CRITIQUE DE SÉRIE – La troisième saison de Les Déshonorés perpétue la marque de fabrique de la série : son imprévisibilité, surprenant les spectateurs par des rebondissements continus. Cette saison plonge dans les thèmes de la croissance personnelle et de la quête de sens, Jackson Lamb et son équipe réévaluant leurs futurs et leurs rôles. La saison démarre en force, captivant le public avec une séquence d’ouverture remplie de rebondissements inattendus et de personnages captivants dans des situations désespérées.
Un des points forts de cette saison est son récit imprévisible. Les spectateurs de la série d’Apple TV+ pourraient penser savoir où l’intrigue les mène, mais des revirements soudains les tiennent en haleine, les laissant étonnés par la destination finale de l’histoire. La saison 3 ne fait pas exception. Les derniers épisodes rehaussent le concept de la série, remettant en question notre perception des personnages tout en restant incroyablement divertissants.
De quoi parle la troisième saison de Les Déshonorés ?
Dans ce nouvel opus, Jackson Lamb (interprété par Gary Oldman) se débat avec la nécessité de dépasser son temps passé à Slough House et de commencer à se concentrer sur son avenir et son bien-être. Ce sentiment se retrouve chez les autres membres, y compris River Cartwright (Jack Lowden), toujours sur son chemin sans fin pour se prouver, hanté par ses erreurs passées. Cependant, cette introspection est interrompue lorsqu’un membre de l’équipe est pris en otage, soulevant la question critique : Qui ciblerait Slough House, et pourquoi ?
La réponse se trouve dans la toute première scène de la saison – une courte histoire de dix minutes qui réaffirme pourquoi Les Déshonorés figurent parmi les meilleures séries télévisées actuelles. La séquence d’ouverture superpose habilement rebondissement sur rebondissement, sans jamais perdre de vue son récit. Plus important encore, elle attire immédiatement l’attention des téléspectateurs sur le sort du duo central et leur situation apparemment impossible. Bien que les détails soient limités pour éviter les spoilers, cela assure un démarrage explosif de la saison.
Un autre coup de maître de la saison 3 est l’utilisation des antécédents des personnages pour augmenter les enjeux, suggérant subtilement des couches plus profondes sans explication explicite. Par exemple, dans le premier épisode intitulé “Jeux étranges”, la réception d’un appel de détresse par River soulève des doutes sur son authenticité. L’histoire de River, marquée par des décisions hâtives menant à des actions périlleuses, pose la question : quelqu’un exploite-t-il cette tendance ? Pourtant, il est impossible de ne pas l’encourager, compte tenu de son dévouement visible et de son besoin désespéré de victoire.
La troisième saison de Les Déshonorés nous fait aimer River et Slough House
Sous un autre angle, il est divertissant de témoigner du désespoir de River à résoudre une affaire. Le voyant se précipiter dans les rues de Londres, on ne peut s’empêcher de penser : “Encore lui !” tout en se rappelant des situations similaires de la première saison. Cette impression est adroitement représentée dans la réalisation par Saul Metzstein du deuxième épisode, “Leçons difficiles”, mettant en lumière les réactions du public face à la course effrénée de River à travers la ville.
Il est également crucial de noter que Les Déshonorés, sous la direction du showrunner Will Smith, n’oublie jamais pourquoi l’équipe de Jackson Lamb s’est retrouvée dans le sous-sol du MI-5. La série évite le cliché des inadaptés secrets géniaux. Au lieu de cela, à l’exception de Lamb, les membres de l’équipe sont sujets à des erreurs, des négligences et à la désobéissance aux autorités, les mettant souvent dans l’embarras. Cette vulnérabilité ajoute un charme unique à la série, présentant des personnages profondément humains avec leurs défauts.
La saison 3 offre enfin à Sophie Okonedo, d’un talent immense, l’occasion de briller, une opportunité largement négligée lors de la première saison. En tant qu’actrice nommée aux Oscars, elle incarne un personnage que l’on adore détester, aux côtés de Diana, interprétée par Kristin Scott Thomas, jouant des femmes fortes, sans compromis et puissantes, des rôles traditionnellement dominés par les hommes. Inutile de dire que leurs performances sont tout simplement spectaculaires.
Les Déshonorés Saison 3, captivante du début à la fin
En fin de compte, la troisième saison de “Les Déshonorés” présente une histoire centrale qui s’intensifie et dévie brillamment de sa trajectoire. Non seulement elle implique de manière captivante tous les personnages, mais elle permet également aux spectateurs de comprendre et d’empathiser avec les enjeux personnels de chacun, rendant la saison entièrement captivante. Maintenir une telle motivation des personnages tout au long de la série est un exploit difficile, pourtant Les Déshonorés y parvient avec une apparente facilité.
Le seul point faible de cette nouvelle saison provient de la leçon apprise dans les deux précédentes : Jackson Lamb et son équipe habitent un monde périlleux où les circonstances peuvent changer soudainement. Ce thème se poursuit dans les nouveaux épisodes, mais dans les deux derniers, incroyablement tendus, un scénario quelque peu invraisemblable émerge, légèrement étirant la crédibilité compte tenu de l’histoire impitoyable de la série envers ses personnages. Malgré de nombreuses surprises, la notion de fortune favorisant les “lents chevaux” semble contraire à leur chance habituelle, laissant entendre que la série s’attache de plus en plus à certains personnages.
Malgré cela, Les Déshonorés reste une série solidement divertissante, conservant son statut hautement bingeable. Elle transmet un message poignant sur la dynamique de la responsabilité et de ceux au pouvoir, et comment souvent les retombées de leurs actions impactent les autres, dévastant des vies et des familles. L’aspect le plus décourageant est que ce cycle est voué à se poursuivre, avec peu que les “lents chevaux” – ou nous, en tant qu’analystes ultimes – puissent faire pour l’arrêter. Ils ne sont même pas à la table où les décisions sont prises pour changer un système qui les sous-estime énormément. Pourtant, les voir s’efforcer contre ces chances reste une expérience exaltante.
-Gergely Herpai (BadSector)-
Les Déshonorés troisième saison
Direction - 9.5
Acteurs - 9.6
Histoire - 9.6
Visuels/Musique/Sons - 9.5
Ambiance - 9.6
9.6
SUPERBE
La saison 3 de Les Déshonorés perpétue la tradition de la série d'être pleine de surprises et d'imprévisibilité, cette fois en se concentrant sur les thèmes de la croissance personnelle et de la recherche de son but. La saison démarre avec une ouverture visuellement époustouflante, enchevêtrant les spectateurs dans des rebondissements et des personnages captivants dans un scénario apparemment impossible. La qualité de l'interprétation et du récit maintient l'attention du public à un niveau élevé tout au long de la saison, la rendant constamment captivante et provocante à la réflexion.