TECH ACTUS – Nvidia a admis que son projet d’acquisition de la société britannique de conception de puces Arm a peu de chances d’être mené à bien dans le délai de 18 mois qu’il s’était fixé, car il doit faire face à des enquêtes réglementaires interminables dans le monde entier.
Cependant, Jensen Huang, directeur général, a déclaré que le fabricant de puces américain était “confiant” dans le fait que les régulateurs autoriseraient la transaction, qui a rencontré l’opposition d’autres sociétés de puces qui dépendent des conceptions d’Arm.
Nvidia n’a soumis une demande formelle aux autorités antitrust chinoises qu’en juin, soit huit mois après l’annonce de l’opération, et une enquête pourrait durer 18 mois, selon des avocats locaux.
Entre-temps, Nvidia a dû faire face à un examen antitrust prolongé et à des questions concernant l’impact sur la sécurité nationale au Royaume-Uni, où l’opération est devenue un symbole politiquement chargé de la perte d’influence des entreprises du pays face aux rachats étrangers.
“Nos discussions avec les régulateurs prennent plus de temps que prévu initialement, ce qui repousse le calendrier”, a déclaré M. Huang dans une interview accordée au Financial Times. “Il ne s’agit pas d’un régulateur en particulier”, a-t-il dit à propos du retard attendu. “Mais nous sommes confiants dans l’accord, nous sommes confiants que les régulateurs devraient reconnaître les avantages de l’acquisition.”
La nouvelle du retard probable a été annoncée alors que Nvidia a publié des résultats financiers plus solides que prévu, grâce à l’explosion de la demande de ses puces par les joueurs, les centres de données en nuage et les mineurs de crypto-monnaies. Les actions de Nvidia ont augmenté de plus de 2 % dans les transactions après le marché, malgré la nouvelle du retard prévu.
Un examen antitrust interminable en Chine a conduit à l’échec d’un gros contrat de puce impliquant un acheteur américain il y a trois ans, à un moment où les tensions technologiques entre les États-Unis et la Chine étaient en forte hausse. Qualcomm s’est retiré de l’achat de NXP, pour un montant de 44 milliards de dollars, après avoir échoué à obtenir l’autorisation dans les 18 mois prévus par les deux entreprises pour la transaction, ainsi qu’une prolongation de trois mois.
Nvidia a insisté jusqu’à présent sur le fait qu’elle respecterait la date limite de conclusion de l’opération, à savoir mars. L’accord qu’elle a conclu avec le conglomérat japonais SoftBank lui donne jusqu’à la fin de 2022 pour finaliser l’achat, a déclaré M. Huang. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que la société obtiendrait l’autorisation réglementaire avant cette date, il a répondu : “Nous l’espérons”.
L’opposition dans l’industrie des puces et les retards réglementaires ont conduit à des spéculations selon lesquelles SoftBank pourrait finalement opter pour une cotation en bourse d’Arm, plutôt que d’essayer d’aller de l’avant avec une vente complète. L’indice Philadelphia des semi-conducteurs a augmenté de 55 % depuis l’annonce de l’accord en septembre.
En comparaison, la valeur de l’offre de Nvidia en espèces et en actions a augmenté de 41 % et s’élève à 54,3 milliards de dollars, une partie du paiement étant liée à la performance de l’activité d’Arm après la conclusion de l’accord.
SoftBank a refusé de commenter le retard indiqué par Huang. Mais Yoshimitsu Goto, directeur financier de SoftBank, a déclaré aux investisseurs la semaine dernière que la société continuait de croire que l’opération serait conclue avec succès dans les délais impartis.
Source: 3djuegos
