ACTUS DE CINÉMA – Le réalisateur et scénariste Sean Baker, célèbre pour ses portraits sans fard de la vie en marge de la société, revient avec Anora, un film si captivant qu’il a remporté la Palme d’Or à Cannes et figure dans quatre catégories aux Oscars.
Anora nous plonge dans le monde des travailleuses du sexe et suit la trajectoire de son personnage principal (interprété par Mikey Madison), une strip-teaseuse new-yorkaise qui propose également des « services supplémentaires ». Elle devient la petite amie improbable du fils d’un oligarque russe (Mark Eydelshteyn), et leur relation devient vite l’incarnation de la dialectique : après un amour effréné, ils se marient à Las Vegas, inconscients des réactions hostiles de la famille du jeune homme, qui engage des hommes de main pour mettre fin à cette romance.
Les critiques sont unanimes pour saluer le film, mais une voix se distingue : celle de Brisdon Roberts, travailleur du sexe en Californie, qui a partagé son avis sur Slate.com. Roberts considère Anora comme l’un des rares films sur les profondeurs de l’industrie qui soit authentique et respectueux. Avec son expérience d’initié, Roberts souligne les recherches minutieuses de Baker et la véracité des personnages, qui traduisent la réalité des travailleurs du sexe.
Roberts salue Baker pour avoir consulté des travailleurs du sexe actifs, notamment Andrea Werhun, une Canadienne qui a écrit Modern Whore, et Sophia Carnabuci, une instructrice de pole dance basée à Brooklyn, qui a initié Madison à l’art de la danse et au langage unique du métier. De nombreux acteurs secondaires d’Anora sont eux-mêmes travailleurs du sexe, incarnant leur rôle avec une authenticité frappante.
(Anora – Première en Hongrie : 7 novembre 2024)