Advent Rising – Le Guide du survivant galactique [RETRO – 2005]

RÉTRO – Le destin de l’humanité, voilà un concept toujours en péril, puisque les créatures extraterrestres n’aspirent qu’à une chose : nous éradiquer. Dans un futur lointain, un jeune pilote se dresse face à des aliens agressifs décidés à conquérir la galaxie entière : ses chances de succès sont à peu près aussi minces que celles de ses créateurs de battre Halo sur son propre terrain. Eh bien, l’un des deux a réussi… l’autre, beaucoup moins.

 

Cela fait des années qu’on nous fait miroiter la sortie de Advent Rising. Les développeurs nous promettaient un TPS qui bouleverserait le genre avec des idées révolutionnaires, un scénario d’anthologie et un gameplay d’une fluidité remarquable. Évidemment, de telles promesses se concrétisent rarement, donc je me suis lancé dans le jeu avec une bonne dose de scepticisme. Les belles promesses n’ont pas été tenues, mais Advent Rising est tout de même devenu un TPS d’action plutôt divertissant depuis ses premières démos – il faut bien le dire, décevantes – à l’E3…

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Apocalypse ? Maintenant.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, même les jeux d’action les plus soignés ne me convainquent plus avec de simples graphismes soignés et une prise en main dynamique. Un scénario bien ficelé, avec des personnages attachants, c’est tout aussi important. Ici, l’histoire est principalement signée par le célèbre auteur Orson Scott Card (respect ! – Ender), ce qui était déjà une promesse de qualité…

Le récit nous plonge dans un futur lointain où l’humanité voyage de planète en planète et a déjà colonisé quelques mondes. C’est alors que les humains rencontrent deux peuples extraterrestres. L’un des deux est franchement sympathique : il vénère les humains comme des dieux, persuadé qu’ils apporteront paix et harmonie à la galaxie entière.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Bien sûr, comme l’histoire nous l’enseigne depuis la rencontre entre les Aztèques et les Européens, ce genre d’arrangement ne dure que jusqu’au moment où les peuples découvrent que les humains n’ont rien de divin. Ici, la vraie menace ne vient pas de la déception, mais du second peuple extraterrestre, qui considère les humains comme des moins-que-rien et cherche à les exterminer dans toute la galaxie. Ironie du sort, ce sont les aliens admirateurs qui viennent nous avertir, juste au moment où on commençait à se sentir à l’aise.

Notre héros, Gideon Wyeth, vit avec son frère, sa compagne et beaucoup d’autres humains sur une gigantesque station spatiale – pile celle que les aliens ont choisi d’attaquer en premier. À partir de là, le jeu bascule dans l’action SF pure, où Gideon lutte pour sa vie face aux envahisseurs tout en assistant impuissant à la mort de ses amis et proches.

Grâce à ses rebondissements dramatiques, le scénario est bien plus fort et nuancé que dans un jeu comme Halo. Les motivations du héros sont également mieux travaillées que celles du Master Chief, ce personnage sans visage, sans émotion, caché sous son casque dans la saga de Bungie. Plus l’humanité est massacrée, plus Gideon se lance dans une vendetta solitaire et désespérée contre le peuple Seeker.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Un air de déjà-vu

Si je parle autant de Halo, ce n’est pas pour rien : le gameplay d’Advent Rising rappelle fortement le classique de Bungie. Le début du jeu, par exemple, c’est du Halo pur jus : il faut s’évader d’un vaisseau attaqué par les aliens, s’échapper in extremis dans une capsule, puis s’écraser sur une planète où les ennuis continuent.

Au départ, l’action ressemble à un massacre non-stop façon Halo, avec encore plus de place pour le tir, un peu moins pour la tactique. On a un bouclier qui se vide au fur et à mesure qu’on encaisse les tirs et qui se recharge dès qu’on trouve un endroit tranquille. Les développeurs ne se sont pas arrêtés là : ils ont aussi emprunté le fameux slow motion de Max Payne, pour esquiver les tirs ennemis et viser leurs points faibles au ralenti.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

La prise en main à la souris est étrange au début, mais on finit par s’y faire. Avec une manette, c’est sûrement mieux, car c’est clairement un portage console. À la différence de Halo, ici on peut porter deux armes en même temps (comme dans Halo 2 sur Xbox), et tirer façon John Woo sur un ennemi ou laisser Gideon viser deux cibles différentes quand on se fait attaquer des deux côtés.

