Liaison – Á éviter comme un mauvais rendez-vous

CRITIQUE DE LA SÉRIE – Liaison est un thriller d’espionnage en six parties qui a été diffusé pour la première fois sur Apple TV+ en février 2023. La série met en scène l’enfant terrible français Vincent Cassel et la diva de James Bond Eva Green de Casino Royale dans le rôle d’anciens amants qui travaillent ensemble en tant qu’agents des services secrets britanniques pour empêcher des cyberattaques internationales. La série semblait prometteuse pour ses acteurs et son genre, mais elle n’a malheureusement pas été à la hauteur des attentes. L’histoire de Liaison est parfois un peu traînante, à d’autres moments souvent clichée ou discréditée et elle n’arrive pas à décider si elle veut être un film d’action ou un drame romantique.

 

 

Gabriel Delage (Vincent Cassel) est un agent français qui tente de sauver des pirates informatiques syriens de Damas. Alison Rowdy (Eva Green) est un agent britannique travaillant à Londres sous les ordres de Richard Banks (Peter Mullan). Alison et Gabriel ont été ensemble, mais ont rompu parce que Gabriel lui a menti sur son passé. Ils se retrouvent aujourd’hui lorsque des informations provenant de hackers syriens révèlent que quelqu’un prépare des cyberattaques à grande échelle contre le Royaume-Uni. Le reste de l’épisode suit l’enquête et la relation d’Alison et de Gabriel alors que les événements se déroulent à Bruxelles, Paris, Berlin et Londres.

 

 

Comment dois-je vous appeler ?

 

Le plus gros problème de Liaison est qu’elle n’arrive pas à décider quel type de série elle veut être. D’une part, elle essaie d’être un film d’action palpitant, plein d’explosions, de fusillades et de poursuites. D’autre part, elle veut dépeindre les émotions et les sentiments profonds entre Alison et Gabriel, qui sont toujours attirés l’un par l’autre mais ne se font pas confiance. Cependant, les deux lignes ne s’accordent pas bien : les scènes d’action sont exagérées et invraisemblables, et les scènes romantiques sont ennuyeuses et clichées. La série ne parvient pas à capter l’intérêt du spectateur, que ce soit pour l’histoire ou pour les personnages.

Liaison aurait peut-être mieux fonctionné s’il s’était engagé plus clairement dans une direction ou dans une autre. S’il avait voulu être un film d’action, il aurait dû accorder plus d’attention aux détails et aux conséquences des cyber-attaques, ainsi qu’aux motivations et aux conflits des personnages. S’il avait voulu être un drame romantique, il aurait dû donner plus de profondeur à la relation entre Alison et Gabriel, ainsi qu’à leur passé et à leur avenir. Cependant, le traitement de ces deux lignes par Liaison est superficiel et cliché tout au long des six épisodes, ne parvenant pas à susciter l’excitation ou l’émotion.

 

 

On ne peut pas se tromper comme ça avec des acteurs vedettes… Ou bien si ?

 

Mais Liaison a quelques points positifs qu’il ne faut pas négliger. La série se déroule en plusieurs langues (anglais, français, arabe), ce qui donne de l’authenticité et de la variété à l’histoire – je l’ai particulièrement appréciée en raison de mes compétences en français.

Les acteurs méritent d’être félicités, car Vincent Cassel et Eva Green sont excellents dans les rôles principaux et démontrent leur talent et leur charisme, mais malheureusement les personnages eux-mêmes ne sont pas assez intéressants ou sympathiques. La relation entre Alison et Gabriel n’est pas convaincante ou passionnée, mais plutôt ennuyeuse et artificielle. Les deux personnages principaux, Vincent Cassel et Eva Green, sont de grands acteurs, mais ils ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes et il n’y a pas assez d’alchimie entre eux. Cassel est trop froid et distant, Green trop hystérique et sentimentale. Bien qu’ils semblent être des acteurs expérimentés, le problème ne vient pas tant d’eux que de l’incohérence de la mise en scène et de la pauvreté du scénario.

Les seconds rôles ne sont guère meilleurs, avec Peter Mullan dans le rôle du patron autoritaire et Gérard Lanvin dans celui du chef de la mystérieuse équipe d’espions français. Tous deux sont des personnages assez clichés et, pire encore, ils n’ont pas beaucoup d’histoire ou de motivation, même s’ils sont de véritables légendes du cinéma.

 

 

Pleine de failles logiques et de clichés

 

Et l’histoire est pleine de failles logiques et de clichés. La motivation et l’objectif des cyberattaques restent vagues jusqu’à la toute fin, et ne semblent pas très menaçants ou réalistes. Les décisions des personnages sont souvent absurdes ou contradictoires. Par exemple, Alison trahit à plusieurs reprises son propre patron ou pays pour le bien de Gabriel, mais se fâche quand même avec lui lorsqu’il lui ment.

Et Gabriel aide parfois Alison et travaille parfois contre elle, selon le camp qui a le plus d’informations ou d’argent. La fin de la série ne résout aucun mystère ou conflit, et ne fait que soulever de nouvelles questions. On a l’impression que les réalisateurs ne savaient pas comment conclure l’histoire ou qu’ils espéraient une deuxième saison.

 

 

L’atmosphère est tout de même bonne

 

Le seul point fort de la série est peut-être son aspect visuel et son atmosphère. Le scénario fait bon usage des lieux européens et présente de belles images de villes et de paysages. La musique et les sons sont également bien adaptés au genre du thriller et ajoutent à l’excitation, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles Liaison atteint l’atmosphère qu’un bon film d’espionnage devrait avoir.

Liaison n’est donc pas une série complètement mauvaise, mais elle n’est pas non plus particulièrement bonne. C’est un thriller d’espionnage très médiocre, avec les frissons habituels, les rebondissements et les performances généralement bonnes, mais aussi avec des lacunes logiques brutales, des clichés et des éléments d’histoire mal expliqués. Bien que ce thriller en six parties atteigne parfois l’atmosphère qu’un bon film d’espionnage devrait avoir, il déçoit le plus souvent le spectateur. Si vous aimez Vincent Cassel ou Eva Green, ou si vous n’avez rien de mieux à faire, vous pouvez donner une chance à cette “relation”, mais attention, elle pourrait rapidement se transformer en rupture !

-BadSector-

 

Liaison

Direction - 4.8
Acteurs - 5.4
Histoire - 5.2
Visuels/Musique/Sons/Action - 6.2
Ambiance - 6.5

5.6

MÉDIOCRE

Liaison démarre sur les chapeaux de roues, mais devient rapidement très banal et discrédité en racontant l'histoire mal conçue de deux anciens amants (Vincent Cassel et Eva Green) qui tentent d'empêcher des cyber-attaques internationales. La série n'arrive pas à décider si elle veut être un film d'action ou un drame romantique, et elle ne parvient pas à capter l'intérêt du spectateur, que ce soit pour l'histoire ou pour les personnages. La seule vertu évidente de Liaison est peut-être son aspect visuel et son atmosphère, mais même cela ne suffit pas à sauver ce thriller d'espionnage, qu'il vaut peut-être mieux éviter qu'un mauvais rendez-vous.

User Rating: Be the first one !

Spread the love
Avatar photo
BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines – including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)