“J’adore Oblivion, mais j’ai mal pour mon équipe.” La remasterisation inattendue du RPG de Bethesda a pris de court les développeurs et a éclipsé les jeux indés comme Post Trauma et Clair Obscur. L’éditeur Raw Fury défend Bethesda, mais regrette l’impact sur ses propres titres.
Malgré les rumeurs persistantes, la sortie soudaine de The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered a surpris tout le monde — y compris de nombreux développeurs et joueurs qui n’avaient pas pris les fuites au sérieux. Le jeu a été annoncé et lancé le même jour, un coup de théâtre qui a notamment déstabilisé Raw Fury, éditeur indépendant reconnu pour son récent jeu d’horreur psychologique Post Trauma. Si la maison d’édition ne remet pas en cause la qualité du remaster, elle dénonce la manière dont ces sorties éclair nuisent aux studios indépendants en quête de visibilité.
Jónas Antonsson, fondateur et PDG de Raw Fury, a exprimé son affection pour Oblivion tout en soulignant les difficultés causées par ce type de lancement surprise : « J’aime Oblivion et je suis content qu’il revive, mais ces sorties imprévues de grands studios sont désastreuses pour les petits développeurs. Nos jeux disparaissent. » Sur les réseaux sociaux, il a rappelé que les studios indés n’ont ni les moyens financiers ni les capacités marketing pour rivaliser, ce qui rend le calendrier de sortie crucial.
Selon Antonsson, l’absence d’annonce officielle avant la sortie de Oblivion Remastered a empêché Raw Fury et d’autres de s’adapter. Même si des fuites circulaient, la sortie effective a pris tout le monde de court. Résultat : un jeu comme Post Trauma, fruit de longues années de travail du studio espagnol Red Soul Games, s’est retrouvé complètement noyé dans le raz-de-marée médiatique.
Clair Obscur emporté lui aussi par la vague Oblivion
Post Trauma n’est pas un cas isolé. Le RPG tactique Clair Obscur: Expedition 33, récemment lancé par Kepler Interactive, a également été balayé par cette tempête. Les développeurs ont tenté de prendre la chose avec humour, déclarant sur les réseaux sociaux : « C’est comme Barbenheimer. » Mais derrière la plaisanterie, c’est la même inquiétude : celle de voir les efforts des studios indépendants réduits à néant par des blockbusters tombant du ciel.
Antonsson a conclu son message sur une note de compassion : « Nous aimons le jeu qui vient de sortir, mais nous pensons à notre équipe — surtout au développeur avec qui nous travaillons depuis des années et qui a mis toute son âme dans ce projet. »
Source : 3djuegos