TEST — Ce jeu a été développé à une époque où le concept de télévision HD semblait presque extraterrestre. Où en était le 720p à l’époque? Aujourd’hui, on parle de configurations requises pour la 8K. C’est pourquoi Captain Blood peut être considéré comme un titre plutôt médiocre. Le produit de Seawolf Studio et General Arcade est au mieux moyen.

Le développement du jeu n’a pas commencé lors de cette décennie, ni même la précédente : il a démarré en 2003.

Des romans de Rafael Sabatini à l’écran

Après plus de vingt ans, ce jeu d’action est enfin arrivé à terme. De nombreux problèmes ont jalonné la création de cette aventure pirate orientée hack’n’slash. Naturellement, on incarne le personnage principal tout au long des chapitres. Du moins, si vous avez la patience et les nerfs solides. Ces derniers risquent de lâcher rapidement car CB est répétitif. Dommage que le système de combat soit si peu développé. D’accord, on n’en attendait pas un Devil May Cry V, mais tout de même. Les ennemis absorbent les coups comme des éponges avant de pouvoir leur infliger l’un des rares mouvements d’exécution. Avec le temps, on débloque quelques combos à acheter avec l’or obtenu en combat, si tant est qu’on ait le courage. Les ennemis peuvent nous tirer dessus à distance. À distance. De manière imprévisible. Cela nous étourdit et laisse les autres ennemis nous achever. Aucun système de lock, aucune gestion de caméra, mais des tonnes de QTE. Resident Evil 4, sorti début 2005, savait pourtant mieux gérer ce genre de choses.

C’est un peu ridicule de devoir invoquer deux anciens jeux Capcom pour établir des comparaisons. La qualité sonore n’est pas non plus au rendez-vous. L’équilibrage est aux abonnés absents. Même sur PlayStation 5. La musique couvre le récit, et les voix sont à peine audibles. On veut bien pardonner à un jeu de l’ère PS2, mais là, c’est franchement trop daté. Déjà à l’époque, c’était plus irritant qu’immersif. Pourtant, il y a du potentiel : l’histoire se déroule au XVIIe siècle. Pour une aventure pirate plus sérieuse, mieux vaut se tourner vers Assassin’s Creed: Black Flag plutôt que Sea of Thieves ou Skull & Bones (éliminés d’emblée car ce ne sont pas des titres solo). Cela fait plus de dix ans qu’il est sorti. CB devait initialement paraître vers 2010, mais une version jouable avait fuité. Et ça ne trompe pas : graphiquement, on sent bien que les modèles viennent de l’ère PS3. Même Risen 2: Dark Waters, sorti en 2012, est plus beau. Si toutes les comparaisons finissent par éclipser un jeu, c’est qu’il y a un souci.

Y a-t-il quelque chose… de bon là-dedans ?

Oui, un peu. Notamment la musique, plutôt agréable malgré son volume parfois exagéré. C’est probablement le point le plus positif du jeu. Le scénario n’est pas mauvais non plus ; il évite les clichés surnaturels. On se bat contre des pirates et des Espagnols pendant que notre capitaine sert la Couronne britannique — l’argent prime sur tout. Au-delà de la monotonie du gameplay, le style évoque God of War (période PS2), mais les combats ne sont pas vraiment en 3D : on y sent des « couloirs » bien définis. Il existe des armes secondaires, mais pourquoi diable une hache est-elle considérée comme une épée ? Trop de rhum, chers développeurs ? Surtout que l’on spamme toujours les mêmes trois attaques…

Et on vous récompense d’un trophée si vous utilisez un seul combo sur toute une carte. C’est à hurler de rire. Il y a bien des phases de combat naval, où il faut viser ses canons, mais elles n’apportent pas de réelle diversité. Lors des boss, il faut tenir compte de l’environnement. Côté représentation féminine, le jeu ne fait pas mieux : deux femmes au total. L’une est à sauver, l’autre est une femme fatale. On sent bien que le jeu a vingt ans. Et leurs tenues sont aussi datées. Dès lors, il faut se demander quelle note attribuer à un tel jeu, car cela dépendra beaucoup de votre angle de vue.

Le capitaine sombre, et le navire avec lui !

Captain Blood divise. Sur Steam, les avis ne dépassent même pas la centaine, et dans l’ensemble, il s’agit d’un jeu daté, moyen. Impossible de lui attribuer plus de 5/10 ; il est tout simplement trop vieux. Même comme jeu rétro, il ne mériterait pas plus de 6/10. Alors faisons une moyenne : 5,5/10. Médiocre, tout simplement. Si ce jeu était sorti en 2010, la presse lui aurait donné tout au plus un 6/10, tant il semblait déjà dépassé à l’époque. Mieux vaut jouer à l’un des titres cités précédemment. Et si vous êtes curieux malgré tout, une démo est disponible sur Steam.

-V-

Éditeur : Sneg
Développeur : Seawolf Studio, General Arcade
Genre : Hack’n’slash façon PS2
Date de sortie : 6 mai 2025