Il y a des gens, qui prennent plus de temps à réussir leur divorce que d’autres. C’est particulièrement le cas de Patrice Désilets et d’Ubisoft qui ont réussi de trouver un terrain d’entente après une bataille juridique amorcée à l’encontre de l’entreprise par son ex-collaborateur en juin 2013;
Pour mieux vous faire comprendre cette querelle que vous aviez peut-être déjà oubliée, un court rappel des faits s’impose. Patrice Désilets, notamment connu pour ses travaux au sein d’Ubisoft sur Prince of Persia : Les Sables du Temps et Assassin’s Creed, avait quitté l’éditeur en 2010 en raison d’incompatibilité entre ses impératifs professionnels et personnels. Apres tout cela, il a occupé par un poste chez THQ en 2011 et commence le développement – avec un contrôle créatif total – du mystérieux 1666 Amsterdam.
Si vous comprenez un peu les agitations de l’industrie du jeu vidéo, vous est au courant, que THQ a connu de très rudes difficultés financières ayant conduit à sa fermeture et au rachat par Ubisoft des projets en cours de développement chez la société en déclin. En 2013, 1666 Amsterdam se trouve relégué au placard par les Guillemot et Désilets s’est fait remercier manu militari selon ses dires… ambiance.
Inévitablement, Désilets a choisi de ne pas en rester là et a intenté un procès à Ubisoft, réclamant 400.000$ à l’entreprise (équivalant à une année de salaire, à des dommages et intérêts ainsi qu’à divers frais) et la possibilité de récupérer les droits d’exploitation de la licence qu’il avait imaginée. Le bras de fer commence alors et vient de se terminer par un ex aequo, comme en témoigne le communiqué de Panache Digital Games, nouveau studio indépendant fondé par Désilets.
Comme rien ne s’était passé
Yannis Mallat
En substance, Ubisoft et son ex-collaborateur sont parvenus à trouver un terrain d’entente et ont ainsi mis un terme à 3 ans de bataille juridique. Le résultat ? Désilets renonce à son action en justice et Ubisoft lui permet d’acquérir les droits d’1666 Amsterdam, lui permettant ainsi d’en récupérer le contrôle créatif et financier. Désormais, tout le monde s’aime à nouveau, c’est tout à fait formidable. Bien entendu, le terme de cette guerre juridique s’est assortie de déclarations des deux parties. Yannis Mallat, CEO d’Ubisoft Montréal et Toronto a commenté :
Au delà de nos différences passées, Patrice et moi sommes avant tout intéressés par la création de jeux vidéo et par leur évolution. Cet accord est une bonne nouvelle pour tout le monde. Les équipes créatives d’Ubisoft travaillent actuellement sur des projets novateurs qui marqueront notre industrie pour les années à venir. C’est exactement ce sur quoi nous voulons concentrer notre énergie, nos équipes, pour continuer ce que nous avons construit depuis 20 ans. Comme nous l’avons toujours dit, Patrice est un designer talentueux et nous lui souhaitons le meilleur dans le développement et pour ses projets futurs.
Patrice Désilets y est également allé de son communiqué “sans rancune”
Je suis heureux qu’Ubisoft et moi soyons parvenus à trouver un accord qui me permettra d’obtenir les droits d’Amsterdam 1666.Je vais désormais me dévouer entièrement au développement d’Ancestors : The Human Odyssey, mon prochain jeu avec Panache Digital Games. C’est ce qui compte le plus aujourd’hui : créer les meilleurs jeux et montrer au monde le talent créatif des Québécois. J’adresse aussi tous mes voeux de succès aux équipes d’Ubisoft.
Tout est bien qui fini bien donc. Toutefois, et vous l’aurez compris, Désilets a déjà fort à faire avec Ancestors : The Human Odyssey, premier projet de son nouveau studio. Ainsi, il n’est pas indiqué que 1666 Amsterdam soit développé un jour, d’autant plus que si c’était le cas, le game designer ne bénéficierait pas des mêmes moyens ni des mêmes ressources humaines.