Mark Zuckerberg et Meta mettent de nouveau la pression sur l’Union européenne tout en défendant leurs propres intérêts : « Ils essaient de freiner l’innovation en IA. » Même si vous avez déjà refusé l’utilisation de vos données, il faudra le faire à nouveau. L’Europe est dans le collimateur de Zuckerberg.
L’intelligence artificielle est devenue l’un des axes majeurs de développement pour Meta. Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de l’entreprise, a reconnu être bien plus intéressé par ce domaine que par le métavers, qui ne lui a apporté que peu de satisfaction. Cette nouvelle priorité s’est traduite récemment par l’arrivée de Meta AI sur WhatsApp – une première étape dans une stratégie beaucoup plus large.
Cependant, Zuckerberg fait face à un problème auquel beaucoup d’entreprises technologiques sont confrontées : l’entraînement des modèles d’IA. Elon Musk a évoqué le concept de « data peak », c’est-à-dire le moment où les données humaines disponibles pour entraîner l’IA viennent à manquer. Dans le passé, certains documents internes ont révélé que Meta utilisait sans scrupules des contenus protégés par le droit d’auteur. Aujourd’hui, selon Ars Technica, l’entreprise va plus loin en imposant aux utilisateurs européens de refuser à nouveau l’utilisation de leurs données, faute de quoi celles-ci seront utilisées pour l’entraînement de l’IA.
Meta exploite l’activité de ses utilisateurs
Selon Noyb, l’association de défense de la vie privée, cette nouvelle démarche enfreint le RGPD en demandant une nouvelle autorisation, y compris à ceux qui l’avaient déjà refusée. Ils accusent également Meta de collecter des données non publiques, comme les stories éphémères partagées à un public restreint. Sans surprise, Meta a rapidement réagi pour se défendre.
L’entreprise invoque son « intérêt légitime » pour justifier sa collecte, une position rejetée par Noyb et la Cour de justice de l’Union européenne. Meta affirme avoir informé les utilisateurs par e-mail et par notification dans l’application, leur offrant ainsi une possibilité d’opposition. Tandis que Noyb juge cette démarche insuffisante, Meta soutient qu’elle a besoin de ces données pour entraîner des IA capables de comprendre les dialectes, l’humour et les coutumes locales.
La polémique enfle à nouveau. Mark Zuckerberg, l’homme derrière votre sourire et vos burpees, se retrouve une fois de plus au cœur des critiques en Europe. Noyb affirme que d’autres développeurs en Europe créent des modèles performants sans avoir recours aux données personnelles. Meta, quant à elle, accuse les activistes de « retarder l’innovation en IA » avec leurs actions judiciaires. Noyb envisage donc une procédure pour bloquer les projets de Meta et protéger les données de 400 millions d’utilisateurs européens.
Source : 3djuegos