L’homme de Prague : le thriller oublié de 1981 renaît — et Rami Malek prend le relais dans The Amateur [VIDEO]

 

ACTUALITÉS CINÉMA – Le nouveau thriller d’espionnage The Amateur met en scène Rami Malek dans le rôle de Charles Heller, un cryptographe de la CIA qui se transforme en justicier international pour traquer les terroristes responsables du meurtre de sa femme. Le film s’inspire du roman de Robert Littell, publié en 1981, déjà adapté cette même année sous le titre L’homme de Prague. Bien que les deux versions partagent le même point de départ, elles traitent différemment les thèmes de la vengeance et du terrorisme.

 

Dans cette nouvelle version, The Amateur prend la forme d’un thriller moderne et stylisé, avec des décors internationaux et des technologies de pointe. La quête de vengeance de Charles Heller est atténuée par une volonté de justice plus nuancée. En revanche, L’homme de Prague — tout comme le roman — est une œuvre sombre, directe et dénuée de compromis, où la vengeance est vue comme une nécessité psychologique. Là où le remake montre une vengeance vide de sens, le film de 1981 y voit une rédemption.

 

Le film original : plus dur, plus réaliste, plus engagé

 

Contrairement à The Amateur, qui évite toute lecture géopolitique, L’homme de Prague plonge dans les réalités du terrorisme idéologique. Dans le remake, Sarah est tuée lors d’un braquage raté à Londres perpétré par des mercenaires. Dans le film original, elle est otage dans une ambassade américaine à Munich, détenue par un groupe de terroristes d’extrême gauche. Sous l’œil de caméras diffusant la scène dans le monde entier, elle est exécutée froidement d’une balle dans la tête, un acte d’une intensité glaçante.

Le film de 1981 rattache aussi cette tragédie à l’Histoire avec un grand H. Dans le roman, Sarah révèle sa judéité pour sauver d’autres otages, ce qui mène à son exécution. Dans le film, Charles rencontre le père de Sarah, survivant de la Shoah, qui lui raconte avoir tué le médecin nazi responsable de la mort de sa famille. Ce témoignage donne à Charles une justification morale pour poursuivre sa vengeance, vue comme un acte de réparation personnelle.

 

John Savage incarne un Charles Heller plus marquant que Malek

 

Si Rami Malek est aujourd’hui plus âgé que ne l’était John Savage en 1981, c’est pourtant ce dernier qui paraît plus mûr et plus crédible dans le rôle. Son jeu introspectif et grave, hérité de ses performances dans Voyage au bout de l’enfer ou The Onion Field, colle parfaitement au climat paranoïaque de la guerre froide dans L’homme de Prague.

À l’inverse, The Amateur s’appuie sur une esthétique high-tech et une narration numérique qui rappellent Mr. Robot — un univers que Malek connaît bien. Le film ressemble davantage à un James Bond ou un Jason Bourne aseptisé qu’à un drame humain. Malek incarne un Heller technologique, brillant mais émotionnellement distant, et son jeu ne retrouve jamais la brutalité viscérale du film de 1981.

 

Même faiblesse dans les deux versions : le manque de crédibilité

 

The Amateur, tout comme L’homme de Prague à son époque, est critiqué pour son manque de réalisme. La transformation de Heller en tueur implacable se fait trop vite pour être crédible, et le fait qu’il déjoue à lui seul la CIA et des tueurs professionnels sans véritable formation laisse sceptique.

L’homme de Prague assume mieux son protagoniste inexpérimenté : l’amateurisme de Charles devient une force, un élément de surprise face à ses ennemis. Le film original ose plonger dans des thématiques profondes comme la vengeance, la mémoire et la violence politique. Le remake, The Amateur, préfère la surface : gadgets, rythme soutenu, efficacité. Pour les curieux, L’homme de Prague est disponible en streaming sur Hulu, tandis que The Amateur est actuellement en salles.

Source : MovieWeb

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