Dit comme ça, c’est classe, mais en jeu c’est surtout agaçant : ne pas voir les ennemis pousse à chercher une position où ils sont tous face à soi, et changer d’arme n’est pas aussi intuitif que dans Halo 1 ou 2, où on switchait naturellement entre les armes humaines et aliens. Ici, c’est souvent la panique. Rien de catastrophique, mais clairement moins bon que dans Halo.

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Haaa… Psionique

À un moment, notre héros ne se bat plus seulement avec des flingues ou des fusils à pompe : non, pas de sabre laser, mais il apprend à utiliser ses pouvoirs psi (voir encadré). Pourquoi il en a, c’est un mystère, mais c’est sacrément utile dans les gros combats. Les aliens amis lui enseignent petit à petit, espérant que le jeune pilote va les aider à repousser leurs ennemis.

L’utilisation de ces pouvoirs psi est d’ailleurs bien moins pénible au clavier que sur console, où le switching était fastidieux. Si on compare Advent Rising à Psi-Ops, sorti à la même période, le héros de ce dernier devient tellement surpuissant grâce à ses pouvoirs qu’on ne s’en sert quasiment jamais, alors qu’ici, vu le nombre d’ennemis à l’écran, on est bien obligé d’y recourir.

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Certains adversaires protègent leur peau avec des boucliers (décidément, Halo n’est jamais loin), et peuvent même renvoyer les tirs. Il faut donc être créatif avec ses pouvoirs : lancer des objets sur eux, les projeter tous ensemble avec le surge, ou sauver sa peau grâce au negate, le bouclier psi.

Tir, sauts, utilisation des pouvoirs psi… Gideon évolue façon RPG : plus on utilise une capacité, plus elle monte de niveau et devient efficace. C’est malin, et franchement, je préfère ça aux enchaînements de combos oubliables débloqués dans Return of the King ou Demonstone.

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Montez dans la jeep de combat – le pied…

En plus de la baston et des pouvoirs psi, on peut aussi piloter des véhicules, comme dans Halo. La petite jeep de combat, c’est un quasi-copier-coller du jeu de Bungie : on peut prendre le volant, la place passager ou grimper à la mitrailleuse placée, ô surprise, exactement au même endroit.

Et, là encore, les soldats alliés peuvent monter avec nous ou à la mitrailleuse, pour combattre ensemble. Copier les meilleurs, ce n’est pas honteux – du moins dans le jeu vidéo – mais ici, la réalisation est un peu en retrait.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Le véhicule n’est pas aussi agréable à conduire, et la simulation est bien moins pointue que chez Bungie. Le level design est d’ailleurs extrêmement linéaire : on avance toujours dans la même direction, souvent sur un couloir étroit, donc pas question de profiter de la liberté de conduite. Cela dit, cette utilisation du véhicule façon Halo reste plutôt sympa et dynamise l’action.

D’ailleurs, ce n’est pas la seule inspiration chez Bungie ou dans d’autres TPS : on retrouve aussi les tourelles fixes. Une fois dedans, on est invincible contre l’infanterie, mais les gros transporteurs volants peuvent quand même nous atteindre derrière le blindage.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Passe la seconde !

Jusqu’ici, j’ai parlé des points positifs, mais il faut maintenant évoquer la fameuse douche froide : les problèmes de prise en main. Gideon n’était déjà pas facile à diriger sur Xbox, sur PC avec clavier et souris, c’est pire. Il faut « locker » les ennemis pour les cibler : un cadre vert apparaît, devient rouge, et pour « accrocher » un alien, il faut lui faire face. On ne peut donc pas juste viser précisément : il faut sans cesse vérifier qu’ils sont bien sélectionnés.

C’est crucial pour les pouvoirs psi, et ça devient vite lourd. En baston, on peut s’en sortir avec de la visée classique, mais sans les pouvoirs, on finit en amuse-gueule alien. Ce système est franchement bancal, et la caméra n’aide pas, même si elle n’est pas pire que dans la majorité des TPS venus de la console.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Ce qui m’a le plus gêné, c’est le level design parfois bâclé, avec des proportions bizarres qui rendent certains sauts périlleux au possible. Le tout manque d’originalité, les décors sont souvent trop similaires ou ternes.

