CRITIQUE DE LA SERIE – Netflix ne lésine pas sur les séries fantastiques, offrant aux téléspectateurs un large éventail de genres, de The Witch à The Bridgertons. Mais l’adaptation de Shadow and Bone peut-elle sortir du lot ? Les deux premières saisons de la série, qui se déroule dans l’univers Grishaverse créé par Leigh Bardugo, ont divisé les critiques et les fans. Voyons pourquoi !
L’histoire de Shadow and Bone se déroule dans un monde où une terre de créatures sombres (la Boucle) divise le pays de Ravka. La vie d’Alina Starkov (Jessie Mei Li), une cartographe orpheline, change radicalement lorsqu’elle découvre qu’elle est la seule Grisha (mage) qui maîtrise la lumière et dont le pouvoir pourrait permettre d’éliminer la Boucle. Elle prend alors le contrôle du général Kirigan (Ben Barnes), le chef de guerre du leader des Grishas maîtres de l’ombre (également connu sous le nom de Darkling). Alina se retrouve bientôt prise dans un réseau d’intrigues et de mensonges, tandis que son vieil ami Mal Oretsev (Archie Renaux) fait de son mieux pour la retrouver. Pendant ce temps, trois criminels de Ketterdam – Kaz Brekker (Freddy Carter), Inej Ghafa (Amita Suman) et Jesper Fahey (Kit Young) – sont engagés pour kidnapper Alina.
Les vertus et les défauts de la création d’un monde
La plus grande force de Shadow and Bone réside peut-être dans la richesse stupéfiante de son univers. La série adapte non seulement la première trilogie de Bardugo, mais inclut également des personnages de sa deuxième duologie, créant ainsi un univers diversifié, plein de magie, de politique, de romance, d’humour et d’action. Les images sont époustouflantes : du Loop aux magnifiques palais de Ravka en passant par les ruelles sinistres de Ketterdam, chaque lieu est authentiquement rendu à l’écran. Les capacités des Grishas sont également mises en valeur de manière spectaculaire : ils peuvent conjurer la lumière, l’ombre, le feu ou le vent, ou encore manipuler les corps ou la matière.
Cependant, tout n’est pas parfait dans ce monde : il est souvent difficile de suivre les relations entre les pays ou les peuples, ou de comprendre pourquoi ils se battent les uns contre les autres. La série n’explique pas suffisamment l’histoire ou la culture du Grishaverse, ce qui serait important pour comprendre les motivations ou les conflits des différents personnages. Au lieu de cela, la série n’aborde ces thèmes que superficiellement, se concentrant plutôt sur le spectacle et l’action.
Performance des acteurs et développement des personnages
La distribution de la série mérite également d’être saluée : dans le rôle d’Alina Starkov, Jessie Mei Li dépeint avec authenticité la lutte d’une jeune femme avec son identité et son pouvoir. Ben Barnes, dans le rôle du général Kirigan, incarne à la perfection un chef charismatique mais dangereux, aux sombres secrets. Archie Renaux, dans le rôle de Mal Oretsev, montre à quel point l’amitié et l’amour peuvent être forts, malgré la distance et les obstacles. Et le trio composé de Kaz Brekker (Freddy Carter), Inej Ghafa (Amita Suman) et Jesper Fahey (Kit Young), qui rejoindra la série dans la deuxième saison, apporte un grand sens de l’humour et de l’excitation, ce qui est l’une des grandes forces de Shadow and Bone.
En termes de développement des personnages, cependant, la série est moins réussie : j’ai souvent eu l’impression qu’Alina restait trop passive alors que tous les autres prenaient des décisions à sa place ou l’influençaient. Les motivations de Kirigan sont également restées assez floues : on ne sait pas très bien pourquoi il veut dominer ou détruire Ravka, ni pourquoi il est attiré par Alina. Et les criminels de Ketterdam, bien qu’amusants, ne s’inscrivaient pas vraiment dans l’histoire de la première saison : ils semblaient souvent être une perte de temps ou du fanservice.
Nous l’avons déjà vu…
L’histoire de Shadow and Bone n’est pas très originale : de nombreux éléments ont déjà été vus dans d’autres séries ou films fantastiques. La boucle, par exemple, ressemble beaucoup à la zone appelée le Seigneur des Ténèbres dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, où règne Sauron. Les capacités des Grishas rappellent également celles des mages de la série de romans Le Chant du Feu et de la Glace, qui invoquent ou contrôlent des éléments ou d’autres choses d’une manière similaire. Et la Ravka à la russe n’est pas une idée très originale dans un monde fantastique : nous l’avons déjà vue dans La Boussole d’or, par exemple.
En termes de suspense, en revanche, la série a fait mieux : il y a eu des rebondissements, des coups de théâtre surprenants et des scènes de combat spectaculaires qui ont maintenu mon attention. La série n’a pas peur de mettre ses personnages en danger ou de les tuer, ce qui ajoute à l’enjeu et au drame. Et à la fin de la série, j’étais intriguée par la suite des événements : comment le destin d’Alina et de Mal se déroulera, comment ils se débarrasseront de Kirigan et comment ils rencontreront les Kazes.
Ce n’est pas un succès “désossé”…
Shadow and Bone est une série qui a beaucoup de potentiel, mais qui n’en tire pas toujours le meilleur parti. La construction du monde et les performances des acteurs sont remarquables, mais l’originalité de l’histoire et le développement des personnages laissent à désirer. Les deux premières saisons de la série ne sont pas mauvaises, mais elles ne sont pas brillantes non plus : elles ressemblent plus à une fantaisie médiocre avec du potentiel, mais sans le potentiel. Peut-être que la troisième saison nous permettra de voir plus de cet univers riche et de ses personnages.
Dans la première saison, par exemple, on a pu remarquer que, bien que l’histoire avance parfois lentement, certains personnages ont eu moins de place pour se développer que ce que j’aurais voulu voir. En même temps, il faut reconnaître que la série avait ses points forts : la construction du monde et le jeu des acteurs étaient remarquables. Les images étaient également fantastiques et l’on sentait souvent que les créateurs y avaient mis beaucoup de soin et d’attention. Dans l’ensemble, je pense que Shadow and Bone est une bonne série fantastique, mais elle n’a pas encore atteint le niveau que les fans et les critiques attendent d’elle. Peut-être que la troisième saison parviendra à mieux exploiter les personnages et le monde et atteindra le niveau dont la série est vraiment capable.
-BadSector-
Shadow and Bone S01-S02
Direction - 7.4
Acteurs - 8.4
Histoire - 6.2
Visuels/Musique/Sons/Action - 8.2
Ambiance - 7.2
7.5
BON
Shadow and Bone est une série fantastique spectaculaire qui introduit le monde du Grishaverse de Leigh Bardugo. La série a la vertu d'une construction du monde riche et des performances des acteurs, mais son défaut est son manque d'originalité et sa faiblesse dans le développement des personnages. Dans l'ensemble, il s'agit malheureusement d'une série fantastique médiocre qui, bien qu'elle ait du potentiel, ne l'a pas encore atteint au cours des deux saisons écoulées.