui dans le nouveau DC de James Gunn, mon enthousiasme était très modéré. Pour être honnête : quasiment nul. Mais tout a changé quand j’ai découvert d’où venait l’idée, qui l’avait portée, et quel ton les studios voulaient donner au film.
Clayface débarque au cinéma avec un visage… et une date
Le film Clayface sortira en salle le 11 septembre 2026. Selon Deadline, le rôle principal revient à Tom Rhys Harries, choisi après ce que James Gunn décrit comme une « longue et exhaustive recherche ». Le créateur de The Suicide Squad et désormais grand patron de DC Studios s’est dit « bluffé » par son audition, tout comme Matt Reeves, réalisateur de The Batman et producteur ici via son label 6th & Idaho.
Mais l’information la plus marquante, c’est la direction choisie par Warner et DC : un film d’horreur. Oui, horreur. Pas d’aventure bariolée ou d’affrontement tonitruant au troisième acte, mais une histoire tragique et sombre, digne des grands maîtres du genre.
Le projet prend une toute autre dimension quand on sait que le premier scénario est signé Mike Flanagan (The Haunting of Hill House, Doctor Sleep). Flanagan rêvait depuis longtemps d’un film sur Clayface et, comme il l’a confié à ComicBook.com, son inspiration majeure reste le double épisode « Feat of Clay » du Batman: The Animated Series.
Dans ses propres mots : « Cette histoire est parfaite. Pour moi, Ron Perlman, c’est Clayface. Ce double épisode m’a scotché. Il a entièrement inspiré mon scénario. C’est cet univers dans lequel je voulais vivre. » « Feat of Clay » a été diffusé en 1992 et raconte l’histoire tragique de Matt Hagen, un acteur déchu, manipulé par un homme d’affaires sans scrupules après un terrible accident, et qui devient capable de changer d’apparence grâce à une substance expérimentale – au prix de sa santé physique et mentale. Oui, comme The Substance, mais version Batman. Ce qui commence comme une seconde chance vire au cauchemar existentiel : Hagen finit par perdre tout contrôle, tout repère, et devient un monstre informe d’argile – l’une des créatures les plus terrifiantes de l’univers Batman.
Horreur, tragédie et super-héros : une promesse de renouveau pour DC
Même si Flanagan ne réalisera finalement pas le film – c’est James Watkins (La Dame en noir) qui prend la relève – son histoire demeure au cœur du projet. Et c’est là que ça devient intéressant : malgré des rumeurs de réécriture totale par Hossein Amini (Drive, Obi-Wan Kenobi), James Gunn a tenu à clarifier publiquement : « C’est entièrement l’histoire de Mike. On fait ce film parce qu’on a adoré son angle. Les éventuelles modifications seront mineures. »
À une époque où le cinéma de super-héros montre de sérieux signes d’essoufflement, une œuvre comme Clayface pourrait bien faire la différence. Ici, il ne s’agit pas de rivaliser avec les blockbusters du genre, mais de proposer quelque chose de plus intime, sombre et émotionnel – à l’image du premier Joker ou du The Batman hypnotique de Reeves. Un récit qui oscille entre le drame et le body horror, comme le note ComicBook.com, et qui pourrait même se permettre une classification R (interdit aux moins de 17 ans), chose rarissime chez DC.
L’héritage de Batman: The Animated Series
Ce qui me fascine le plus, au-delà des talents réunis ou du virage horrifique, c’est que ce projet puise ses racines dans l’une des œuvres les plus aimées et respectées de l’univers Batman : la mythique série animée des années 90. Toute une génération considère que c’était « son » Batman, comme l’a aussi confié Flanagan : la voix de Kevin Conroy, l’ombre élégante de Gotham, des antagonistes complexes et tragiques. Une série qui n’hésitait pas à aborder des thèmes adultes et qui, malgré ses limites de format, a su offrir quelques-unes des meilleures histoires du Chevalier Noir jamais racontées.
Ressusciter cet esprit, non comme un simple clin d’œil, mais comme moteur narratif, voilà ce qui me donne vraiment envie de découvrir Clayface. Offrir à l’horreur et à la tragédie la place qu’elles méritent au sein du cinéma de super-héros, c’est un pari courageux. Peut-être verra-t-on enfin un film dans le nouvel univers DC qui ne cherche qu’à raconter une bonne histoire.
Source : 3djuegos