“Chaque animation est bien supérieure à celles de nos jeux.” Arknights: Endfield, développé par le studio chinois Hypergryph, prouve que la Chine s’impose avec force sur la scène du jeu vidéo international.
Depuis quelques années, la montée en puissance de la Chine dans le marché du jeu vidéo à gros budget ne cesse de faire parler d’elle, avec un objectif clair : conquérir l’Occident. Si l’industrie chinoise est déjà solidement implantée dans son pays, de nombreux projets ont réussi à s’exporter avec un immense succès. L’exemple parfait en est Black Myth: Wukong. Mais cette percée de la Chine dans l’industrie du AAA commence à inquiéter le Japon, où certains professionnels du secteur estiment que la Chine est déjà bien en avance en matière de production. Une inquiétude renforcée par la dernière bande-annonce du RPG en monde ouvert Arknights: Endfield.
La bande-annonce du prochain titre de Hypergryph, qui a déjà dépassé les 6,9 millions de vues, met en avant l’animation fluide et détaillée des personnages, notamment celle de Yvonne. La précision et la qualité des mouvements ont surpris aussi bien les joueurs japonais que les spécialistes du secteur. Alwei, représentant d’Indie-Us Games et expert en Unreal Engine, affirme que la principale différence entre les jeux chinois et japonais ne réside pas dans les graphismes, mais dans l’animation.
La Chine établit une nouvelle référence en matière d’animation vidéoludique
Les experts soulignent que les jeux chinois excellent dans plusieurs domaines : physique des mouvements, gestion de la caméra et direction du regard du joueur. L’un des plus grands défis pour les studios japonais est la pénurie d’animateurs expérimentés. La forte demande dans l’industrie entraîne une compétition féroce entre les entreprises, voire même au sein de leurs propres départements. De plus, la pression pour réduire les coûts oblige les développeurs japonais à se tourner vers des animations génériques et la capture de mouvement plutôt que vers des animations créées sur mesure, ce que les studios chinois peuvent se permettre d’éviter.
Un autre facteur clé réside dans les différences de budget et de méthodologie de travail. Un animateur japonais, souhaitant rester anonyme, souligne que le problème ne vient pas uniquement du fait que les jeux chinois disposent de plus d’argent, mais aussi de la façon dont ces ressources sont allouées. Alors qu’au Japon, l’accent est mis sur l’esthétique visuelle pour attirer les joueurs, en Chine, d’énormes sommes sont investies dans l’animation et l’expressivité des personnages. Shiba_29, illustrateur japonais ayant collaboré avec des studios chinois, affirme que les projets en Chine ont une “échelle de production dix fois supérieure”, avec un environnement de travail plus flexible qui permet d’expérimenter des idées qui n’auraient jamais pu être validées au Japon.
L’impact de ces évolutions sur l’industrie reste à déterminer, mais une chose est sûre : la Chine est en train d’imposer un nouveau standard en matière d’animation vidéoludique. Avec des studios comme HoYoverse, Hypergryph et Kuro Games misant sur un niveau de détail impressionnant, les développeurs japonais sont confrontés à un défi majeur face à la montée en puissance de la Chine sur le marché international du jeu vidéo.
Source : 3djuegos