ACTUALITÉS TECH – Les États-Unis ont interdit la vente d’une nouvelle gamme de produits, ce qui pourrait mettre en péril l’accord commercial existant avec la Chine.
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine semble loin d’être terminée, alors que l’administration Trump révise continuellement ses politiques, indiquant clairement que les Américains ne sont pas pressés de trouver un compromis. Le Bureau of Industry and Security (BIS) vient d’annoncer de nouveaux contrôles à l’exportation qui visent directement les ambitions chinoises dans le secteur des semi-conducteurs. Cette fois, ce sont les logiciels EDA de Synopsys, Cadence et Siemens qui sont concernés. Ces restrictions interdisent la vente d’outils EDA avancés à la Chine sans licence, ce qui pourrait causer de graves problèmes à des entreprises majeures comme Xiaomi et Lenovo, qui misent sur des conceptions de circuits personnalisés (system-on-a-chip).
Les limitations sur la vente d’outils EDA à la Chine toucheront probablement uniquement les futurs produits, ce qui signifie que les accords en cours ne sont pas remis en cause. Mais ces nouvelles mesures arrivent au moment où les États-Unis et la Chine mènent des discussions commerciales cruciales à Genève, les deux parties cherchant un compromis. Les restrictions du BIS envoient le message que l’Amérique n’a aucune intention de laisser la Chine dominer la course aux puces. Coïncidence ou non, l’interdiction frappe alors que Xiaomi vient d’annoncer son processeur hautes performances Xring 01, déjà qualifié de prouesse technologique dans le pays.
Selon le Financial Times, ces restrictions EDA ne feront que stimuler le développement local : plusieurs entreprises chinoises travaillent sur leurs propres solutions, dont Empyrean, réputée pour offrir des outils adaptés à la production en 7 nm et moins. Face à l’offensive américaine, la demande pour des alternatives chinoises va nécessairement exploser, annonçant une montée en puissance de l’industrie EDA nationale. On sait tous où cela risque de mener à terme.
En réalité, de nombreuses organisations chinoises utilisaient déjà des logiciels EDA américains piratés, adaptant ces versions à leurs besoins en conception de puces. Sur le long terme, ces nouvelles restrictions n’auront qu’un impact limité pour la Chine, mais elles compliqueront inévitablement les négociations commerciales en cours entre les deux puissances.
Source : WCCFTech, Financial Times
