ACTUALITÉS CINÉMA – Les films de mafia sont célèbres pour leur représentation brutale et impitoyable du crime organisé, mais soyons honnêtes : certains sont plus réalistes que d’autres. Et lorsqu’il s’agit du genre mafieux, peu de films rivalisent avec Le Parrain. Le chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola plonge le spectateur dans un monde de pouvoir, de trahison et de violence, avec des personnages inspirés de figures réelles. Mais est-ce vraiment un reflet fidèle de la mafia ? Anthony Ruggiano Jr., ancien membre du crime organisé, répond à la question.
Sorti en 1972, ce drame criminel a marqué un tournant dans l’histoire du cinéma en racontant l’ascension et la chute de Vito et Michael Corleone. Considéré comme l’un des plus grands films de tous les temps, son impact est tel que seule sa propre suite, Le Parrain, 2ᵉ partie, a réussi à égaler son héritage.
Mais qu’en est-il de son authenticité ? Ruggiano, ancien membre influent de la famille Gambino, a côtoyé la réalité du crime organisé. Dans une interview avec Insider, il analyse plusieurs films cultes du genre, dont The Irishman, Les Affranchis et bien sûr Le Parrain.
Bien qu’il reconnaisse la qualité du film, il pointe du doigt une scène peu crédible : l’assassinat de Virgil Sollozzo et du capitaine McCluskey dans un restaurant, où Michael Corleone récupère une arme cachée dans les toilettes :
« Je ne dis pas que c’est impossible, mais une arme cachée derrière une chasse d’eau ? C’est un peu exagéré. En réalité, la mafia employait des menuisiers experts qui construisaient des cachettes ingénieuses, quasi indétectables, même pour la police.
C’était une scène culte, c’est sûr. Elle a marqué les esprits et a sublimé le film. Mais en vrai ? Non. Tuer un capitaine de police ? C’était pratiquement impensable, même s’il était corrompu. À l’époque, presque tous les flics de New York l’étaient. Un assassinat était rapide et efficace : on entrait, on tirait, et on repartait.
Et laisser l’arme sur place ? Jamais. Les armes étaient intraçables, souvent volées ou achetées dans le sud avant d’être ramenées à New York. Et les tueurs mettaient du ruban sur la crosse pour éviter les empreintes. L’ADN n’existait pas encore, mais personne ne laissait son arme derrière lui.
Si je devais noter Le Parrain pour son réalisme, je lui donnerais un sept sur dix. C’est un chef-d’œuvre, mais beaucoup de choses relèvent du pur Hollywood. »
Quel est le film de mafia le plus réaliste ?
Ruggiano a aussi noté d’autres films de gangsters. Selon lui, The Irishman, Cogan : Killing Them Softly, Les Soprano et même Les Simpson offrent une vision étonnamment fidèle du monde criminel. Il attribue aussi un huit sur dix à Gotti (2018) avec John Travolta, un film qu’il juge réaliste, ayant lui-même travaillé avec le véritable John Gotti.
Source : MovieWeb
