ACTUALITÉS CINÉMA – Ridley Scott a déjà connu l’échec critique et commercial, mais aussi la renaissance inattendue de certains de ses films. L’un d’eux est Blade Runner, souvent considéré comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de sa carrière. Ce film montre bien que le destin d’une œuvre peut échapper à ceux qui l’ont créée.
Lors d’une table ronde organisée par The Hollywood Reporter, Scott a partagé ses souvenirs sur les difficultés rencontrées par Blade Runner lors de sa sortie, ainsi que sur la chance qui a permis au film de renaître une décennie plus tard. Il a notamment évoqué la critique acerbe de Pauline Kael dans le New Yorker, qu’il a décrite comme « proche du sabotage industriel ».
« Elle a publié cela dans le très prestigieux New Yorker, et c’était comme si le film était attaqué avant même sa sortie. J’étais furieux. J’ai écrit au rédacteur en chef : ‘Si vous me détestez à ce point, ignorez-moi, mais ne publiez rien.’ Je n’ai jamais eu de réponse. Mais dix ans plus tard, le film a été redécouvert au Santa Monica Film Festival. Ils ont demandé une copie à Warner Bros., qui n’a même pas pu retrouver le négatif. Ils ont envoyé une version sans narration, avec un peu de musique de Vangelis et Jerry Goldsmith—et cela a relancé l’intérêt pour le film. C’est ça, la folie d’Hollywood. »
Blade Runner: Un chef-d’œuvre intemporel ressuscité par le hasard
La critique de Pauline Kael, publiée en juillet 1982, n’a pas été tendre avec Blade Runner. Elle écrivait :
« C’est un thriller sans suspense, victime de son propre excès d’effets visuels et de miniatures. À un moment donné, l’histoire semble avoir été jugée superflue. Peut-être que la musique grandiloquente et sensuelle de Vangelis leur a fait croire que le public ne remarquerait pas les lacunes du récit. Au lieu de cela, la musique écrase les images de Scott, les piétine et les enterre. »
Malgré cet accueil mitigé, Blade Runner a connu plusieurs rééditions, dont la version définitive, Blade Runner: The Final Cut. Cette version de 117 minutes, qui contient des scènes inédites et des coupes alternatives, est aujourd’hui notée à 94 % sur Rotten Tomatoes.
Bien que le film n’ait rapporté que 41 millions de dollars pour un budget de 30 millions à sa sortie, son héritage a grandi avec Blade Runner 2049 en 2017 et une série Amazon, Blade Runner 2099, actuellement en préparation. Ce classique intemporel prouve que le génie finit toujours par triompher.
Source : MovieWeb