ACTUS DE CINÉMA – Le dernier film de Robert Eggers, Nosferatu, s’éloigne des codes habituels du cinéma vampirique. Bien que le film recrée fidèlement des scènes emblématiques du film original de 1922, il réinvente aussi fondamentalement certains aspects du folklore vampirique. Un exemple marquant est la manière particulière dont le Comte Orlok (Bill Skarsgård) se nourrit du sang de ses victimes, une méthode qui s’écarte non seulement de l’original, mais aussi de la plupart des films de vampires.
Dans une interview accordée à GamesRadar+, Eggers a expliqué que cette approche ne visait pas simplement à être différente, mais qu’elle s’enracinait dans un folklore ancien, bien antérieur aux films de vampires. Le réalisateur a déclaré :
“Une partie fascinante de mes recherches a été d’essayer d’oublier tout ce que l’on croit savoir sur les vampires. Vous remarquerez que [dans ce film] Orlok boit le sang du cœur, pas du cou. Évidemment, percer un sternum n’est pas réaliste. Boire du cou est bien plus logique. Mais dans le folklore, lorsque des gens décrivaient des attaques vampiriques, cela ressemblait souvent au syndrome de la vieille sorcière [un terme pour désigner la paralysie du sommeil], où ils ressentaient une pression sur leur poitrine. Ils croyaient que les vampires buvaient leur sang à cet endroit.”
L’exploration de ces mythes par Eggers enrichit le personnage d’Orlok et donne au film une tonalité profondément sexuelle. Une légende sur les relations entre vampires et femmes a notamment joué un rôle clé dans la construction de ce film d’horreur de 2024.
Nosferatu : une tonalité psychosexuelle inspirée du folklore
Eggers a précisé : “Il existe aussi des récits folkloriques de vampires qui ne buvaient pas de sang, mais couchaient avec leurs veuves jusqu’à ce que celles-ci en meurent. Tout cela fait partie des récits originaux.” Eggers a souvent souligné son refus de laisser d’autres adaptations cinématographiques influencer son travail, préférant s’inspirer d’éléments historiques.
Dans Nosferatu, l’influence du folklore est omniprésente, que ce soit dans la manière dont Orlok se nourrit ou dans le ton intimiste et inquiétant du film. Le résultat est une œuvre qui repousse les conventions tout en explorant les profondeurs du mythe vampirique.
Nosferatu est une œuvre glaçante, témoignant du talent d’Eggers pour mêler narration innovante, design d’époque authentique et légendes intemporelles.
Source : MovieWeb