REVUE DU FILM – Survivre à une attaque de créatures mortelles, cruelles, violentes et extrêmement rapides est très facile, il vous suffit de suivre certaines règles : 1. Ne faites pas de bruit 2. Ne vous éloignez pas des autres 3. Rouge signifie courir. Avec ces trois règles simples, vous pouvez survivre à l’attaque la plus violente et la plus meurtrière qui traque n’importe quelle espèce sur la planète. C’est ce que le film Sans un bruit propose dans un thriller psychologique excitant plein d’horreur et de drame.
Evelyn (Emily Blunt) et Lee (John Krasinski) Abbott sont un couple avec trois enfants qui vivent dans une ferme isolée de toute la civilisation au nord de New York. Cette famille a survécu pendant des mois dans un monde envahi et menacé par des créatures extraterrestres mortelles guidées par le son qui les aident à chasser les humains. Dans ce contexte où un mot peut signifier la mort, la famille Abbott vit silencieusement, marche pieds nus et communique par la langue des signes.
Éléments combinés
Pour un film d’horreur aussi efficace qu’un endroit calme pour voir la lumière, de nombreux éléments doivent être combinés. L’une des plus fondamentales est la liberté créative : l’esprit de réflexion derrière le projet doit être très clair sur ce que vous voulez dire et John Krasinski a tout très bien lié, en prenant soin de la production, de la direction, du scénario (coécrit avec Scott Beck et Bryan Woods) et même l’un des principaux rôles du film.
Le résultat est un film honnête, concret et court, avec peu de personnages, peu de lieux et une durée parfaite (95 minutes bénies, où une expérience cinématographique exceptionnelle est condensée).
Affaire de famille
Sans révéler quelque chose de fondamental sur l’intrigue, nous vous dirons que dans Sans un bruit (A Quiet Place) nous rencontrons une famille qui vit dans la forêt, en prenant soin de ne pas émettre de bruit. La raison en est qu’ils sont hantés par des êtres attirés par le bruit.
C’est une famille nombreuse composée de deux époux (John Krasinski et Emily Blunt), ce qui rend la tâche de passer inaperçue particulièrement compliquée. Vous devez ajouter le supplément que la grande sœur, Reagan (Millicent Simmonds), est sourde et son aide auditive est cassée, ce qui signifie que parfois elle ne sait pas ce qui se passe autour d’elle et, pire, elle n’est pas consciente du bruit elle-même.
En plus d’avoir une vision très précise, il faut savoir raconter l’histoire de la peur avec rythme et tension pour que le spectateur ne se perde pas ou ne s’en aille pas (surtout quand les effets spéciaux sont très pertinents à des moments précis). Ce film ne lâche pas et joue brillamment avec les attentes du public.
De plus, il est également essentiel que la distribution soit à la hauteur. Emily Blunt et John Krasinski lui-même font un excellent travail, mais Millicent Simmonds (Wonderstruck) et Noah Jupe (Wonder) les surpassent. La jeune actrice est sourde dans la vraie vie, ce qui apporte un grand plus à son personnage, elle très crédible.
Silence
Dans un endroit calme, les sons, tels que les chuchotements et les silences, et surtout le point de vue adopté par le récit sont si importants: nous percevons parfois ce qui se passe à travers Reagan, en restant vide, tandis que d’autres fois nous percevons les auditeurs, qui ont développé tout un système de trucs pour passer inaperçus, alerter, communiquer avec d’autres communautés, etc. Il aurait été facile de se laisser emporter par les lieux communs dans le champ très fertile des mondes post-apocalyptiques, mais risque et est bien résolu: il est émotif quand il le faut, terrifiant quand il touche et assez mystérieux pour nous tenir en expectative.
Le diable est dans les détails, et ce film d’horreur en est plein. Avec une grande habileté, le script permet au spectateur d’anticiper ce qui va se passer en développant avec succès des micro-séquences en suspens qui sont habillées d’effrois qui vous font sauter dans la chaise. En ce sens je peux vous amener à la tête Ne respirez pas, vous savez aussi exploiter la bande son et les espaces avec précision (en passant nous vous rappelons qu’il y aura une suite à Non respires).
John Krasinski réalise un exercice exceptionnel avec ce film, très solide, qui dure exactement ce qui est nécessaire et qui a une fin aussi efficace que le film entier.
-BadSector-
Sans un bruit
Réalisation - 9.2
Acteurs - 9.1
Histoire - 7.1
Visuels - 7.8
Ambiance - 9.2
8.5
EXCELLENT
John Krasinski réalise un exercice exceptionnel avec ce film, très solide, qui dure exactement ce qui est nécessaire et qui a une fin aussi efficace que le film entier.