Apple a été critiqué pour un nouveau système (CSAM) qui recherche des documents relatifs à des abus sexuels sur des enfants sur les appareils des utilisateurs américains.
La technologie recherche des correspondances avec des CSAM connus avant que l’image ne soit téléchargée sur iCloud Photos. Cependant, on craint que des gouvernements autoritaires n’utilisent cette technologie pour espionner leurs citoyens (la société israélienne qui fabrique le logiciel d’espionnage Pegasus a été soupçonnée de la même chose, non sans raison).
La défense d’Apple est que les nouvelles versions de iOS et iPadOS – qui seront publiées plus tard dans l’année – “aideront à limiter la propagation de CSAM en ligne avec de nouvelles applications de cryptographie, tout en prenant soin de protéger la vie privée des utilisateurs”.
Le système vous alertera immédiatement s’il trouve de la pédopornographie, qu’un humain pourra examiner manuellement. Il peut alors prendre des mesures pour bloquer le compte de l’utilisateur et signaler l’incident aux forces de l’ordre. La société affirme que la nouvelle technologie offre des avantages “significatifs” en matière de protection de la vie privée par rapport aux techniques existantes – car Apple ne prend connaissance des photos des utilisateurs que si leur compte iCloud contient une collection connue de matériel pédopornographique.
WhatsApp a également pesé dans la balance.
Le PDG de WhatsApp, Will Cathcart, a qualifié la démarche d’Apple de “très inquiétante”. Selon lui, le système “pourrait très facilement être utilisé pour scanner le contenu privé pour tout ce qu’ils ou un gouvernement décide de contrôler. Les pays où ils vendent des iPhones ont des définitions différentes de ce qui est acceptable”, a fait valoir le dirigeant de l’entreprise.
Cathcart a écrit sur Twitter que le système de WhatsApp pour traiter le matériel d’abus sexuel d’enfants a signalé plus de 400 000 cas au Centre national américain pour les enfants disparus et exploités sans briser le cryptage.
I read the information Apple put out yesterday and I'm concerned. I think this is the wrong approach and a setback for people's privacy all over the world.
People have asked if we'll adopt this system for WhatsApp. The answer is no.
— Will Cathcart (@wcathcart) August 6, 2021
Mais comment s’occuper des enfants sans casser le cryptage ? Ou bien faut-il restreindre le cryptage pour lutter contre la maltraitance des enfants ?
La Electronic Frontier Foundation, un groupe de défense des droits numériques, a également critiqué la démarche, affirmant qu’il s’agit “d’un système parfaitement établi, mais qui attend une pression extérieure pour apporter le moindre changement”.
Mais certains politiciens ont salué le développement d’Apple. Le secrétaire d’État britannique à la santé, Sajid Javid, a déclaré qu’il était temps pour les autres, notamment Facebook, de suivre le mouvement. Le sénateur américain Richard Blumenthal a également salué la démarche d’Apple, la qualifiant de “bienvenue, innovante et audacieuse”. “Cela montre que nous pouvons protéger les enfants et nos droits fondamentaux à la vie privée”, a-t-il ajouté.
Forrás : BBC News
