Hajime Tabata est clair, il va falloir s’y faire, Final Fantasy XV est un précurseur…
Depuis qu’il est sorti, Final Fantasy XV déchaîne les sentiments : l’amour, le dédain, la tolérance, la moquerie, la colère, la déception, le vomi … ah non, ça c’est pas un sentiment, l’espoir… tout dépend de chacun. Même à la rédaction la divergence y va de sa présence ayant, pour ma part, apprécié l’aventure malgré la caisse de défauts, quand Sly barbotte encore dans la mousse de sa salive et que Yotaku s’en taponne les amygdales…
Parmi les griefs qui nous unissent en revanche, on peut très clairement cibler le chapitre 13 de l’aventure, sorte de moment survival horror, bien pensé – du moins je trouve – mais bardé de lourdeur, le rendant difficile à avaler, sans parler de ses errements scénaristiques. Mais comme nous le savons, ce chapitre fait partie de ces détails que l’équipe de Square Enix, menée par Hajime Tabata, veut modifier. Enfin modifier, pas tout à fait si l’on en croit ce qu’il a confié à nos confrères de USGamer…
‟ La direction prise par la chapitre 13 était une décision délibérée de l’équipe de développement […] La quantité de stress infligée aux joueurs à travers ce chapitre était plus grande que nous l’avions imaginé. Nous pensons résoudre ce problème, ce qui, naturellement, conduira vers une meilleure expérience… ”
Peut-être… mais le fait est que désormais une bonne partie des joueurs ayant fini le jeu ne trouve pas forcément que l’idée de remettre les choses en place soit nécessaire. Et qu’au contraire, il faudrait se concentrer sur du nouveau, certains demandant à SqEx d’abandonner la bête meurtrie FFXV pour concentrer leur énergie sur le XVI… Mais nous le savons, c’est une impossibilité car il est identifié comme indispensable par Square Enix de rentabiliser au maximum ce volume compliqué, et cela passe par des ajustements. A ce sujet, Tabata s’est également confié et sa vision, bien que compréhensible en certains points, risque d’en faire grogner plus d’un…
‟ La raison pour laquelle la polémique a éclaté (ndlr : à propos des mises à jour) est probablement en rapport avec le fait de continuer à mettre à jour un jeu solo. Ce modèle n’a pas encore été assimilé. Les fans qui ont grandi avec les traditionnels Final Fantasy peuvent se sentir mal à l’aise à l’égard de cette initiative inhabituelle. Je crois, personnellement, que cette approche d’updater un jeu solo, comme nous le faisons, va continuer dans le futur et devenir tendance…”
Difficile de donner tort à Hajime Tabata, et tous les jeux devraient profiter de mises à jour régulières afin de corriger leurs errements à l’aide du feedback des joueurs. Pas mal de titres s’y mettent et honnêtement, cela ne peut tirer le jeu vidéo que vers le haut. Seulement, dans le cas de Final Fantasy XV, que l’on peut clairement assimiler à un jeu sorti inachevé, la donne est tout autre. Car si aucun jeu ne sort exempt de problèmes, en l’état, FFXV donne plutôt l’impression de jouer à une sorte de version Early Access d’un titre, qui corrigera ses défauts et manques au fil du temps (alors que la notion de mise à jour doit rester la partie émergée d’un iceberg dans un jeu). Un fil du temps qui s’étalera malheureusement, bien au-delà, de la durée de vie du titre. L’exemple du chapitre 13 est d’ailleurs marquant. Tabata souhaite l’améliorer, rendre la bague plus efficace, augmenter le potentiel jouabilité… c’est louable… Mais qui va vraiment être ravi de refaire le chapitre pour constater ces améliorations ? Pas grand monde.
Alors que faut-il en déduire ? Que Square Enix sortira désormais des Final Fantasy dont la mise en vente sera prématurée ? Avouons-le, cette extrapolation nous effraie un peu… Mais si cette « tendance » se révèle, elle aurait, selon nous, un effet dramatique et pourrait se répercuter au fil du temps sur les ventes puisqu’il deviendrait plus rentable d’attendre une bonne année, pour acheter un jeu à un prix inférieur et sûrement en bien meilleur état…
Quoi qu’il en soit, dans le cas de Final Fantasy XV, il est surtout question de rentabilisation. Une rentabilisation qui passera par des DLC, et ces DLC seront eux, contrairement aux mises à jour, payants. Et forcément, si FFXV donne l’impression de s’améliorer, les consommateurs hésiteront moins à l’idée de passer par la case « payer plus, pour jouer plus ». Il y a certaines choses dans l’avenir du jeu vidéo qui nous mettent vraiment le bourdon…