« Je suis presque ruiné après avoir affronté un PDG », confie Argo Tuulik, l’auteur de Disco Elysium. Licencié de ZA/UM en février 2024, il se bat désormais pour récupérer ses droits et continuer à vivre.
La situation autour du studio européen ZA/UM et de son premier jeu, Disco Elysium, est une histoire qui marquera l’industrie du jeu vidéo. Célébré comme l’un des RPG les plus ambitieux de l’histoire, élu meilleur jeu de la décennie par le magazine TIME, le studio est aujourd’hui en ruines, miné par des conflits internes. Argo Tuulik, l’écrivain à l’origine du titre culte, révèle ses luttes personnelles et appelle à l’aide alors qu’il est au bord de la faillite.
La chute de ZA/UM : Qui possède l’héritage de Disco Elysium ?
Après la sortie de Disco Elysium en 2019, ZA/UM s’est rapidement lancé dans des projets de suite, de spin-offs et même dans une adaptation cinématographique. Cependant, en 2022, les figures clés et fondateurs du studio ont quitté l’entreprise, affirmant que la direction « ne représentait plus l’esprit avec lequel la société avait été fondée ». S’en sont suivis des accusations, des licenciements, des procès et une bataille autour des droits de propriété intellectuelle, paralysant tout développement de nouveaux jeux.
Parmi les personnes les plus touchées, on trouve Argo Tuulik. Resté scénariste au studio, il travaillait sur la suite avant que la direction ne décide brusquement d’annuler le projet. On lui a alors imposé de produire une « extension indépendante » sans période de préproduction. Malgré ces conditions, Tuulik a continué à travailler, mais il est rapidement devenu le principal problème de la direction après avoir dénoncé des licenciements massifs, souvent injustifiés, visant particulièrement les femmes et les critiques internes. Finalement, en février 2024, il a été licencié à son tour.
Le combat juridique et financier d’Argo Tuulik
Dans une déclaration publiée sur GoFundMe, Tuulik explique son combat pour récupérer les droits de l’extension et décrit comment lui et d’autres créateurs originaux, tels que Robert Kurvitz, Alexander Rostov et Martin Luiga, ont été évincés de la direction créative. Les droits de Disco Elysium auraient été transférés à des investisseurs privés, qui privilégient les intérêts financiers au détriment de la vision artistique. Malgré tout, Tuulik est convaincu qu’il est possible de restaurer l’héritage de Disco Elysium entre les mains de ses véritables créateurs.
Sa situation s’est aggravée lorsqu’un entrepreneur technologique l’a poursuivi en justice, déclenchant une bataille juridique coûteuse. Décrivant le plaignant comme un « millionnaire malveillant », Tuulik affirme que ce conflit a épuisé ses finances, le laissant avec des dettes écrasantes. Actuellement, il cherche à réunir près de 80 000 £ (96 506 €) pour couvrir ses frais de justice devant la Haute Cour de Londres. « Je ne vais pas abandonner », affirme-t-il, ajoutant que céder face à son adversaire compromettrait l’objectif de son nouveau projet.
Dans un dernier appel aux fans du jeu, Tuulik demande un soutien pour traverser l’hiver et reprendre sa bataille juridique. « J’ai promis que la première maison que nous brûlerions serait la nôtre, et me voilà dans les cendres fumantes », écrit-il avec détermination. Pendant ce temps, le créateur continue de documenter chaque étape de son parcours, espérant un avenir où la justice triomphera et où Disco Elysium brillera à nouveau entre les mains de ses véritables architectes.
Source : 3djuegos