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Là où les filles ont des jambes d’1m50…

Pour égayer ces environnements répétitifs, les développeurs ont opté pour un style graphique coloré, cartoon, un brin exagéré et vaguement anime. L’univers visuel a le mérite d’être original, et se distingue vraiment du « grand frère » signé Bungie.

La palette vive ne m’a pas convaincu au début, mais on s’y fait. Les personnages humains ne sont pas très réussis : leurs émotions ne transparaissent pas, et ce qui m’a vraiment agacé, ce sont ces jambes interminables. Quelle idée bizarre d’avoir dessiné des humains avec des jambes d’un mètre cinquante ! Même dans cet univers étrange, c’est franchement ridicule.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Les aliens « de base » sont un cran en dessous de ceux de Halo, mais les PNJ importants tiennent la comparaison. Ceux qui ont une Xbox et attendent (espérons-le) la version PC de Halo 2 se contenteront d’un sourire indulgent devant les aliens d’Advent Rising

Les environnements sont globalement solides, mais là encore, on est en dessous du premier Halo. Les textures sont faiblardes, les surfaces planétaires assez vides – ou alors c’est Halo 2 qui m’a trop gâté, et le premier est déjà bien loin dans le rétro. Heureusement, les pouvoirs psi de Gideon, les explosions et les cinématiques grandioses rattrapent largement les petits défauts visuels. On a droit à de nombreuses scènes spectaculaires qui servent vraiment le scénario, déjà intéressant à la base.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

John Williams en tomberait à la renverse

On ne peut pas reprocher aux développeurs de ne pas avoir tout fait pour rendre l’ambiance épique. Les cinématiques y contribuent, mais la bande-son, interprétée par un véritable orchestre et composée par un duo lauréat d’Emmy et de Grammy, est tout simplement magistrale. Le résultat est envoûtant : allez télécharger quelques morceaux sur le site officiel, vous m’en direz des nouvelles.

En plus de la musique, votre caisson de basse et vos voisins vont adorer les bruits de roquettes, lasers et explosions. Si vous avez un système 5.1, c’est LE jeu à pousser à fond avec les enceintes bien réparties. Les doublages sont également excellents : chaque personnage, humain ou alien, est incarné avec conviction.

Pour de l’action en véhicule façon Halo et un scénario épique, Advent Rising vaut le coup d’œil parmi les nouveautés.

Ils ont voulu trop en faire…

Pour un premier jeu de studio, Advent Rising porte les stigmates d’un développement beaucoup trop long. Les développeurs ont voulu tout mettre, mais la plupart des idées ne fonctionnent pas vraiment. Comme le jeu évoque sans cesse Halo, la comparaison est inévitable – et malheureusement, il fait un peu pâle figure. Pourtant, si vous avez déjà terminé San Andreas, et que l’été s’annonce pauvre en nouveautés, ce TPS solide, à l’action non-stop, aux véhicules façon Halo et au scénario épique, mérite qu’on s’y intéresse.

-Gergely Herpai BadSector- (2005)

Pour :

+ Un scénario qui, d’abord classique, devient vraiment épique
+ Un gameplay varié, clairement inspiré de Halo
+ Action rythmée et ininterrompue

Contre :

– Les emprunts à Halo sont moins réussis que chez Bungie
– Level design parfois bancal
– Graphismes datés, parfois étranges


Éditeur : Majesco Entertainment
Développeur : GlyphX Games, Demiurge Studios
Genre : TPS
Date de sortie : 2005

Advent Rising

Jouabilité - 7
Graphismes - 7.5
Histoire - 7.4
Musique/audio - 8.3
Ambiance - 7.3

7.5

BON

« Advent Rising est une tentative courageuse de la part d'une équipe débutante. Bien qu'il comporte de nombreuses erreurs et qu'il ressemble beaucoup à Halo, il vaut la peine d'être joué compte tenu du peu de TPS disponibles ces derniers temps » (2005)

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)