CRITIQUE DE SÉRIE – Ahsoka s’impose comme une suite en prise de vue réelle digne de l’œuvre animée, nominée aux Emmy, de Dave Filoni : Star Wars : Rebels. Les fans de la série animée originale retrouvent des personnages bien-aimés et l’univers Star Wars familier.

 

 

Avec la palpitante conclusion de Star Wars Rebels, des arcs narratifs inachevés se voient offrir l’opportunité de se poursuivre. Cependant, les deux premiers épisodes de la série avancent à un rythme plus lent, le temps étant consacré à l’introduction des nouveaux spectateurs aux événements qui ont eu lieu depuis la chute de l’Empire Galactique et aux aventures du vaisseau Ghost et de son équipage.

 

 

Performances Inégales des Acteurs

 

Un problème fondamental de la série est que les personnages, si vivants et vibrants dans la version animée, semblent ici moins présents. Filoni réunit Ahsoka Tano, l’ancienne apprentie d’Anakin Skywalker devenue leader rebelle, avec ses vieux camarades en tant qu’auteur et réalisateur. Hera Syndulla, la pilote et générale émérite (Mary Elizabeth Winstead), et Sabine Wren, l’artiste Mandalorienne et experte en explosifs (Natasha Liu Bordizzo), complètent l’équipe. L’interprétation de Dawson du personnage, initialement animé par Ashley Eckstein, est plus méditative que dynamique, ce qui fonctionnait bien dans les épisodes de The Mandalorian et The Book of Boba Fett, où elle n’était que l’alliée mystérieuse de Din Djarin. Cependant, en tant que personnage principal de la série, cette interprétation crée une distance entre le spectateur et le personnage. Cet effet est exacerbé par les performances plates et monotones de Winstead et Bordizzo. Les deux acteurs font des références vagues à des événements passés, mais ne clarifient jamais ce qui a causé la rupture entre Ahsoka et Sabine. Le retour de David Tennant en tant que Huyang, le droïde d’entraînement Jedi, n’ajoute aucune profondeur à l’histoire, seulement une sagesse constante – parfois humoristique, parfois fastidieuse.

Une des particularités des deux premiers épisodes est Clancy Brown, qui reprend son rôle de Ryder Azadi, l’ancien politicien impérialiste devenu leader rebelle. Grâce à la performance profonde et nuancée de Brown, Ryder Azadi ajoute une nouvelle couche de complexité au personnage de Sabine, une héroïne réticente qui n’a pas encore trouvé sa place dans la Nouvelle République.

 

 

Visuels au Rendez-Vous

 

Alors que les performances des acteurs nouvellement ajoutés sont souvent en deçà des attentes, la présentation visuelle est tout à fait captivante. Les rues et les tours de la planète Lothal, qui étaient cruciales dans la série Rebels, ont été magnifiquement recréées, tout comme la fresque héroïque qui y est dépeinte. Les Loth chats animatroniques sont incroyablement réalistes et adorables, qu’ils apparaissent dans les champs ou ronronnent dans la maison de Sabine.

 

La carte stellaire, introduite dans le deuxième épisode, est impressionnante de détails, un effet rehaussé par la bande originale de la série. Les scènes de combat d’Ahsoka sont dynamiques et excitantes, tant au sol que dans les airs. Dans une séquence marquante, Ahsoka neutralise habilement toute une escouade de droïdes avec ses doubles sabres laser juste avant d’esquiver une explosion imminente. Elle participe également à un duel de sabres laser palpitant tandis qu’Hera poursuit un vaisseau de transport et reçoit l’aide d’un autre personnage de Rebels de retour, le rusé Chopper.

 

 

Explorer les Coins Mystérieux de la Galaxie…

 

La série Rebels s’est terminée lorsque des baleines spatiales ont emporté l’Amiral Thrawn et le jeune Jedi Ezra Bridger vers une galaxie inconnue. Filoni n’a jamais hésité à explorer les coins les plus mystérieux de l’univers Star Wars. La série Ahsoka se prépare à entreprendre des voyages similaires, se concentrant en particulier sur les civilisations anciennes et les sorcières de Dathomir, qui ont déjà joué un rôle important dans The Clone Wars. Cette orientation pourrait donner à Ahsoka une qualité unique par rapport aux autres séries Star Wars en prise de vue réelle, en déplaçant le focus vers les fondements mystiques et philosophiques de la galaxie plutôt que de revenir sur des terrains familiers comme Coruscant ou Tatooine.

La série approfondit la question de ce que signifie être un Jedi. Ahsoka Tano, qui a grandi en combattant et en assistant à la chute de l’Ordre Jedi original, tente maintenant d’incarner l’éthique Jedi en tant que héroïne errante, avec un apprenti qui doit encore apprendre la Force. Ce thème se connecte également au personnage de Baylan Skoll, interprété par feu Ray Stevenson. Skoll est un ancien Jedi devenu mercenaire. Bien qu’il manie un sabre laser rouge et serve l’Empire, il conserve une certaine nostalgie pour son ancien ordre.

 

 

Qualité Fluctuante

 

La série est à son meilleur lorsqu’elle se concentre sur les aspects mystiques de l’univers plutôt que sur les événements mondains. Un sous-intrigue se concentre sur un thème précédemment introduit dans un épisode de The Mandalorian intitulé The Heiress : beaucoup perçoivent les différences entre l’Empire Galactique et la Nouvelle République comme étant purement politiques. L’intrigue se conclut par une explication plutôt clichée : les auteurs ont agi par pure cupidité, non par une quelconque loyauté envers l’Empire – une simplification qui pâlit en comparaison des représentations nuancées de ceux qui servent l’Empire dans la série Andor.

Ahsoka, la nouvelle série en prise de vue réelle sur Disney+, offre une occasion d’explorer des aspects plus profonds et plus mystiques de l’univers Star Wars. Cependant, les deux premiers épisodes peuvent être un peu maladroits, car les personnages passent beaucoup de temps à mettre les spectateurs au courant des événements de la série animée Star Wars : Rebels. Bien que les visuels et les scènes d’action soient impressionnants, les performances des nouveaux acteurs n’atteignent pas le niveau de la distribution originale de la série, pour laquelle le travail de Dave Filoni a justement reçu une suite.

-BadSector-