Une enquête sur les loot boxes des jeux vidéo? Un sénateur Français le veut !

Les loot boxes dans les jeux vidéo : on les adore ou on les abhorre. C’est bien une fonctionnalité que les développeurs et les éditeurs mettent souvent dans leurs jeux ces derniers temps, et c’est en plus une source de revenus supplémentaires qui n’est pas insignifiante. Par contre, pour certains, cela pourrait confondre ces jeux vidéo à des jeux d’argent.

Aussi, les autorités belges ont dernièrement ouvert une enquête regardant les loot boxes de Star Wars : Battlefront II d’EA. En France, l’affaire intéresse le sénateur Jérôme Durain. Celui-ci a écrit une lettre ouverte demandant aux régulateurs d’investiguer la question : sont-elles assimilables à des paris ou non ?

Suivant Jérôme Durain: « même si je ne pense pas qu’il soit à l’heure actuelle nécessaire de mettre en place une législation spécifique, je m’interroge sur l’intérêt d’offrir une protection aux utilisateurs dans ce domaine. L’utilisation de loot boxes offrant des ajouts cosmétiques dans les jeux semble très bien acceptée par le public. Le développement de pratiques baptisées ‘pay-to-win’, par contre, est bien plus litigieux, comme le montre la récente controverse sur le jeu Star Wars : Battlefront II. A part l’acceptation ou non de cette pratique, certains observateurs indiquent une convergence entre le monde du jeu vidéo et les pratiques particulières au monde des paris. »

Après l’agitation populaire de novembre 2017 contre les dépenses supplémentaires, Electronic Arts a pris la décision de battre en retraite en retirant temporairement les micro-transactions de Battlefront 2. Aujourd’hui, c’est au tour d’un autre de ses jeux d’en faire de même, dans la plus grande discrétion.

Sortie le 10 novembre, Need for Speed Payback s’appuyait sur un système de progression très proche de celui du dernier Star Wars. Reposant lui aussi sur des lootboxes, le jeu de Ghost Games proposait des Speedpoints, et des cargaisons renfermant des pièces cosmétiques. Afin d’éviter le retour de flammes, les développeurs ont donc ajusté leur modèle pendant que la communauté avait les yeux tournés vers Battlefront 2 :

Notre objectif avec ces changements est de faire de la progression, particulièrement autour du déblocage des voitures, une expérience bien plus agréable.

Globalement, la progression est désormais plus rapide puisque les points de REP ou encore les crédits sont distribués en plus grande quantité. Bref, il semblerait donc qu’Electronic Arts décide petit à petit de revoir le modèle économique actuel de ses jeux. Espérons cependant que cela sera amené à perdurer…

Voilà une affaire qu’Electronic Arts ne risque pas d’oublier. A sa sortie et même déjà quelques jours avant, les fans de Star Wars s’étaient montrés inquiets concernant certains aspects du jeu Battlefront II, fruit du travail de DICE et vraisemblablement de l’ensemble des équipes marketing d’EA. Le problème était de taille : les micro-transactions prenaient bien trop d’importance…

Si la pression imposée par les internautes n’était semble-t-il pas suffisamment forte pour faire craquer l’éditeur américain, elle était déjà bien trop importante aux yeux de Disney. Selon le Wall Street Journal, Jimmy Pitaron, responsable des produits et de la division médias interactifs, aurait eu un échange téléphonique avec Andrew Wilson, patron d’EA. La Mickey Corp aurait ainsi fait part de son inquiétude face à cette polémique qui éclaboussait sa licence phare et quelques heures plus tard, les micro-transactions de Battlefront 2 étaient temporairement désactivées.

Aujourd’hui c’est au tour de LucasFilm de réagir à cette controverse. L’un des responsables de la société fondée par George Lucas a expliqué soutenir la suspension temporaire des micro-transactions :

Star Wars a toujours été très proche des fans et que ce soit pour Battlefront ou n’importe quelle autre expérience Star Wars, ils sont la priorité.

C’est pourquoi nous soutenons la décision d’EA de retirer temporairement les achats en jeu en réponse aux inquiétudes des fans.

Les jeux vidéo sont-ils assez chers ? Un analyste affirme justement le contraire en pleine polémique autour des micro-transactions de Star Wars Battlefront II. Pour défendre ses propos, il explique qu’une heure de jeu vidéo est « l’une des formes de divertissement les moins chères » du marché, et met la polémique sur le dos d’une « réaction excessive » de quelques redditeurs. Et d’avertir que l’avenir du jeu vidéo est peut-être en danger si l’on mettait vraiment fin aux micro-transactions.

Il y a des analystes qui savent se faire aimer plus que d’autres. Evan Wingren, chez KeyBanc est sans aucun doute, en la matière un champion toutes catégories. Cet expert a décidé de surfer sur la polémique des micro-transactions de Star Wars Battlefront II… pour défendre l’éditeur. Et même suggérer que les studios devraient augmenter le prix de leurs jeux ! Il explique :

Si vous prenez du recul et que vous examinez les chiffres, une heure de contenu de jeu vidéo reste encore l’une des formes de divertissement les moins chères. Une analyse quantitative montre que les éditeurs de jeu facturent les joueurs à un tarif relativement bas, et qu’ils devraient certainement augmenter leurs prix

Les jeux vidéo ne sont pas assez chers selon cet analyste !

L’analyste calcule que pour une dépense de 60 dollars (le prix du jeu), plus 20 dollars de dépense mensuelle dans des micro-transaction, et si le joueur l’utilise 2,5 heures par jour pendant un an, alors une heure de jeu revient effectivement à 0,40 centimes. Bien sûr, il ne s’arrête pas en si bon chemin. Rebondissant sur l’affaire des micro-transactions de Star Wars Battlefront II (notre test ici), il estime que la réaction des joueurs a été « excessive », en particulier sur Reddit :

Les gamers ne paient pas trop cher, mais pas assez (et nous sommes des gamers) […] cette saga est devenue un parfait exemple exagéré d’une tempête dans laquelle on trouve EA, Star Wars, Reddit, et certains journalistes gaming / et vendeurs, tous puristes qui n’aiment pas les micro-transactions

Et Evan d’ajouter : « nous pensons que la suppression des micro-transactions à court terme est un risque ». Comme si l’industrie en dépendait. Electronic Arts a annoncé jeudi dernier renoncer temporairement aux micro-transactions devant la polémique. Les joueurs reprochent à EA de les pousser à faire de grosses dépenses en plus du prix du jeu déjà conséquent.

Source: Reddit, Twitter, GameSpot, Washington Post, Wall Street Journal, GamesIndustry, CNBC

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Anikó, our news editor and communication manager, is more interested in the business side of the gaming industry. She worked at banks, and she has a vast knowledge of business life. Still, she likes puzzle and story-oriented games, like Sherlock Holmes: Crimes & Punishments, which is her favourite title. She also played The Sims 3, but after accidentally killing a whole sim family, swore not to play it again. (For our office address, email and phone number check out our IMPRESSUM)