La Malédiction : L’Origine – Le Diable Fut également Né d’une Mère Selon le Préquel d’ Omen

CRITIQUE DE FILM – La Malédiction : L’Origine s’embarque dans une entreprise audacieuse : en explorant les racines de la série Omen à travers un film d’exploitation de religieuses pour narrer l’histoire de la naissance de Damien, l’enfant démoniaque du premier film. Cette perspective novatrice et ce genre classique, notamment après la sortie récente de L’Immaculée, ainsi que de nouveaux personnages, peuvent-ils apporter une teinte fraîche au conte diabolique familier, ou ajoutent-ils simplement un nouveau chapitre à la chronique infinie des films d’horreur ? Et bien sûr, la question la plus critique pour les aficionados de l’horreur : ce nouvel épisode peut-il se mesurer aux hautes normes établies par la série Omen ?

 

 

Il est intrigant de considérer la saga Omen comme une série de films unique lorsqu’on y regarde de plus près. Tout a commencé avec le film de Richard Donner en 1976, La Malédiction, mettant en vedette la légende d’Hollywood Gregory Peck dans le rôle d’un patriarche américain qui, à leur insu, élève l’Antéchrist, Damien. Cette histoire reste impressionnante et efficace des décennies plus tard. Damien : La Malédiction II est arrivé en 1978, se vantant de scènes de mort créatives mais tombant légèrement en deçà de son prédécesseur. La trilogie originale s’est quelque peu fatiguée en 1981 avec Le Dernier Conflit, que même la performance diabolique de Sam Neill ne pouvait sauver. La série a semblé redémarrer avec un téléfilm tièdement accueilli, La Malédiction IV : L’Éveil, en 1991, tombant rapidement dans l’oubli. Une autre tentative de redémarrage est venue en 2006 avec Omen, élégant mais un désordre embrouillé sur le plan du contenu, rapidement oublié malgré son casting solide. Des séries télévisées ont également été produites, en 1995 Omen et en 2016 Damien, mais aucune n’a vraiment marqué. Étonnamment, nous avons reçu de nombreuses adaptations de cette série. L’idée d’un préquel au film original ? Pas mal du tout. Et le résultat ? Étonnamment efficace, bien que non sans défauts significatifs.

 

 

L’Enfance du Diable : Une Rethink dès le Début

 

La Malédiction : L’Origine suit les aventures d’une Américaine, Margaret (interprétée par Nell Tiger Free), qui arrive à Rome pour consacrer sa vie à l’Église. Cependant, elle se heurte bientôt à une force démoniaque qui ébranle fondamentalement sa foi. Ce voyage n’est pas seulement un test personnel mais fait partie d’une conspiration plus vaste remplie de secrets sombres menant aux recoins les plus profonds de l’âme humaine. Tout au long du film, Margaret lutte non seulement contre ses propres démons mais fait également face à un mal dont le but est d’assurer l’incarnation du mal ultime dans le monde.

La Malédiction : L’Origine vante un casting excitant, notamment Bill Nighy, Ralph Ineson, Sônia Braga et Tawfeek Barhom, avec Nicole Sorace dans l’un des rôles clés. La relation entre les deux femmes centrales, Margaret et Carlita Skianna (interprétée par Nicole Sorace), forme un fil puissant qui illumine l’atmosphère sombre du film. Carlita devient l’alliée la plus proche de Margaret, abritant des secrets profonds et sombres qui jouent finalement un rôle crucial dans la révélation de la véritable nature des événements mystérieux dans le couvent.

Dirigé par Arkasha Stevenson, qui fait ses débuts dans les longs métrages, La Malédiction : L’Origine a été écrit par Stevenson aux côtés de Tim Smith, Keith Thomas et Ben Jacoby, avec une bande-son obsédante de Mark Korven renforçant l’ambiance sombre et mystique du film.

 

 

Un Chef-d’œuvre Artistique ou un Tir Raté Diabolique ?

