Barry Seal : American traffic – Pas de Jetlag pour Cruise dans ce film rocambolesque

CRITIQUE DU FILM – Bienvenue dans les années quatre-vingt avec Tom Cruise dans le rôle de contrebandier travaillant à la fois pour le cartel colombien et la CIA dans American Made, basé sur une histoire vraie. Avec la narration sur les cadres de gel, les nouvelles ironiques et les éléments familiers d’un docudrama politique, le film de Doug Liman offre quelques surprises, mais il reste un film divertissant et bien réalisé.

 

L’acteur Tom Cruise et le réalisateur Doug Liman racontent l’histoire de Barry Seal avec une énergie et un panache indéniables. Alors que l’histoire est tout à fait incroyable – le genre que vous désiriez rejeter comme trop exagéré s’il ne venait pas avec cette étiquette « basée sur des événements réels « – il est toujours logique dans cette ère de la Guerre froide avec des opérations sales de la CIA et trafic de drogue. Bien sûr, Tom Cruise (toujours un beau gosse et plein d’energie avec ses 55 ans) ne ressemble plus à l’original – très gros – Barry Seal, ni le film n’est un thriller politique profond comme celles d’Oliver Stone (JFK), mais c’est un drame et une comédie divertissante.

Ce n’est pas du bidon

L’histoire de Barry Seal s’inspire de faits réels qui se sont passés aux Etats-Unis dans les années 80. En effet, beaucoup de zones d’ombre subsistent et comme beaucoup d’évènements politiques mettant en cause le gouvernement américain, le mystère reste complet. Certains acteurs de l’administration Reagan sont soupçonnés d’avoir vendu illégalement des armes à l’Iran (pourtant opposé aux Etats-Unis) dans le but de financer les Contras (mouvement révolutionnaire nicaraguayen). Bien évidemment tout cela se fera sans l’autorisation de la Maison Blanche. Et dans quel but ? Destituer le régime supposé communiste du Nicaragua. C’est que… nous sommes à l’époque en pleine Guerre froide !

Or, il fallait un sacré réalisateur pour mettre un peu d’ordre dans toute cette histoire, et ce, sans nous jeter de la poudre aux yeux ! En voyant Doug Liman derrière le camera, on espérait ne pas s’ennuyer lors de la vision du film. Et pour cause ! Le réalisateur, qui est accoutumé aux films d’action et d’espionnage percutants n’est pas un novice en la matière, jugez plutôt : « La mémoire dans la peau », « Mr. & Mrs. Smith », « Edge of Tomorrow » et bientôt de l‘adaptation de « Tom Clancy’s Splinter Cell », le jeu vidéo mémorable. Tous ces exemples sont la preuve de la maitrise du cinéaste dans ce genre. Pour autant, est-il à même de nous livrer une part de l’Histoire moins glorieuse de l’administration américaine sous l’ère Reagan ? La réponse se fera par l’affirmative !

En ces temps de manque flagrant d’originalité, de suites en tous genres, remakes et autres prequels, il est parfois bon de découvrir des personnalités originales. Assurément, Barry Seal en fait partie ! Pourtant, entre la série Narcos, « El Chapo » ou  des films comme « Infiltrator » ou encore « War Dogs », on a le sentiment d’avoir fait le tour des cartels de drogues. Oui, mais…

Serrez vos ceintures… nous volons haut avec Cruise

Quelle joie de retrouver Tom Cruise dans un rôle à contre-emplois ! Entendons-nous bien : nous n’oublions jamais qu’il s’agit de Tom Cruise, qui multiplie ses rôles d’aventurier… Pour autant, il semble prendre plus de risques avec son personnage et se prend facilement des beignes, amusant ! D’ailleurs, l’acteur-pilote a accompli lui-même toutes les scènes de vol, mêmes celles où il doit voler à basse altitude, comme le faisait Barry. Le résultat à l’écran est impressionnant !

Outre la restitution réjouissante des Etats-Unis des 80’s, les acteurs volent haut ! Même l’acteur de « El Chapo », Mauricio Mejía, reprend son rôle de Pablo Escobar. Quant à la réalisation, celle-ci ne révèle aucune faille. Parfois nerveuse, dans les scènes aériennes, elle ne laissera jamais le spectateur dans le flou artistique. Structurée en différents chapitres, l’histoire présente le parcours de Barry Seal, de ses premiers pas de trafiquants à sa chute. On le comprend très vite, cet homme a toujours saisi sa chance et il a pris les opportunités d’où qu’elles viennent, de la CIA aux petits cartels sud-américains.

Tous les feux passent donc au vert pour ce film d’action/infiltration sympathique. Alors certes, il ne révolutionnera pas un genre qui tend de plus en plus à envahir nos écrans, mais il le fait bien et sans (trop) de manichéisme. Nous en voulons pour preuve, le dernier mot du réalisateur : « Ce film parle d’une époque scandaleuse de l’histoire américaine à travers le point de vue d’un pilote engagé par la CIA, mais j’ai aussi pu avoir le point de vue gouvernemental sur cette histoire –un point de vue à l’exact opposé de “la chaîne alimentaire”– à travers le travail de mon père à Washington sur les enquêtes autour de l’affaire Iran-Contra”.

Un rôle peaufiné pour Tom Cruise

Ce film est également sur mesure pour Cruise; il lui convient parfaitement. Lui et Seal, qui ont quitté son emploi du jour à TWA pour s’emmêler avec la CIA, auraient été les meilleurs copains – d’après tous les comptes, Seal a été alimenté par l’adrénaline, pour toujours à la recherche d’un plus grand coup et de plus grands enjeux, et le voyage de Doug Liman à travers ses années les plus folles exploitent pleinement les fétiches de Cruise.

-BadSector-

American Made

Direction - 7.6
Acteurs - 8.2
Histoire - 7.4
Visuals / audio - 8
Ambiance - 7.8

7.8

BON

Ce film est également sur mesure pour Cruise; il lui convient parfaitement. Lui et Seal, qui ont quitté son emploi du jour à TWA pour s'emmêler avec la CIA, auraient été les meilleurs copains - d'après tous les comptes, Seal a été alimenté par l'adrénaline, pour toujours à la recherche d'un plus grand coup et de plus grands enjeux, et le voyage de Doug Liman à travers ses années les plus folles exploitent pleinement les fétiches de Cruise.

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BadSector is a seasoned journalist for more than twenty years. He communicates in English, Hungarian and French. He worked for several gaming magazines - including the Hungarian GameStar, where he worked 8 years as editor. (For our office address, email and phone number check out our impressum)

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