The French Dispatch – L’ennui snob et chaotique derrière le masque d’une comédie de film d’art

CRITIQUE DU FILM – Wes Anderson est sans doute le roi de la bizarrerie kitsch, un cinéaste de tout premier ordre dans le domaine du cinéma très maniéré et exigeant.

 

Le style distinctif d’Anderson ne peut plus être nié ; ses films sont des dioramas miniatures industrieux, bourrés de références, de textes et d’acteurs de personnages bien-aimés, à tel point que l’œil a du mal à tout enregistrer. Mais sa dernière curiosité cinématographique, The French Dispatch, prouve que, parfois, trop de bonnes choses peuvent devenir un ennui égocentrique, mis en scène et, par endroits, carrément irritant.

 

Il pourrait s’agir d’une parodie de son propre

 

The French Dispatch pourrait facilement être une parodie d’un film de Wes Anderson car il est trop andersonien pour son propre bien. On y retrouve de nombreux acteurs du répertoire habituel, dont Bill Murray, Owen Wilson, Jason Schwartzman, Edward Norton, Tilda Swinton, Saoirse Ronan, Tony Revolori, Adrien Brody, Frances McDormand, Léa Seydoux et Wally Wolodarsky, ainsi que quelques nouveaux visages avec Timothée Chalamet, Benicio del Toro, Elisabeth Moss et Jeffrey Wright. Anderson a rempli le film d’un tel niveau d’informations visuelles, et il faut tellement travailler pour distinguer chaque détail que l’œil et le cerveau pourraient refuser de s’atteler à la tâche.

Le film est basé sur une série de vignettes épisodiques, chacune décrivant un article de magazine. Au niveau macro, The French Edition rend hommage au magazine New Yorker, le titre faisant référence à une publication fictive, un supplément au Liberty Evening Sun de Kansas City, un projet de prédilection du fils de l’éditeur, Arthur Howitzer Jr (Bill Murray). Basé dans le village français fictif d’Ennui-sur-Blasé (oui, c’est bien le nom), une cavalcade colorée de journalistes, de critiques et de correspondants font la une de la Dépêche française.

 

Histoire décomposée en articles

 

Chaque chapitre suit un écrit : en tant que journaliste cycliste, Wilson offre une description de la ” couleur locale ” d’Ennui ; en tant que critique d’art, Swinton propose une longue conférence sur un artiste devenu prisonnier (Del Toro) qui, grâce à son amant gardien et modèle (Seydoux), devient une star de l’expressionnisme abstrait moderne ; et un agent emprisonné (Brody). McDormand est une journaliste politique couvrant un mouvement de protestation mené par des étudiants (Chalamet), ce qui permet à Anderson de jouer une pop-fantaisie parisienne située dans les premiers films de la Nouvelle Vague et de Jean-Luc Godard. Dans le dernier chapitre, le critique gastronomique (Wright) raconte dans un talk-show l’histoire d’un enlèvement dans lequel il a été embarqué, avec un style proche d’un thriller d’espionnage français de la Seconde Guerre mondiale inspiré de Jean Renoir, plus une poursuite en voiture de film d’animation.

 

Déception

 

Il est difficile de critiquer un film et un cinéaste qui, avec des intentions apparemment pures, tente d’écrire une charmante lettre d’amour à l’âge d’or de la presse écrite (généreusement financée). Mais les traits stylistiques qui composent l’esthétique souvent imitée mais jamais répétée d’Anderson ont atteint le point de travailler activement contre lui dans le cas de The French Edition. Si le film a quelque chose à dire (et on ne sait pas très bien ce que cela peut être), il obscurcit le message et, pire, le lien émotionnel avec le film.

Cette French Dispatch est typique du genre de déception que seuls les envois de vrais magazines accumulent.

-BadSector-

 

The French Dispatch

Direction - 4.8
Acteurs - 6.8
Histoire - 4.8
Visualité/musique - 5.6
Ambiance - 5.6

5.5

MÉDIOCRE

Il est difficile de critiquer un film et un cinéaste qui, avec des intentions apparemment pures, tente d'écrire une charmante lettre d'amour à l'âge d'or de la presse écrite (généreusement financée). Mais les traits stylistiques qui composent l'esthétique souvent imitée mais jamais répétée d'Anderson ont atteint le point de travailler activement contre lui dans le cas de The French Edition. Si le film a quelque chose à dire (et on ne sait pas très bien ce que cela peut être), il obscurcit le message et, pire, le lien émotionnel avec le film. Cette French Dispatch est typique du genre de déception que seuls les envois de vrais magazines accumulent.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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