 

La Malédiction : L’Origine évoque des sentiments mitigés. D’une part, étendre l’histoire du film original La Malédiction est une entreprise risquée, et de nombreux nouveaux éléments semblent exagérés, mélodramatiques et incohérents. De plus, il y a de forts sauts logiques tant en termes de la franchise dans son ensemble que du récit propre au film. L’histoire ignore notamment le remake de 2006, qui suggérait que la mère de Damien n’était pas humaine mais un demi-humain, demi-jackal nommé Maria Avedici Santoya, dont le squelette à tête de jackal a été trouvé dans Omen en 2006.

D’autre part, le casting est tout simplement stupéfiant, en particulier Nell Tiger Free, qui est totalement fascinante dans le rôle principal (elle était la meilleure dans l’excellente série d’AppleTV+ Servant). Comparée à Sydney Sweeney, qui a également joué un rôle principal dans L’Immaculée, Tiger Free surpasserait facilement Sweeney à l’écran si elles étaient dans un film ensemble. Tiger Free révèle avec maîtrise plusieurs facettes de son personnage : innocent, curieux, confus, mais incroyablement déterminé, sensuel et séduisant dans certaines scènes, et totalement féroce et démoniaque lorsque requis par la scène. Il y a une scène si intense que certains membres de l’équipe, paraît-il, ne pouvaient pas la regarder et ont quitté le plateau, ayant ensuite du mal à regarder l’actrice dans les yeux pendant le tournage. Tiger Free, à bien des égards, porte son personnage de Servant dans ce film, une réalisation à laquelle elle serait apparemment arrivée seulement pendant le tournage.

Le reste de la distribution brille également. Bill Nighy apporte le meilleur de lui-même, et le personnage sombre de Ralph Ineson accentue le ton menaçant de l’histoire – même si sa voix est parfois indéchiffrablement rauque dans la version anglaise originale (nous avons regardé le film doublé).

La véritable force du film réside dans l’impressionnante direction gothique d’Arkasha Stevenson, qui fait ses débuts en tant que réalisatrice de longs métrages. Son art du Grand Guignol, rempli d’éléments d’horreur grotesques, crée une atmosphère qui offre des frissons encore plus profonds que le remake de Suspiria, avec une musique cauchemardesque et des images étranges et saisissantes.

 

 

Le Diable est dans les Détails

 

Malheureusement, la partie centrale du film est douloureusement lente, et la finale forcée et grognante semble poser les bases d’une nouvelle trilogie Omen, construisant cyniquement pour l’avenir. Néanmoins, la direction est visuellement époustouflante, les performances sont de haute qualité, et l’ensemble est parfois profondément émouvant. Bien que La Malédiction : L’Origine ne s’insère pas parfaitement avant le La Malédiction de 1976, elle apporte certainement plus d’ambition et de fraîcheur que tout depuis Damien : La Malédiction II en 1978. Si vous avez envie d’un récit satanique sanglant et sombre et que vous n’êtes pas encore lassé des films d’exploitation de religieuses comme le récent The Nun II, Sister of Death sur Netflix et L’Immaculée, alors La Malédiction : L’Origine pourrait bien être le classique occulte que vous recherchez.

-Gergely Herpai (BadSector)-

 

 

La Malédiction : L’Origine

Direction - 7.2
Acteurs - 8.2
Histoire - 6.2
Visuels, Facteur de Peur et Horreu - 6.8
Ambiance - 7.2

7.1

BON

Le préquel La Malédiction : L’Origine réinvente les fondements de l'horreur classique, mais n'évite pas les sauts logiques et les contradictions avec la franchise. Le film se distingue par ses performances d'acteurs, en particulier la brillante interprétation de Nell Tiger Free, mais le style de mise en scène ne parvient pas toujours à unifier l'histoire. La conclusion quelque peu "forcée" pourrait laisser présager le début d'une nouvelle franchise - la question demeure : en vaut-elle la peine ?

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)