Comment Kojima recrute-t-il Norman Reedus, Elle Fanning ou Margaret Qualley ? Le créateur japonais nous explique sa méthode. Le choix des acteurs est central dans les projets d’Hideo Kojima – et lors de notre visite dans son studio, il nous a confié les secrets de son processus.

Impossible de nier que Hideo Kojima a accompli quelque chose d’exceptionnel : il n’est pas seulement l’un des créateurs de jeux vidéo les plus respectés au monde, il a aussi érigé son style en art à part entière, transformant l’expérience vidéoludique en un voyage immersif qui dépasse largement l’écran. Depuis Metal Gear Solid 2, on sait que pour comprendre son approche, il faut observer jusque dans ses bandes-annonces.

Mais Kojima ne s’arrête pas là. Comme dans un film Marvel, le choix des acteurs est devenu un événement en soi. Tout a commencé avec Kiefer Sutherland dans Metal Gear Solid V, puis sont arrivés Norman Reedus, Guillermo del Toro, Margaret Qualley et Hunter Schafer. Et derrière chacun de ces choix se cache une histoire personnelle, une anecdote qui donne du sens à leur intégration dans le jeu.

Nous avons récemment visité Kojima Productions, où nous avons joué 30 heures à Death Stranding 2: On The Beach et participé à une table ronde avec Hideo Kojima. C’est à ce moment-là qu’il a révélé comment il recrute les visages qui peuplent ses univers numériques.

« Tout repose sur la connexion »

« Il faut une force physique et mentale considérable », explique Kojima. « On scanne l’acteur, on choisit sa coiffure, son maquillage, son costume, puis on génère les données. Pour filmer, tout le monde doit être présent. Mais ce n’est pas comme un film tourné en trois ou quatre mois. On se retrouve périodiquement pendant le développement. C’est difficile pour tout le monde. Ce n’est pas ‘trois mois et au revoir’. »

« Évidemment, ces acteurs sont très pris. Alors tout repose sur la connexion – un peu comme dans Death Stranding. Je commence par ceux que j’admire. Je regarde leurs œuvres et je me dis : ‘J’aimerais travailler avec eux un jour.’ Puis je vais les rencontrer et je leur expose mon idée. »

« Certains sont fans de mon travail, ou bien un proche me connaît. Ensuite, il s’agit simplement d’un oui ou d’un non. Comme c’est une relation durable, je vais dîner avec eux ou je passe du temps avec eux pour voir si le courant passe. S’ils acceptent, alors on parle avec leurs agents. »

« Pour Death Stranding, j’adorais Lindsay Wagner. Je la vénérais ; j’ai tous ses Blu-ray et je les ai tous vus. Mais le jeune chargé de son personnage ne la connaissait pas. Pourtant, il n’avait pas le choix : il voyait son visage tous les jours. Et c’est une histoire vraie : à la fin du projet, je suis allé à son bureau et j’ai vu un Blu-ray de The Bionic Woman. Je lui ai demandé pourquoi, et il m’a dit que la voir tous les jours avait fait de lui un fan. »

Source : 3djuegos