CRITIQUE DU FILM – A première vue, Les Instigateurs est un film de casse prometteur, d’autant plus qu’il est réalisé par Doug Liman, qui a mis en scène des superproductions telles que Mr et Mrs Smith et le récent reboot de Road House. Parmi les acteurs principaux, Matt Damon et Casey Affleck suscitent à eux seuls de grandes attentes. Mais le film montre rapidement qu’il est loin de répondre à ces attentes.
Damon et Affleck jouent ensemble avec une aisance naturelle qui sied à deux vieux amis. Malheureusement, c’est là que la magie du film s’estompe. Après les 30 premières minutes, l’intrigue s’effondre. Les sautes d’humeur dramatiques du film font qu’il est difficile de suivre le véritable but de l’histoire. The Inciters suit l’histoire d’un ancien marine, Rory (Damon), qui est au plus bas dans sa vie. La première scène révèle une réalité déchirante lorsque Rory avoue à son thérapeute, le Dr Rivera (Hong Chau), que si les choses ne changent pas, il envisagera de se suicider. Ce n’est pas exactement la meilleure base pour une comédie, et les espoirs de comédie sont encore plus anéantis par l’introduction du personnage de Cobby (Affleck).
Damon et Affleck – Un couple uni, mais en perte de vitesse
Et quelle introduction ! Nous voyons Cobby pour la première fois lorsqu’il demande à un voisin de souffler dans l’éthylotest attaché à sa moto afin qu’il puisse partir – vers rien d’autre qu’un bar. Cette scène pourrait être une introduction fantastique si le spectateur n’était pas préoccupé par l’état mental de Rory. À la fin du film, ces éléments définissent le récit : les coups de gueule sont presque constants.
Bien que le dialogue entre les personnages principaux fasse parfois rire le spectateur, le film ne trouve pas vraiment sa direction. Le caractère sérieux et direct de Rory devrait faire contrepoids au caractère verbeux de Cobby, mais The Instigators n’essaie pas vraiment de suivre cette dynamique. Peut-être qu’en changeant de direction, le film aurait pu devenir une comédie mieux construite, mais il n’avance jamais. Après l’échec du vol de l’argent des vacances du maire, le poids des personnages et des événements disparaît complètement. Rory et Cobby deviennent les boucs émissaires de la mort d’un policier, ce qui rend le film plus sérieux qu’il ne devrait l’être. À ce stade, il n’y a guère de temps pour des farces amusantes.
Un film qu’aucune bonne intention ne peut sauver
Sans l’amitié et la complicité entre Damon et Affleck, The Instigators serait un échec sur le plan de la tonalité. De nombreux éléments du film, y compris la motivation principale de Rory, sont perdus dans l’histoire. Après leur arrestation, ils ne sont libérés qu’en raison d’une décision corrompue du maire, laissant les deux personnages à la fin du film là où ils se trouvaient au début.
L’évolution des personnages de Rory et Cobby est à peine perceptible : Rory va voir le match de hockey de son fils et se rend compte qu’il n’a pas besoin d’argent pour être un bon père, tandis que Cobby demande vraisemblablement de l’aide au docteur Rivera. Mais le film n’aborde qu’à peine ces luttes internes. En raison de la perte d’argent et de la faiblesse de la fin, le dernier acte du film n’apporte pas de conclusion satisfaisante. Malgré l’amour de Boston et le talent des acteurs, The Instigators aurait mérité un engagement envers le genre qui aurait pu donner lieu à un film vraiment humoristique. Avec le bon matériel, ces deux acteurs auraient pu faire des merveilles dans une pure comédie, semblable à Ocean’s 11.
-Gergely Herpai « BadSector »-
Les Instigateurs
Direction - 3.8
Acteurs - 7.2
Histoire - 3.6
Visuels/Musique/Sons/Action - 5.2
Ambiance - 4.8
4.9
FAIBLE
Les Instigateurs est un film de casse confus et décousu qui ne parvient pas à exploiter le potentiel de son talentueux casting. Bien que l'alchimie entre les acteurs soit palpable, la tonalité des punchlines et la faiblesse de l'intrigue font du film une expérience médiocre qui ne laisse pas d'impression durable.