CRITIQUE DE FILM – L’histoire reprend là où le précédent épisode s’était arrêté : D’Artagnan, le jeune et audacieux escrimeur, voit sa bien-aimée Constance kidnappée juste au moment où elle découvre les visages de ceux qui complotent contre le roi. Et voilà Milady de Winter, interprétée par Eva Green, qui, contre toute logique, célèbre son retour après une chute d’une haute falaise plutôt que sa fin. Ce deuxième acte, bien qu’il ne soit pas aussi mouvementé que le premier, promet tout de même un divertissement captivant.
L’œuvre d’Alexandre Dumas est un roman d’aventure qui ne connaît aucune limite. La deuxième partie, Les Trois Mousquetaires : Milady, est une suite palpitante et pleine de rebondissements qui revêt avec mérite le panache narratif de l’œuvre classique. Tout comme le premier, le second film a également été lancé en France et, bien qu’il n’ait pas atteint les records d’audience de son prédécesseur, il mérite tout de même l’attention du public.
Au cœur des tensions religieuses bouillonnantes, un jeune mousquetaire intrépide
L’action et l’intrigue nous transportent en 1627, à une époque où les tensions entre catholiques et protestants étaient, pour le dire légèrement, tendues. Dans le roman de Dumas, ces tensions souvent sanglantes entre religions ont toujours joué un rôle central, bien que les adaptations cinématographiques antérieures n’y aient pas vraiment prêté attention – grâce aux créateurs, elles sont désormais pleinement mises en lumière. Aux côtés d’Athos, Porthos et Aramis, D’Artagnan apparaît comme un escrimeur vif d’esprit et habile, prêt à dégainer son épée au service de son roi sans hésiter. Cette fois, cependant, l’histoire accorde plus d’importance à la quête de D’Artagnan pour retrouver Constance qu’aux frasques fraternelles des compagnons d’armes.
La prestation unique de Louis Garrel en tant que roi Louis XIII était un des joyaux du premier film. Il est de retour, bien qu’on aimerait l’entendre davantage. Peut-être que cela sera possible dans le troisième volet, comme le suggère la fin ouverte de la deuxième partie – bien que réunir à nouveau cette distribution d’élite française représente un véritable défi.
Eva Green brille de nouveau
Mais c’est incontestablement Eva Green qui capte l’attention, incarnant Milady avec à la fois un charme envoûtant et une méchanceté séduisante à l’écran, tout en offrant la profondeur de caractère que l’on attend de cette excellente actrice, mi-française (fille de Marlene Jobert, actrice française des années 70 et 80) mi-anglaise. Milady, qui semble être une espionne pour le cardinal Richelieu, remplit l’écran d’intrigues sophistiquées, sensuelles, de fourberies et de cruauté.
Les affaires non résolues entre elle et Athos culminent dans un duel spectaculairement mis en scène dans un château en flammes. À chaque fois que son sort semble scellé, Milady déjoue la société masculine française. En Angleterre, le duc de Buckingham tombe dans un piège astucieux, apportant un revirement déchirant à l’histoire.
Cette histoire a été adaptée à l’écran à de nombreuses reprises, depuis l’ère du cinéma muet jusqu’à la télévision, en plusieurs langues, principalement en français ou en anglais. (Et essayons d’oublier le dessin animé de 2009, Barbie et les Trois Mousquetaires, où le chat de Barbie aspire à devenir mousquetaire.)
Comme dans le premier volet, cette production met en évidence les nombreux lieux splendides que la France a à offrir, parfaits pour les films d’époque – presque toutes les scènes ont été tournées en extérieur – et témoigne du savoir-faire technique français avec un budget combiné de 72 millions d’euros pour les deux films.
Ce Dumas était bien bavard, nous attendons avec impatience d’autres adaptations modernes !
Un critique français a qualifié cette tendance actuelle de “Dumaxploitation”, dans le cadre de laquelle l’œuvre de Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, co-réalisée par les scénaristes de Milady, a terminé son tournage, avec Pierre Niney dans le rôle principal, et sortira l’année prochaine dans les cinémas français, espérons qu’elle arrivera également chez nous.
Le film ne présente que deux petits regrets : cette partie offre un peu moins d’action et d’escrime, et manque de scènes aussi dramatiquement stupéfiantes que la tentative d’assassinat contre le roi vue précédemment. Cependant, l’action n’est pas absente de cet épisode, et ces scènes, grâce à l’approche réaliste du réalisateur Bourboulon, offrent un véritable frisson et spectacle dans les combats à l’épée. L’autre petit “hic” est que le trio principal judicieusement choisi (Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï) est à nouveau relégué à des intrigues secondaires, bien que le personnage d’Athos joué par Cassel reçoive une histoire personnelle significative dans l’intrigue principale. Presque aussi excitant que ces magnifiques chapeaux.
Ce sont toutefois de minuscules nuances et si, comme nous, vous étiez fan du premier volet, D’Artagnan, Milady ne vous décevra pas. Si vous n’avez pas encore vu D’Artagnan, préparez-vous à l’une des meilleures expériences cinématographiques de l’année dernière et ensuite, direction le cinéma pour la suite !
-Gergely Herpai (BadSector)-
Les trois mousquetaires : Milady
Direction - 8.5
Acteurs - 8.6
Histoire - 8.4
Visuels/Musique/Sons - 8.2
Hangulat - 8.8
8.5
EXCELLENT
Les Trois Mousquetaires : Milady continue le récit classique avec le retour impressionnant du personnage titre Eva Green, tissant des intrigues entre les héros et la femme fatale sur fond de tensions politiques et religieuses de la France du XVIIe siècle. Moins frénétique que son prédécesseur, la suite, grâce à son scénario riche en rebondissements et la profondeur de ses personnages, reste profondément captivante. Les divers lieux et les scènes d'action magistralement chorégraphiées assurent ensemble que les spectateurs font partie d'un autre film d'aventure inoubliable.