Andrzej Sapkowski n’est pas toujours tendre avec la trilogie vidéoludique tirée de son roman fleuve: The Witcher! En effet, on se souvient tous de ces critiques véhémentes à l’égard des libertés prises par CDProjekt dans son adaptation des romans, ou encore de son pétage de plomb quand un fan du jeu lui a demandé si les livres en étaient inspirés (avouez que ça la fout mal, on peut comprendre).
Et pourtant, l’homme oublie parfois qu’il doit une grande partie de sa notoriété et des ventes de ses bouquins au succès phénoménal des trois softs The Witcher, dont le numéro 3 est carrément le meilleur Action-RPG Next-Gen, rien que ça.
A notre avis, il s’agit plus d’une certaine rancoeur qu’il a envers lui-même, ce cher Andrzej n’ayant touché absolument aucun émolument pécunier, aucun pourcentage sur les colossales ventes des jeux vidéo. Et pour cause… c’est lui-même qui a refusé, au début du deal avec CDProjekt, d’être partiellement rémunéré de la sorte!
Ainsi, il dévoile lors d’une interview à nos confrères d’Eurogamer: « Ce que j’espérais d’une adaptation de mes romans? Un gros paquet d’argent, et c’est tout! Et j’ai été stupide de céder mes droits à CDProjekt d’un seul coup!«
En effet, il précise que le studio lui a offert un pourcentage sur les profits générés par les ventes des jeux, et qu’il leur a répondu: « Non, il n’y aura aucun profit, donnez-moi l’argent là, tout de suite! Le montant total!«
Il faut dire qu’à l’époque et encore à l’heure actuelle, l’écrivain trouve les jeux vidéo « stupides« , même s’il précise n’avoir rien contre les gamers. Il indique de fait: « Ok, jouons aux cartes ou buvons de la vodka… mais mon point de vue (sur les jeux vidéo): c’est stupide.«
Bref, il doit l’avoir bien mauvaise maintenant qu’il voit le succès du jeu, mais pourtant il continue sur sa lancée en révélant, quand on en vient à lui demander si le jeu l’a aidé au niveau des ventes de son roman: « Oh oui, de la même façon que mon roman aide le jeu. Ce n’est pas le jeu qui a fait ma promo, c’est moi qui ait fait la promo des jeux avec mon nom et mes personnages.«
On a envie de lui dire: Sûrement en Pologne, où Sapkowski était une institution avant la publication des softs, mais à l’étranger, c’est tout le contraire! La preuve? Regardez la couverture des romans The Witcher de Andrzej Sapkowski traduits chez nous? Les visuels sont tirés des jeux!
Du coup, on peut comprendre la plus grande crainte de cet écrivain qui a laissé filer une partie de son oeuvre sans toucher le moindre euro à la vente des produits vidéoludiques: celle qu’un jour, on se demande bien qui était l’auteur des bouquins, et qu’on ne se souvienne plus que de Geralt, Triss ou Ciri comme des héros inventés par… CDProjekt!
Alors, vous trouvez que notre homme est à plaindre ou pas? A-t-il vraiment, selon vous, été stupide de trouver le jeu vidéo… stupide justement, au point de ne pas prendre de pourcentage sur les ventes et de réclamer son argent de suite?